Whiplash est une révélation. Damien Chazelle signe un film d'une grande ampleur, tout est une affaire de perfection. Nous suivons les traces d'un jeune batteur au talent prometteur qui se viens à atterrir dans le Studio Band, groupe dirigé par un enseignant ayant une grande réputation. C'est alors qu'un duel entre les deux hommes prendra vie.
J'ai pris une grosse claque dans la gueule, il n'y a rien d'autre à dire, Whiplash est une tuerie, une perle cinématographique. L'ambiance créée par Chazelle est géniale, la photographie est sublime et colle ainsi parfaitement au thème du jazz, ces mouvements de caméra sont très inspirés notamment et surtout lors du final, incroyable de maîtrise. La musique est ici omniprésente et est un personnage à elle toute seule, elle a un rôle, une présence extrêmement forte mais magnifique à tout point de vue. Au fur et à mesure que l'on avance dans le film, l'histoire prend rapidement des tendances de thriller à la Black Swan le chef d'oeuvre de Darren Aronofsky: la quête de la perfection absolue. Même si le malaise de Black Swan n'est pas présent dans Whiplash, même si l'aspect glauque n'y est pas présenté, on est bluffé par la maîtrise du jeune cinéaste, la tension monte crescendo lors des séquences de répétitions, on en a le souffle coupé. Les affrontements entre le professeur tyrannique et son élève sont un supplice pour les nerfs, on est sous pression constamment. Ce duel entre nos deux protagonistes nous est présenté comme un véritable combat sur un champ de bataille, les instruments sont alors remplacés par de véritables armes de guerres et cela ne cesse d'exploser. Toutes les séquences musicales nous sont représentées comme des No Man's Land, ici règne que le sang, les larmes, ainsi que le sueur. Chazelle à souhaité montrer la musique comme quelque chose de physique, intense. Mais la force de ce groove haletant n'aurait pas été aussi réussi sans les superbes performances de Miles Teller et de J.K Simmons (l'oscar est pour lui !): ils sont impressionnants. Certains comparent Whiplash au Full Metal Jacket de la musique dans le sens ou il y a ici un duel "entre l'élève et le mentor", comme la première partie du film de Kubrick. Moi je comparerait plus Whiplash à Black Swan pour une seule et unique chose: la quête de la perfection, de l'excellence, surpasser nos limites jusqu'à en souffrir (la sueur, les larmes et le sang). Le montage de Chazelle est superbe, le rythme est parfait, aucun temps mort, le tempo est fluide et ne cesse de monter jusqu'à un final d'anthologie (même si je dois l'admettre le morceau final est légèrement long pour moi): le solo de batterie est juste incroyable, je me suis pris une claque en pleine gueule c'est dire. Ce duel entre les deux hommes se conclut d'une manière assez inattendue mais avec brio.
Damien Chazelle, pour son premier film (sorti en salle) nous signe un chef d’œuvre qui marque littéralement les esprits que ce soit par sa mise en scène inspirée, son montage superbe, une photo propre au monde du jazz et des interprétations au cordeau notamment pour J.K Simmons. Après avoir vu ce grand film je ne peux que vous obliger à aller voir Whiplash qui pour moi est une révélation et un véritable coup de cœur, la batterie nous est ici représentée comme une arme servant de combat face à "l'ennemi" (le professeur). Vous aimez la musique ? Allez voir Whiplash. Vous n'aimez pas la musique ? FONCEZ voir Whiplash et vous aurait une perception totalement différente de cet art qui prend aux tripes. 9/10