Dans ce film le conflit de Belfast sert avant tout de cadre et de prétexte puisque le fond n'est pas vraiment traité et on n'en sait pas plus qu'avant de voir le film, mais le film est tellement immersif que rien que pour ça, il est réussi. '71 est un film sombre et violent, on se met facilement à la place de ce jeune soldat complètement perdu dans cette ville dans laquelle, il ne peut faire confiance à personne, les événements s’enchaînent vite en temps réel, le film est très bien rythmé et la tension omniprésente en plus le casting est impeccable tous les acteurs sont vraiment excellents.
Eh bah ! C’est beau ! J’avoue que je ne suis pas trop fan des drames historiques, surtout dans les périodes récentes. J’ai toujours peur de la simple illustration de l’événement, de la petite hagiographie sans chair. Là, rien de tout ça. La reconstitution historique n’est qu’un décor au service de ce grand western moderne qu’est « ‘71 ». Franchement, j’ai trouvé ça sacrément efficace et, pour le coup, ça n’accomplit que d’autant mieux cette mission qui consisterait à nous livrer une image d’une époque et d’un lieu. Le film nous plonge rapidement dans cet univers tendu qu’est la guerre anglo-irlandaise. La pression monte vite, et le tout s’opère dans un souci de maîtrise et d’élégance vraiment appréciable. Comme je l’ai dit, ce film, je le trouve très beau. On a souvent tendance aujourd’hui à traiter les films à vocation historique soit avec un classicisme assez plat ou bien au contraire avec une caméra au poing et une photo un peu salie pour faire authentique. Et moi je dois bien avouer que je ne suis pas très fan de ça. Là, Yann Demange joue la carte d’une réalisation très sophistiquée. Il pense son film davantage comme un thriller – un « survival » – plutôt que comme une reconstitution classique. J’aurais même pu certainement être emporté davantage pas ce film s’il ne s’essoufflait pas un peu sur sa seconde partie. C’est que le début est si nerveux, la montée en puissance est si progressive - avec en plus un remarquable climax au bout de vingt minutes de film (spoiler: Ah cette scène d’émeute urbaine ! Qu’elle est tendue ! ) – que moi, personnellement, j’ai vécu tout le reste comme une forme de flottement, me laissant sur ma faim. Alors après, ce « ‘71 » ne devient pas ennuyeux pour autant. Au contraire. Il fait le boulot, même si pour le coup il rentre dans quelque-chose qui est davantage attendu. Mais bon, l’intrigue politique fait le boulot, les acteurs aussi. Pour le coup, le duo de seconds couteaux composé de Paul Anderson et de Sean Harris crève littéralement l’écran. Bref, voilà quand même un bon film, bien racé comme je les aime, et qui mérite franchement le détour. A voir…
Voilà le type même de film dont je n’attendais rien de particulier mais qui m'a mis une bonne claque. On a du mal à croire que '71 est le premier film de Yann Demange, jeune français élevé en Angleterre, tant il est parfaitement maitrisé de bout en bout. Un scénario puissant et une mise en scène tendue et solide nous plongent dans un suspens permanent. De nombreuses scènes très fortes et quelques une insoutenables. Techniquement, c'est magnifique. L'interprétation aussi. Jack O'Connell tient parfaitement la distance. Après 300 et Les poings contre les murs, il s'impose comme l'un des meilleurs espoirs du cinéma britannique et européen. Tous les autres rôles sont convaincants. Un sans faute donc pour un film haletant et terriblement efficace, balançant entre thriller, drame, film de guerre et d'histoire. Une excellente surprise.
J'ai beaucoup aimé les scènes de la première mission. Le reste se tasse un peu quant à la survie du soldat Hook. On sent que les camps ne sont pas tout à fait clairs ni la hiérarchie. Le film nous emmène dans une sorte de dénonciation, de corruption hiérarchique, mettant en exergue le fait que les soldats et petits gradés ne sont "que de la bidoche" sans plus de justification ni de final intéressant. Un petit résumé en intro et au final aurait été un vrai plu
Signé d'un français exilé à Londres (sans doute parce qu'il ne trouve pas de travail à la hauteur de son talent ou bien parce que sa famille a immigré là-bas quand il avait 2 ans ou bien les 2), ce thriller porté par un J. O'Connell impressionnant est tendu de bout en bout. La violence surgit quand on ne s'y attend le moins et la mise en scène immersive nous plonge au cœur de ce conflit que l'on peut considérer comme absurde mais qui bénéficie déjà d'une reconstitution au niveau des décors qui est assez impressionnante et cette zone de guerre telle qu'on la voit, on a du mal à s'imaginer qu'elle a existé il y a moins de 50 ans aussi proche de nous. Là où le film est intelligent, c'est qu'il ne prend pas vraiment parti pour un camp ou un autre, il décrit les atrocités des différentes factions, rend compte des détresses des familles mais aussi de la perdition des troupes, des exactions des anglais ou les magouilles des services secrets. Comme toute production anglo-saxonne, les acteurs sont très bons, avec des gueules marquantes et même si les dialogues sont réduits au minimum, l'émotion passe, on vibre, on tremble, on s'essouffle dans cette course-poursuite haletante, qui compte 2-3 moments un peu plus faibles mais qui est porté par d'autres passages bien plus réussis. Une belle claque qui laisse KO ! D'autres critiques sur
Un thriller tendu qui prend corps dans les plus sombres années de Belfast et qui a le mérite de ne jamais tomber dans la facilité. On découvre les petites histoires derrière l'Histoire et les horreurs commises de part et d'autre. La réalisation est nerveuse et l'interprétation de Jack O'Connell d'une intensité remarquable.
Si le film est tourné avec brio et intelligence, si la photo retrace magnifiquement une part obscure de l'histoire irlandaise, l'austérité du propos rend le projet un peu ennuyeux.
Les films sur le conflit en Irlande du Nord entre protestants et catholiques a été abondamment traité au cinéma et cet énième film ne fait donc pas véritablement preuve d'originalité dans son sujet. Mais il a l'intelligence de le traiter par le biais du thriller : véritable entreprise de survie d'un jeune soldat britannique égaré dans Belfast, côté catholique, et qui essaie de survivre en terrain ennemi et de rejoindre sa base. Cette chasse à l'homme et l'occasion de faire un inventaire des forces en présence et de montrer la complexité d'un conflit qui est plus retors que le simple affrontement entre catholiques indépendantistes de l'IRA et protestants loyalistes orangistes. En effet, ce conflit qui dura presque 40 ans (ou 30 ou 20 selon la date de clôture sujette à discussion!) ne présente pas un aspect tout à fait manichéen et ce du fait de ces protagonistes qui sujets à des changements de stratégie ont parfois eu recours à des alliances secrètes avec le camps adverse et, parfois, eu recours à des purges au sein de leur propre camp. Le film retrace bien la porosité de ces alliances dans une ville où les ennemis vivaient les uns sur les autres. Cette danse des loyautés permet au film de créer un suspense haletant où notre bidasse se retrouve coincé entre les différents belligérants qui hormis ses propres camarades de régiment veulent tous pour une raison ou une autre l'éliminer. Le film retranscrit bien aussi à quel point le conflit a perverti l'esprit de la jeunesse dont le jeune garçon loyaliste (formidablement interprété par Corey McKinley) en est le parfait exemple dans sa haine des catholiques et son obsession de vouloir les tuer parce qu’“ils veulent tous nous tuer”. Jack O'Connell est l'acteur qui monte et même s'il offre une performance moins puissante que dans “Les poings sur les murs”, il porte avec solidité son personnage de jeune soldat obligé de lutter contre des civils pour survivre loin de son entraînement de soldat qui l’a formé à faire la guerre contre d'autres soldats. Un thriller efficace, mais qui ne sacrifie pas au tout action et offre une peinture réaliste du conflit en Irlande du Nord et des personnages nuancés qui ne tombent donc pas dans un manichéisme irritant. Un long-métrage prenant dont il serait dommage de passer à côté.
C’est extrêmement plaisant de se faire surprendre au cinéma ! « ’71 » fait partie de cette catégorie de films tant il est percutant par son approche narrative et se mise en scène simple mais efficiente. Il s’agit pourtant du premier long métrage de Yann Demange, et excepté quelques légers défauts (direction d’acteurs un peu appuyée parfois, séquençage haché…) on peut lui reconnaitre une belle maitrise technique et une créativité visuelle qui se met au service d’un excellent scénario. Nous sommes en 1971, la guerre civile embrase Belfast et l’Irlande du nord, lissant à jamais des traces indélébiles dans les mémoires et les cœurs des deux camps. C’est cette toile de fond tragique, qui donne lieu à une traque impitoyable, celle de Gary Hook, jeune appelé qui va se retrouver par son régiment oublié dans un quartier ennemi après un conflit de rue. On suivra ses pérégrinations d’une survie qui tient sans cesse du précaire. Et Demande de s’en donner à cœur joie, alternant scènes d’action bétonnées (émeute, attentat…) et scènes plus intériorisée ou intimes à l’ambiance lourde. Peu de répit pour le jeune soldat, moins encore pour le spectateur confronté à un film haletant, nerveux et anxiogène. Une plongée frappante de réalisme au cœur de l’horreur, physique et psychologique dont le discours dépasse largement ce conflit pour en devenir plus universel et actuel. Les acteurs sont tous formidables, Jack O’Connell en tête, et le jeune Corey Mc Kinley, en gamin activiste protestant crève l’écran ! « ‘71 » se situe entre le film de guerre et le thriller, apporte une vision encore plus virulente qu’un Ken Loach (début de carrière). Les frissons sont garantis !
Un film qui traite du conflit nord irlandais implique forcément puissance et dureté. Le scénario alterne les passages haletants avec d'autres plus calmes mais sans jamais ennuyer, sans jamais rompre le fil conducteur qui est la chasse à l'homme (au soldat en l'occurrence). La situation apporte aussi de la confusion mais ça renforce encore plus l'histoire générale et la tension qui existait à l'époque. Un très bon film !!
Un thriller de grande valeur, prenant place à Belfast dans la zone de confrontation entre Irlandais du Nord et du Sud, en 1971. Un soldat britannique se retrouve coincé et traqué du mauvais côté de Belfast, après une escarmouche mal maitrisée. En plus de l’interprétation globalement excellente, ’71 profite d’une reconstitution de haute-volée, réaliste, et d’une atmosphère parfaite : on s’y croit, d’autant que le scénario offre une tension de tous les instants. Un bel exemple de petit budget utilisé avec talent. Je recommande sans hésitation !
71 est un survival ancré dans la guerre catholiques/protestants, impressionnant de maîtrise. Un militaire lutte pour sa survie dans un environment hostile. Un coup de poing qui tape aux tripes.
Ce film est âpre et violent, mais dépeint des moments très sombres et très confus. L'acteur principal tient cette histoire de bout en bout et nous démontre que la guerre ne résout rien.