X-Men: Apocalypse (2016
Un mutant ayant vécu à l’époque de l’ancienne Egypte refait surface et traque les mutants les plus puissants de la planète. Face à cette menace, le professeur Charles Xavier devra rassembler son équipe.
Un bon point que j’accorde à ce film est sa très bonne histoire.
Ça commence par la découverte de cet être ancien, et à travers sa quête le film aborde les thèmes récurrents de la série, celui de la discrimination, de la responsabilité lié au pouvoir et celui de la réflexion au service de l’humanité.
Le film utilise le premier tiers à présenter beaucoup d’information, à faire progresser l’histoire et ses personnages, et il faudra attendre un certain moment avant d’avoir du mouvement. Et lorsqu’il y a du mouvement, il s’agit surtout de changement dans la tonalité des scènes, de l’avancement dans la relation des personnages ou que l’intrigue progresse. Du point de vue de l’action, elle est clairsemée tandis que le film se focalise sur le développement de ses personnages, leur présentant à chacun leurs but, leurs intention et leurs peurs, ce qui permet de construire les intérêts et les objectifs de chacun, mais ça rends aussi les héros plus attachants et captivant.
Par contre, certaines des intrigues étaient clairement présentes uniquement dans le but de créer une base pour un prochain film, ce qui diminue la force et le caractère autonome du film.
Se concentrer d’avantage sur l’histoire est donc une bonne chose à mon sens, et cela n’empêchait pas d’avoir quelques très bons moments de combat (p.ex. les scènes avec Diablo, celles où les jeunes viennent à la rescousse, ainsi que
le dénouement du combat de fin
).
Le personnage d’Apocalypse m’avait semblé creux au début mais au fur et à mesure que le film progressait, c’était cette violence gratuite, ce désintérêt pour les vivants et ce désir assoiffé de destruction qui le rendait menaçant. Oscar Isaac était pas mal, transmettant un côté menaçant au travers d’un travail avec sa voix. (Bien qu’un effort dans sa présence physique, p.ex. en l’agrandissant légèrement, aurait été bénéfique
James McAvoy et Michael Fassbender reprennent leurs rôles respectifs, et se fut un plaisir que de voir Charles Xavier sous un côté plus humain
(p.ex. lorsqu’il est face à Moira, perdant ses moyens comme un jeune garçon)
ou encore
le drame qui est jeté sur
Magneto
et sa lutte, déchiré entre le comportement juste et le malheur.
À part Jennifer Lawrence et son personnage de Mystique qui semblaient plus être là pour des motifs contractuels, tous les autres personnages avaient une raison dans l’histoire et une influence sur ce qui se passait, chacun avec son développement propre, allant généralement du jeune inexpérimenté à celui d’un X-men assumé et exploitant au maximum ses pouvoirs.
J’ai d’ailleurs aimé la manière dont Sophie Turner interprétait Jean Grey, avec sensibilité, encore dans une phase de découverte aussi bien liée à son âge qu’à la découverte de ses pouvoirs, mais aussi
lorsqu’elle fait étalage de ses pouvoirs, jusqu’à m’en donner la chair de poule.
La direction des acteurs est bonne, tandis que la construction des scènes et des plans fonctionnent. Par contre, je n’ai pas compris, le film est régulièrement entrecoupé par des plans d’un ton totalement différent, comme si la réalisation était obligée d’incorporer des plans façon Michael Bay, surfaits, comme si on jetait des paillettes en plus sur une appétissante tarte.
Ajouté à cela un montage complètement, mais vraiment, à la ramasse. Le rythme créé par le montage n’est pas stable, ne suit pas une courbe naturelle dans la tension (les plans doivent être de plus en plus court lorsqu’on s’approche d’une révélation ou lorsqu’on veut induire une tension), le découpage des champs et contre-champs et la manière dont les plans sont amenées et construites font que les scènes sont prévisible et qu’elles manquent de saveur et de dynamisme. Il n’y a pas de créativité et le résultat du montage de ce film est qu’il s’en dégage constamment une sensation que l’action est morne, que les scènes sont anti-climatiques. ;
Les effets spéciaux sont de qualité variable. Alors que j’ai trouvé que les avions, la scène
de Quicksilver et que les champs magnétiques de Magneto
étaient bien fait. C’est par contre l’inverse pour ce qui est des incrustations ; une tout autre histoire. Beaucoup de fond vert sont très visible, et les personnages informatisés sont très mal fait (p.ex. Psylocke qui court sur le toit…d’ailleurs,
elle ne servait pas à grand-chose
).
Le combat de fin autour des pyramides semble être un pas en arrière par rapport à « Transformers: Revenge of the Fallen », aussi bien en terme de qualité que d’un point de vue portée.
Cette remarque est en fait applicable à l’ensemble du film, aucun moment n’avait la sensation de « Whoaa » qui devrait normalement se dégager d’une lutte de cet ampleur.
Un épisode correct, focalisé d’avantage et avec adresse sur l’histoire, mais au détriment du rythme global.
7,5/10