Quelques années, et films, après Barton Fink, les frères Coen proposent à nouveau une plongée dans les coulisses de l'âge d'or du cinéma Hollywoodien avec Hail, Caesar!, oeuvre où l'on va suivre un fixeur voyager entre divers plateaux pour régler les problèmes des stars, et notamment un enlèvement. Dès les premières minutes il y a une certaine sensation de confort et d'un cinéma plutôt familier, on reconnaît assez vite la patte des frères Coen tandis que l'oeuvre démarre sur les chapeaux de roues. On se retrouve à suivre ce fixeur, jonglant entre différents problèmes et embarqué dans divers tournages, dont un péplum et c'est là que Hail, Caesar! commence réellement, avec l'enlèvement de la star de ce film. C'est donc le tout Hollywood de ce temps qui passe en revue, on assiste aux caprices des stars, à la manipulation de la foule par la presse et les patrons de studio mais aussi à la question du communisme et du droit des travailleurs, de la façon de fabriquer les rêves et les films ou encore de l'homosexualité, toujours avec un sens de l'humour et de l'ironie, propre au cinéma des deux frères. Ce sujet est donc une mine d'or, mais c'est de là que viennent les principaux problèmes du film, à savoir que les frangins brassent vraiment beaucoup de thématiques, multipliant les sous-intrigues et on finit par s'y perdre. Le fil conducteur, à savoir tout ce qui tourne autour de l'enlèvement, n'est pas assez approfondi et j'ai plus eu l'impression d'assister à une succession de sketchs qu'autres choses. Ce qui est dommage car dans l'ensemble, l'écriture est vraiment de qualité et les deux frères proposent une vision assez critique, mais surtout drôle de cet Hollywood-là. De plus, de nombreuses séquences et sous-intrigues restent tout de même savoureuses, à l'image de celle entourant le personnage de Scarlett Johansson ou encore le cow-boy se retrouvant dans un cinéma dont il ne maitrise pas vraiment les codes. La force de Hail, Caesar! se trouve aussi dans le charme dégagé par la reconstitution de l'âge d'or Hollywoodien, de ces longs plateaux et de la façon de faire de cette époque, à laquelle les deux frères rendent un bel hommage. Une vraie ambiance en ressort, sublimée par une belle photographie, une bande-originale collant parfaitement à l'image ainsi qu'un certain sens du rythme et de l'orchestration du duo, passant avec fluidité d'un plateau à un autre. Comme souvent, ils trouvent le moyen de se payer un casting d'enfer, et les stars se montrent souvent à la hauteur, mention spéciale à Johansson, Josh Brolin, Channing Tatum mais aussi, voire surtout, le jeune Alden Ehrenreich en cow-boy un peu niais mais attendrissant. Si Hail, Caesar! ne se place pas comme l'une des plus grandes réussites du cinéma des frères Coen, notamment à cause d'une intrigue qui part un peu trop dans tous les sens, l'oeuvre n'en reste pas moins plaisante et souvent drôle, avec un vrai charme se dégageant de sa reconstitution, des acteurs en forme et un bel hommage à l'âge d'or Hollywoodien.