Whiplash est comparé parfois à Black Swan et considéré comme sa version "jazzy" et masculine. En effet, on retrouve quelques points communs entre le film de Chazelle et celui d'Aronofsky, notamment la folle et excessive détermination d'un jeune élève à rechercher la perfection dans la pratique de sa passion et par là-même à devenir un "grand". Cette recherche passe nécessairement par un entraînement terrible qui laissera de sacrées séquelles chez chaque personnage. Bon, Black Swan était excellent, rien à dire là-dessus: flippant, sensuel, remarquablement interprété, etc etc. Mais Whiplash est mieux, carrément, carrément mieux. Et puis il est tout de même globalement bien différent, car moins centré sur la psyché du "héros"; ainsi, je ne comparerai pas les deux films. Je précise juste rapidement la supériorité de Whiplash par rapport à l'autre film tant adulé afin d'inciter les sceptiques restants à se remuer l'arrière-train et à se rendre dans la salle de ciné au plus vite. Whiplash est un chef-d'oeuvre. C'est le genre de film qui vous fait croire que la perfection existe au cinéma. Doté d'un montage particulièrement énergique, de plans saisissants et hypnotiques empreints de sueur et de sang, et enfin d'acteurs sensationnels - l'un, Miles Teller, campant un jeune batteur obnubilé par son ambition de devenir le nouveau Charlie Parker, et l'autre, J.K Simmons, jouant un professeur tyrannique sans la moindre empathie et semblant même jouir de la souffrance des marionnettes qu'il mène à la baguette - Whiplash est un rouleur compresseur, une grosse claque dans notre gueule, bref, un film qui nous prend aux tripes par la pression qui s'en dégage, et qui nous hérisse le poil et nous donne des frissons. Devant la scène finale, je suis resté bouche bée, le cul vissé sur mon fauteuil, les yeux equarquillés et les tympans en émoi. Certains spectateurs autour de moi étaient tellement stressés et subjugués qu'ils ne tenaient plus en place et se levaient de leur siège. Au générique, tout le monde a applaudi. Ça n'était pas arrivé depuis bien longtemps (même pas pour Interstellar, Mommy ou encore Her, qui l'auraient bien mérité). Que vous aimiez le jazz ou non, que vous soyez allergiques ou non aux films qui manquent de combats et d'explosions et dont le budget n'excède pas le milliard de dollars, Whiplash a toutes les chances de vous plaire, et même plus encore, de vous faire kiffer votre race, comme dirait l'autre. Alors, qu'est-ce-que vous attendez ? Foncez !!!