Andrew, jeune musicien de 19 ans, veut devenir un des meilleurs batteurs de sa génération. Son professeur de musique est particulièrement exigeant avec ses élèves et les poussent dans leurs retranchements pour qu’ils donnent le meilleur d’eux même, quitte à les faire craquer sous le poids de la pression.
Whiplash n'est pas qu’un film sur la musique, même si elle est omniprésente à l'écran et tend même à occulter des dialogues qui sont, de toute façon, assez peu intéressants. Lorsque les personnages parlent, c'est souvent pour dire des banalités et pour s'invectiver à grands coups d'insultes homophobes ; car si "Whiplash" est un film sur la musique, c'est avant tout un film de mec ! De vrais mecs qui vont en baver pour réussir et qui vont réussir grâce à leur volonté inébranlable et leur pugnacité. Andrew, un jeune homme qui a tout du gentil loser, va s'élever dans la société en apprenant à être un gagnant, à la dure. L'intrigue va suivre ainsi un schéma préétabli à l'avance et connu de tous : l'apprentissage difficile, le faux espoir, l'échec, la rébellion avant la consécration. "Whiplash" n'est qu'une nouvelle success story à l'américaine comme on en a vu beaucoup par le passé. L'univers du jazz n'est qu’accessoire, il peut ainsi être remplacé par pratiquement n'importe quoi : la danse ("Black Swan"), la boxe ("Rocky"), etc. Si le côté militaire de cette école peut se justifier, doit-il pour autant être perçu comme l'unique modèle de réussite ? Dans le film, rien ne vient contredire cette logique, bien au contraire. Andrew va finir par devenir le meilleur en devenant individualiste, en tournant le dos à sa petite amie comme à son père et en se focalisant uniquement sur sa performance ! Le final qui nous montre un impressionnant drum solo parle clairement en ce sens : c'est la performance qui est encensée, c'est le totalitarisme de Fletcher qui est validé ! Andrew a enfin rendu son maître fier de lui mais il est seul. Pourtant, il aurait pu se faire des amis dans l'orchestre mais non, ici, les autres musiciens sont relégués au rang de simples figurants et les seuls qui sont mis en évidence sont les 2 autres batteurs, qui sont uniquement des concurrents pour Andrew. La performance des 2 acteurs principaux est à souligner et les plans sur la sueur, le sang, les grimaces de souffrance sont assez impressionnants et efficaces. On ne voit pas passer le temps mais je n’ai rien trouvé de très original dans ce film, même la fin est décevante car tellement prévisible. Vu les notes des spectateurs et de la presse, je m’attendais à beaucoup mieux.