Votre avis sur L'Opinion publique ?
5,0
Publiée le 2 janvier 2010
Un petit chef-d'oeuvre, porté par des acteurs très convaincants et qui ne surjouent pas, prenant place dans un Paris des années 20 superbement restitué. Comme le dit Chaplin dans son intro, c'est un drame sérieux, dans lequel l'amour est dépassé par l'envie de monter l'échelle de la classe sociale, et chaque personnage a ses ambitions. Le fait que Chaplin ne joue pas dedans n'apporte que de la crédibilité au film, et c'est pourtant à cause de cela qu'il est méconnu.
A voir absolument.
5,0
Publiée le 17 janvier 2008
Et dire que ce film a été réalisé en 1923 ! Ce film, qui n'est certainement pas le plus connu de Chaplin, reste cependant l'une de ses meilleures réalisations. Chaplin faisait déjà du cinéma moderne quand les autres sortaient à peine du théâtre et de la photographie. Contrairement à la production de son temps, Chaplin démontre que le cinéma muet peut être bien autre chose qu'une simple succession de pantomimes et de scènes attendues. Ici, nul besoin de gros plans, de mimiques ou de gestes accentués pour montrer ses sentiments. Depuis longtemps, Chaplin a compris que le cinéma passe avant tout par l'histoire et la mise en scène. Prenant à contre-pied les oeuvres de son temps, il réalise ici un film d'une étonnante modernité, d'une puissance toujours évocatrice, qui traversera encore les années sans aucun risque d'oubli. Un grand Chaplin.
5,0
Publiée le 25 février 2007
Quand j'ai vu pour la première fois ce film je ne savais pas que c'était un Charlie Chaplin, ce n'est que bien plus tard que je l'ai su. Et c'est à ce moment là que je me suis dis, "Incroyable" ! Chaplin a su avec talent passer de la comédie au drame social. A voir absolument pour se faire une idée de la vaste palette créatrice de "Charlot.
4,0
Publiée le 20 décembre 2019
Vu en ciné concert.
Un film de Charlot sans Charlot. Charlie Chaplin prévient tout de suite, il n'apparaît pas dans ce film. Et il s'agira d'un drame, non d'une comédie. Craignant d'assister à un mélodrame gnagnan, je fus surpris de découvrir une tragédie bien dosée. Certes, les première et dernière séquences sont caricaturales et mièvres au possible. Mais le tableau principal, basé sur la vie parisienne au début des années 20, est extrêmement bien construit. L'on y découvre avec intérêt les destins entrecroisés de deux amoureux qui ne se comprennent plus. Leurs dilemmes moraux, entre amour, luxe et sens du devoir, frappent par leur subtilité et leur absence de manichéisme. La fin n'est pas nécessairement celle que l'on attend. On apprécie également la description féroce et parfois drôle du Paris mondain des Années folles. Tout à son art, Chaplin nous gratifie de quelques séquences burlesques parfaitement placées, qui ne déparent pas dans le ton dramatique général de son film.
La musique, quant à elle, n'était pas celle du film d'origine. De facture assez classique, elle marque une alternance entre séquences émouvantes au violon et fanfares rythmées aux cuivres. Outre l'orchestre classique, la partition permet quelques incursions d'instruments plus "contemporains" comme l'accordéon ou le saxophone. Un mélange bien trouvé, agréable à écouter sans être très marquant.
4,0
Publiée le 8 mars 2010
Charlie Chaplin change de registre avec ce très beau film sur la fatalité de la vie. Sans atteindre la densité et l'émotion de ses autres long-métrages (je pense en particuliers à Les Lumières dans la ville et aux Temps modernes) Chaplin met en scène avec beauté et grâce ce mélodrame tout en n'oubliant pas de mettre une pointe d'humour par moment. Il signe aussi une très belle musique qui accompagne à merveille ce film muet.
4,5
Publiée le 21 juillet 2010
Il s'agit d'un film de Charlie Chaplin qui a comme particularité d'avoir la non présence du personnage de Charlot, mais cela n'empêche pas que l'Opinion Publique soit une des oeuvres les plus réussie de la part du célèbre réalisateur.
Ce mélodrame qui a pour thème l'amour impossible, est à la fois poignante, rempli d'émotions et certaines séquences sont particulièrement touchante, notamment en ce qui concerne la scène de la mort du père de Jean Millet.
En tête d'affiche, nous retrouvons Edna Purviance ( extra dans le rôle de la mère du Kid de Chaplin ) qui s'avère lumineuse dans le rôle de Marie Saint-Clair et Carl Miller qui offre une interprétation vraiment sincère à son personnage, Jean Millet.
On est donc loin du registre habituel de Chaplin, qui était plus la comédie, mais il n'empêche que cette oeuvre est à mon sens très en avance sur son époque, et il ne doit pas être négliger.
3,0
Publiée le 26 juillet 2020
Il s'agissait d'une première avec ce film de Charlie Chaplin. On y reconnait sa patte, ses standards pour autant son virage " dramatique " sans ses éternels pitreries et son sublime burlesque ne m'a pas autant séduis. L'histoire est quand à elle purement tragique, une intrigue dont on voit les choses venir et pourtant ...

Le manque de Charlot, personnage clé de la filmographie de Chaplin se ressent également dans le traitement des personnages. Si les acteurs se donnent à fond, il manque un lien.

Un long-métrage à revoir.
3,5
Publiée le 28 octobre 2021
Ce Drame écrit et dirigé par Charles Chaplin a été réalisé en 1924 ; il a également composé la musique de ce film d'une bonne qualité technique malgré ses 100 ans d'âge.
Pour ce troisième long-métrage (après plus de soixante réalisations) Chaplin aborde un registre très inhabituel puisqu'il s'agit ici d'un Drame dans lequel il n'a aucun rôle d'acteur. Son scénario nous propose un vaudeville mondain autour des sentiments avec un choix Cornélien entre le luxe et l'Amour. Si ce film déçoit par l'inconsistance des situations et des personnages, il réconforte avec un joli final extrêmement moral.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Film dramatique s'il en est, tournant autour de l'amour rendu impossible par l'entourage et la séparation par les aléas de la vie. Très émouvant, certainement le film le plus sérieux de Chaplin.
anonyme
Un visiteur
3,0
Publiée le 28 avril 2011
Pas réellement créatif et ambitieux, Chaplin réalise tout de même de bonnes séquences.
4,5
Publiée le 11 mai 2020
Pour son deuxième long-métrage, Charlie Chaplin fait le pari risqué de renoncer provisoirement au genre burlesque qui a fait son succès, pour s’aventurer dans vers un registre diamétralement opposé : le drame romantique.
Après le succès du Kid en 1921, Chaplin ayant honoré ses engagements avec la First National, il peut désormais s’affranchir de sa tutelle et offrir au studio qu’il a co-fondé deux ans plus tôt, la United Artists, sa première production. Mais contrairement à ses habitudes, le cinéaste souhaite concrétiser un projet qui l’habite depuis déjà un certain temps : réaliser un film dramatique, L’Opinion publique, un pari hautement risqué quand on sait que toutes ses précédentes réalisations ont été des comédies.
A l’origine et au cœur de cette nouvelle entreprise de long-métrage, les femmes occupent une place fondamentale. C’est d’abord le cas pour la talentueuse Edna Purviance. Depuis sa première apparition au cinéma dans Charlot fait la noce, en 1915, l’actrice compte alors une trentaine de collaborations avec Chaplin. Lors de leur première rencontre, ce dernier l’engagea pour des films comiques bien qu’il la trouvât trop sérieuse pour ce registre. Et onze ans plus tard, pour son dernier rôle à ses côtés, Chaplin lui offre le rôle principal de sa nouvelle production dans l’espoir de lancer la carrière dramatique de l’actrice.
Enfin, à l’origine de l’intrigue développée par L’Opinion publique, figure Peggy Hopkins Joyce, une arriviste connue pour ses frasques, sa cupidité et son cynisme, une provinciale qui a accédé à la mondanité et la richesse grâce à ses mariages opportunistes. C’est elle qui inspire au réalisateur le rôle d’Edna Purviance. Dans les années 1920, Hopkins Joyce multiplie les liaisons et brise les cœurs sans compassion (un lieutenant de l’armée américaine qu’elle a éconduit s’est d’ailleurs suicidé dans un bain turc), se marie pour l’argent et divorce pour pouvoir vivre sur de confortables pensions, et entretient des relations adultères tout en étant mariée. Au début des années 1920, elle rencontre Charlie Chaplin, avec probablement l’intention de l’ajouter à la liste de ses conquêtes. Mais l’habile et brillant cinéaste n’est pas dupe, et c’est lui qui finit par exploiter la jeune femme en tirant du récit de ses aventures le succès de son prochain film.
En novembre 1922, le tournage du film commence. Parmi les grandes nouveautés dans la filmographie de Chaplin, hormis ce changement radical de ton, figure la quasi-absence du réalisateur à l’écran. En effet, excepté un caméo à peine visible au début du film, Chaplin fait le choix de laisser sa place face à l’écran, un fait inédit sur lequel il n’entretient aucune ambiguïté en le mentionnant sur un carton d’introduction : « Pour éviter tout malentendu, je tiens à annoncer que je n’apparais pas dans ce film. C’est le premier drame sérieux que j’ai écrit et réalisé. »
Dans Le Kid, Chaplin avait fait preuve d’un indiscutable talent pour le mélange des genres. Mais ici, sa volonté est toute autre, et c’est le drame qui obtient le monopole, au détriment du burlesque. En province, deux jeunes amoureux, Jean et Marie, décident de fuir l’autorité parentale intransigeante et conservatrice pour se marier et partir vivre à Paris. Mais alors que Marie attend son être aimé à la gare, le père de Jean décède brusquement, et à la suite d’un triste malentendu, la jeune femme tourne le dos à celui qu’elle prend pour un lâche et prend un train pour la capitale. Un an plus tard, Marie vit avec le riche et méprisant Pierre Revel, et mène une luxueuse vie dans un spacieux appartement. Mais un beau jour, par hasard, elle recroise la route de Jean, peintre sans-le-sou contraint de s’installer à Paris avec sa mère. Dès lors, Marie se retrouve tourmentée par un choix cornélien : vivre dans le luxe et la mondanité parisienne avec Pierre ou revenir à une vie simple avec Pierre.
Dans la carrière de Charlie Chaplin, L’Opinion publique est une étape majeure. En effet, elle est celle où le réalisateur consacre le plus d’attention au jeu d’acteur, soucieux d’apporter une sobriété et une retenue dans les interprétations. Depuis les débuts du cinéma, les acteurs ont toujours emprunté leur gestuelle aux mimiques du théâtre, avec des expressions corporelles exagérées. Avec L’Opinion publique, Chaplin a souhaité se rapprocher d’un jeu plus sobre et plus proche de la réalité, en s’appuyant notamment sur toute la puissance et l’expressivité du regard. On peut notamment le constater lors de la scène où Marie est à la gare et prend la décision, en un instant, de tourner le dos à son fiancé.
L’objectif de Chaplin est de mettre à profit son expérience dans l’observations des émotions et des comportements humains. C’est une chose qu’il avait déjà faite dans ses comédies, mais cette fois, sous le prisme du drame social, elles prennent une profondeur et une complexité décuplées. Au cœur de sa réflexion, qu’il partage d’ailleurs sur un carton du film, il déclara : « J’ai découvert que les hommes et les femmes s’efforcent de cacher leurs émotions plutôt que de les exprimer. Et c’est la méthode que j’ai utilisée afin d’être aussi réaliste que possible. » Ce soin apporté à la psychologie des personnages, ce désir d’ « explorer les limites de l’expressivité » et d’approcher une réalité de l’esprit est inédit pour l’époque. Dans cet exercice d’économie des gestes, Edna Purviance brille d’émotion et de crédibilité.
Au-delà de la complexité psychologique des personnages, les environnements dans lesquels ils évoluent le sont tout autant, campés dans un antagonisme que l’on peut distinguer entre ville et campagne. Toutefois, bien que la vie urbaine soit essentiellement montrée sous l’angle du luxe à profusion, voire, de la débauche, elle reste plus ouverte d’esprit qu’une campagne où les parents exercent leur joug tyrannique sur la volonté de leurs enfants. Ainsi, Chaplin veille à ne pas tomber dans un fade manichéisme, et là encore, fait preuve d’une subtilité remarquable. Néanmoins, malgré le fait qu’il rebaptise le film sous le titre « A woman of Paris » pour ne pas clairement en faire une critique des mœurs d’une partie de la haute société américaine, son long-métrage est quand même censuré dans plusieurs états.
La première de L'Opinion publique en septembre 1923 est acclamée par la critique pour son approche subtile et inédite de la psychologie de ses personnages, qui est alors une innovation. En revanche, le public ne répond pas au rendez-vous et le film est un échec commercial, sans doute en raison de son ton grave et de l’absence de Charlot. Déçu et marqué par ce revers, Chaplin retire le film des salles.
Malgré cet échec, et notamment grâce à la postérité, L’Opinion publique est aujourd’hui considéré comme un défi réussi pour Chaplin, qui a une nouvelle fois su montrer qu’à une époque où le cinéma muet est sur le déclin, l’absence de dialogues ne nuit pas à la beauté et la poésie des films. Faisant preuve d’un travail abouti et inégalé jusqu’à alors dans la mise en scène et les jeux d’acteurs, il parvient même à réinventer les standards de l’interprétation au cinéma dans une sobriété et une retenue crédibles et réalistes. Cette tragédie humaine et sociale est également mise en valeur par une musique d’une rare beauté. Pari réussi donc.
4,0
Publiée le 13 décembre 2022
On a bien du mal à y voir du Chaplin dans ce film tant on perçoit le mélo est doté d'un scénario assez classique et qui commence de façon plutôt maladroite. En effet, dès le début on cherche à comprendre pourquoi les parents sont si hostiles à cette relation, que ce soit d'un côté ou l'autre on ne donne jamais la moindre info ce qui reste aussi incompréhensible et que frustrant. Ensuite un petit détail retire un peu de vraisemblance, l'ellipse d'une seule année où on doit accepter que Marie Saint-Clair soit devenue riche et mondaine par le saint-esprit à priori. Pourtant, le film devient moins sérieux à l'image du Paris nocturne, les années folles où soudain tout est fête, paillettes, amusement et même luxure symbolisé d'abord par Marie Saint Clair en une sorte de grue ou de vamp, les fêtes délirantes avec strip-tease et bataille de polochons jusque cette séance de massage dont la drôlerie est un peu hors contexte vis à vis du drame. Une partie ou les plaisirs et l'insouciance sont les maîtres mots, comme un interlude avant que la réalité des sentiments ne viennent chambouler les coeurs et les esprits. Le dénouement final est presque inattendue pour un Chaplin (!), juste avant une conclusion qui est elle très Charlot. Le film est assurément un film singulier mais magnifiquement mis en scène bien qu'un peu trop théâtral avec quelques séquences qui ne manquent ne ni d'à-propos ni de grâce.
Site : Selenie
2,5
Publiée le 29 juillet 2020
"L'opinion publique", oeuvre antérieure aux chef-d’œuvres de Chaplin, constitue une curiosité dans sa filmographie : ce n'est pas une comédie et il n'y apparaît pas du tout. Disons-le tout de suite, Chaplin n'a pas vraiment brillé dans un genre qui n'est pas le sien, même s'il ne démérite pas, et les gags au cordeau et le petit personnage moustachu font grandement défaut. Même s'il est difficile de juger ce film de 1923 selon les critères de son époque (était-il moderne ou novateur dans son approche des femmes, dans sa réalisation ?) on peut supposer que s'il n'avait pas été signé Chaplin, il serait probablement aujourd'hui oublié.
4,0
Publiée le 3 mai 2020
Sans atteindre pleinement à l'émotion - tout en évitant le piège du mélodrame grâce à diverses touches d'humour - Chaplin prouve son talent pour esquisser une satire sociale et psychologique à la violente lucidité. Ses protagonistes, complexes, évitent tout manichéisme tandis qu'une forme de justice immanente semble ramener chacun à ce que ses actions méritent. Un drame aux accents personnels et à la mise en scène de toute excellence.
2,0
Publiée le 1 décembre 2012
Chaplin fait fausse route avec ce drame raté, qui ne correspond pas du tout avec son style.
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