Le petit studio nippon est naît, vit, et nous l'espérons tous, vivra encore longtemps comme il est, c'est-à-dire comme le phare de l'animation et de la beauté des choses, de la simplicité des sentiments à l'inégalable complexité des messages, tous deux servis par des artistes qui aiment ce qu'ils font ; que dire de plus ? Ce petit bijou, qui nous a été offert par le créateur de l'étonnant Arrietty quelques années auparavant, est sans aucun doute plus discret mais bien plus poignant. L'histoire adapte à la perfection le roman de Robinson, et ajoute à la finesse et la richesse du scénario une suite de tableaux romantiques et naturalistes, toujours dans une humilité émouvante. Aucune image ne nous transperce, mais elles nous viennent délicatement et nous enchantent. Les quelques notes de musique sur ce lac merveilleux, ces sourires, qui je l'avoue peuvent parfois paraître enfantin, ne font que nous grandir le cœur. Après avoir visionné ce vingtième... comment le définir... chef-d'oeuvre -pour rester modeste-, il y eut comme une douce euphorie. Une joie. L'atmosphère reste intacte et nous berce tout le long, au point d'en ressortir métamorphosé. Voilà la différence des œuvres du studio japonais, que personnellement je n'ai retrouvé que très rarement dans ma vie à ce jour : une telle puissance qu'il me transcende et arrive à me bousculer l'esprit, jusqu'à ma propre personnalité. Sur ce, en priant que le studio continue, je m'avoue encore une fois époustouflé par la perfection atteinte par les membres de Ghibli. Souvenirs de Marnie ne déroge pas à la règle, et malgré un aspect plus effacé, s'élève au même rang que les autres, dans sa pureté et son ensemble qui coule comme une rivière et nous fait oublier la réalité, ou au contraire nous la rappelle et nous la pointe du doigt. Longue vie à Ghibli.