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EricDebarnot
211 abonnés
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3,5
Publiée le 1 septembre 2014
Toute la première partie des "Combattants" a ceci de remarquable qu'elle nous plonge dans un ravissement et une excitation que peu de comédies, françaises ou autres, ont récemment réussi à créer en nous : deux beaux personnages à la singularité profonde, qui ne doivent rien aux habituels stéréotypes du genre, et la construction d'une histoire d'amour à partir d'une histoire de fascination, le tout au sein d'un portrait doux dingue - mais finalement assez réaliste - de la France telle qu'elle est en 2013, voilà de quoi redonner foi en la validité du cinéma comme portrait d'un pays, d'une génération, d'une époque... Une époque où l'inquiétude, voire la paranoïa, règnent (comme à la télé, oui), sans qu'il y ait pour autant de quoi en faire un drame : se battre, même si c'est contre des moulins à vent, ou contre soi même, est une belle forme d'existence, voilà ce que nous dit Thomas Cailley. Il est alors bien dommage que le film ait un coup de barre sévère à partir du moment où nos deux héros partent en stage commando : l'humour sonne alors moins juste, ou en tous cas plus convenu, et la relation entre nos deux "amoureux" se trivialise un peu, ce qui fait que quand Cailley finit par nous balancer son coup de force scénaristique, justification paradoxale des obsessions de notre héroïne, on est déjà "démobilisés". Conclusion un peu légère également que ce renouvellement final du pacte de croyance entre Madeleine et Arnaud, qui donne le sentiment que l'on a fait du surplace pendant 1h40. Bref, malgré l'énergie du film et de ses deux beaux interprètes, on passe juste à côté du grand film espéré.
Point de vue inattendu, titre épatant. Que reste t'il du désir de se battre dans nos sociétés confortables et nanties? Madeleine, dans une inversion de rôle très significative, est cette jeune femme qui va révéler à Arnaud cette dimension essentielle de l'existence humaine quand lui, vaguement désabusé, s'apprête à s'installer, faute de mieux, dans une vie tracée d'avance au service de l'entreprise familiale.Mais l'initiation sera réciproque et même finalement commune. Arnaud, sensible, tendre, va de son côté faire découvrir à l'Amazone la dimension du coeur, du partage et de l'amour.Leur rencontre est rare, sans concession, fraîche et rude comme leur jeunesse. Ce désir d'authenticité, d'absolu, on croyait qu'il n'était plus de mode chez nos modernes jeunes gens, revenus de tout, épris d'argent et de pouvoir, hé bien non. C'est vrai que leur quête s'inscrit quand même sur fond d'angoisse, celle de la crise qui n'est à leurs yeux que l'antichambre de l'apocalypse. Mais notre nouvel Adam et notre nouvelle Eve se découvrent prêts à repartir au combat, ayant réglé le vieux contentieux machiste. Ce couple régénéré, passé par l'épreuve commune (un peu conventionnelle celle-là; c'est la seule faiblesse du film) qui les met en danger, les aguerrit et leur fait comprendre la force de leur union, fait passer un souffle d'espoir sur notre monde désenchanté.
Pour son premier long-métrage, Thomas Cailley tape déjà dans le haut du panier en proposant une comédie mêlant habilement les genres et reposant sur des acteurs d'exception. Il est ainsi rare de voir une histoire d'amour aussi peu mièvre, Adèle Haenel et Kévin Azaïs, dont les personnages sont de caractères opposés, se complétant parfaitement. Le réalisateur filme Madeleine avec sensualité, retranscrivant à l'écran le regard empli de désir d'Arnaud. On ressent alors pleinement l'heureuse langueur de l'été et la douceur oisive d'une vie d'amour et d'eau fraîche, d'autant plus que Cailley dépeint les magnifiques paysages du Sud-Ouest avec fidélité. Cette ambiance méridionale se retrouve dans les couchers de soleil, les villages silencieux ou tous les éléments naturels : le cinéaste ne porte pas un regard naturaliste mais l'atmosphère est néanmoins d'une grande justesse, jusqu'à la peinture des sentiments qui dévoile de belles vérités. D'un côté, Madeleine est ferme et sûre d'elle, allant toujours à l'essentiel et s'obstinant dans ses projets ; de l'autre, Arnaud se cherche encore, n'hésite pas à changer ses plans pour suivre sa nouvelle amie et s'adapte d'autant mieux au microcosme militaire. Ces schémas se retrouvent par milliers à la sortie de l'adolescence, mais ils sont rarement aussi bien assimilés par le cinéma. Au fur et à mesure que défilent les lieux de l'action, les caractères changent et la dualité du couple prend une tournure différente. À la méfiance que Madeleine ressent d'abord pour Arnaud succède une acceptation plus élargie, à partir du moment où elle comprend qu'elle peut aussi apprendre de lui. Cette fille a beau être dure, elle reste curieuse et ouvert à tout, ce qui implique qu'elle ne rejette jamais le jeune homme malgré leurs divergences. Ce sont ainsi de très beaux personnages qu'a imaginé Cailley, apportant ici un vent de fraîcheur sur le cinéma français. Il a en effet compris que c'est en soignant la psychologie des personnages et en leur adjoignant des seconds rôles non uniquement décoratifs – des bidasses aux amis d'Arnaud, chaque protagoniste représente un monde et une mentalité différents, marqueurs de l'évolution du couple – qu'on pouvait revigorer le genre comique.
un trèsbeau film, drôle, poignant avec des personnages attachants. Des jeunes dans le doute et en manque. Manque de quoi? de qui ? ils vont devoir apprendre à vivre ou même surviivre. Une belle bande son en plus, et au final un excellent filmù
Un des films les plus rafraîchissants et vivifiants de l'année. Premier long-métrage de Thomas Cailley et on sent une véritable maîtrise dans la mise en scène. Le scénario est vraiment intéressent, drôle et intelligent. "Les Combattants" est un film où l'on rit mais un peu moins dans la seconde partie du film, ce qui ralentit un peu trop la cadence du film. Il y a une bonne alchimie dans le duo Adèle Haénel/Kévin Azaïs, très bons d'ailleurs, même si on ne la sent pas au départ. Bref, un film qui change par son intelligence d'écriture.
Très réticente à aller voir ce film, j'avais à peine parcouru le biopic, mais une amie m'a entraînée et j'avoue avoir été très surprise tant par la qualité et la nouveauté du scénario, que le jeu des acteurs (et l'osmose des acteurs principaux) cette rencontre de deux personnages complètement différents tant par leur niveau social que par leur sensibilité crève l'écran. Un des meilleurs films que j'ai vus cette année.
Quel drôle de couple ! C'est probablement cela qui peut faire le charme du film, mais tous n’accrocheront pas! L'imagination des scénaristes est vraiment sans limite, c'est ce qui fait le charme du cinéma.....et ici le "depaysement" vaut bien les 2 étoiles et demi.
film sympathique sur lequel j'ai passé un un bon petit moment je pensais plus rire mais non il est plus porté sur le coté dramatique mais j'ai bien apprécié ce style.certes, il y a quelques longueurs mais très bonne interprétation des 2 acteurs principaux très opposé l'un l'autre avec" adèle haenel" en femme forte et combattante ainsi que" kevin azais" lui par contre en homme fragile et mou qui se lient d'amitié en formant un bon duo. voilà pas mal mais pas parfait. à voir pour passer un bon petit moment.
Film épatant ! L'histoire se décompose en trois grands moments, je dirais : spoiler: une première partie dans la langueur estivale des Landes, où on apprend à connaître les personnages principaux, une seconde partie avec le stage militaire, où ça fuse, et une troisième partie avec l'escapade des deux héros. Le rythme du film est bon, avec un ralentissement lors de la troisième partie, ralentissement logique : spoiler: la survie, c'est avant tout de l'attente . La musique électronique forte accompagne parfois des passages dynamiques, parfois des passages plus calmes (dans ce cas, je n'y ai guère adhéré, mais ça n'a pas entamé mon plaisir). Car, oui, il y a du plaisir dans ce film. Autour des deux personnages principaux, épatants, il y a une vaste galerie de personnages secondaires, qui sont bien croqués en quelques répliques, quelques scènes. Cela prouve bien le mérite du film : sa capacité à s'ancrer dans la réalité de la France, tout en s'aventurant dans le décalé. La preuve que les répliques sont bien écrites, c'est que j'ai ri et souri (et la salle aussi) assez souvent. Y a de la punchline, comme on dit. "Les Combattants" réussit avec adresse à être constamment sur le fil du rasoir entre le portrait réaliste d'une jeunesse française mal assurée face à la perspective du déclin, et un délire ludique et agréable.
Porté par de jeunes acteurs drôles et émouvants, Adèle Haenel et Kévin Azaïs en tête, un beau film qui tient son rythme avant de s'essouffler dans la dernière demi-heure – malgré une époustouflante scène finale aux accents fantastiques. Une belle leçon d'apprentissage pour un duo amoureux improbable, dominé dès les premiers instants par une forte personnalité féminine, avant que la situation ne s'inverse. Car ici se trouve le grand argument du film : ceux qui passent pour les plus forts sont souvent bien plus faibles qu'on ne croit, et leur force, sans l'appui de précieux alliés, n'est qu'illusoire. Bref, tout seul on n'est rien : Madeleine, persuadée du contraire, l'apprendra à ses dépens.