« The last survivors » est une assez bonne surprise. J’en attendais pas grand-chose, je craignais même l’ennui et j’ai été à mon grand étonnement surpris de l’intensité qu’il dégage. D’aucuns diront que c’est assez long et répétitif, ce qui est vrai, mais cette longueur et cette répétition me paraissent indispensables pour ressentir le pouls de cette histoire post-apocalyptique où l’eau est devenue source de convoitise, de cupidité et de violence, parce que rare. L’eau des puits coule soit avec parcimonie, soit ne coule plus du tout. Il ne peut en être autrement. En tout cas, le parti pris du réalisateur se défend. L’atmosphère qui nous est restituée est fait d’observation, d’attention, de surveillance, de peur, de doute, de désespoir. L’histoire nous plonge dans une époque déjà bien entamée et peu importe comment le personnage, une ado, Kendal, s’est initié à manier une arme à feu ou une hache. On devine son passé, la nécessité d’apprendre à se défendre, et au-delà de sauver sa peau, la nécessité de tuer. Elle semble rompue à la fatigue, ces longues marches qu’elle doit effectuer pour rendre visite à un gosse, décidé à rester seul dans sa ferme ; à visiter d’autres survivants ; à dégoter une tête de delco pour pouvoir mettre en route un avion. Elle vit avec un autre ado qui souffre des reins. Cette ado oscille entre fragilité, générosité et dureté. Ce peut-être considéré comme un film pour ados, et si tel est le cas, je le trouve plus intéressant que «La 5ème vague », vu dernièrement et assez navrant. « The last survivors » respire le petit budget, il est sobre mais il dégage une bonne intensité. Justement ces séquences répétitives, ces silences participent à cette intensité, prévisible, certes, laquelle monte crescendo. Il ne s’embarrasse pas de fioritures, de flash-back pour illustrer un passé paisible. Maintenant, les dernières séquences sont discutables avec Kendal en mission commando dans un assaut final pour affronter « Le Baron », le méchant de service qui assèche les puits et veut garder pour lui toute l’eau de la vallée ! Tout n’est pas parfait, mais je tiens à porter un regard bienveillant sur cette réalisation.