Quelle déception que cet X-Men : Apocalypse, dont j'attendais tellement mieux. Les deux précédents opus, mais notamment First Class, avaient réussi à rebooter la franchise après le terriblement raté X-Me: the Last Stand, et là encore le troisième volet tombe dans tous les mauvais travers. Autant la relation Xavier-Erik était magnifiquement bien traitée dans FC et DoFP, permettant de comprendre cette amitié en dépit de l'opposition de leurs idéologies, autant ici elle sent le réchauffé et la redite. Le film s'embourbe aussi dans bien trop de clichés (la femme et la fille de Magneto, prévisible et peu inventif), propose un "méchant" qui, en dépit du charisme d'Oscar Isaac, est bien trop cartoonesque et basique pour être intéressant. Ses désirs et ambitions sont très mal expliqués, son choix de Horsemen est super-random, et alors qu'il pourrait détruire tout ce qu'il souhaite, ah bah non, il attend, pépouze, que la cavalerie débarque. Décevant.
Niveau personnages, on s'attarde bien trop sur Mystique (dont la personnalité a fait un énorme 180 juste pour satisfaire J Lawrence), on nous ressert une scène slow-mo de Quicksilver, on se sent obligé de nous mettre du Wolverine (alors qu'il avait déjà pris toute la place dans la première trilogie) et on ne laisse en réalité que très peu de place aux petits nouveaux.
Il est bien dommage de n'avoir que si peu de caractérisation pour Storm, Psylocke et Cyclops, qui sont des personnages bien plus intéressants et complexes dans le comics. Pourquoi ne pas étendre plus les rôles de Jubilee et Nightcrawler qui méritent mieux que les miettes que l'on a eues (surtout Jubilee!)? Et, sans lui en vouloir, nous avons déjà eu via X2/X3 la saga Dark Phoenix de Jean Grey exploitée à l'écran, pas besoin d'y revenir encore une fois dessus.
Je regrette que cet épisode, censé raconter les origines des futurs X-Men, ne donne pas plus de contexte à la relation entre les frères Summers (soit dit en passant, les scenaristes ont décidément décider de laisser de côté tout ce qui définit Cyclops: son passé, la raison pour laquelle il ne contrôle pas son pouvoir, ses grandes qualités de stratèges contrebalancées par son incapacité à interagir avec les autres et son côté control-freak qui font de lui le leader "malgré lui" des X-Men), oublie le statut quasi-divin de Storm qui amenait la pluie dans le désert, et lèse totalement Angel.
On retrouve donc un fouillis qui veut capitaliser sur ce qui a marché avant tout en tentant d'introduire de nouveaux personnages et en voulant rajouter deux tonnes d'action. Résultat: on effleure à peine chaque personnage, donc on ne s'y attache pas, le scenario est bâclé et on recourt au clichés pour s'en sortir.
Bref: ce fil est raté, conventionnel et superficiel, tout le contraire de ce que X-Men m'avait proposé (a part X3) jusqu'alors.Une vraie déception.