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    Mia Madre
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    3,8
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    Henning P
    Henning P

    65 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2015
    Ayant vécu une situation similaire, j'ai bien aimé ce film pour le côté réaliste des scènes entre la mère et ses enfants.
    L'actrice principale Margeritha Buy joue parfaitement son rôle; celle d'une réalisatrice qui jusqu'à présent menait sa vie sans trop réfléchir mais qui face à la mort imminente de sa mère; se remet en question et s'aperçoit que la réalité est dure et qu'elle ne peut pas tout contrôler.

    Le film qui alterne scènes à l'hôpital et scènes du tournage d'un film avec un acteur américain (génial John Turturro en acteur excessif), mélange une réalité dure et sombre (la maladie et la mort annoncée d'une mère) et une réalité plus légère (le tournage d'un film qui ne se passe pas aussi bien que le voudrait la réalisatrice).

    Je comprends les personnes qui n'ont pas beaucoup aimé ce film car on se sait pas très bien comment l'appréhender, sur le ton de la comédie (avec les excès de Turturro) ou bien sur le ton du mélodrame (la maladie d'un être cher). Mais ce film me rappelle mon expérience personnelle et tous ceux qui ont connu un décès d'un parent pourront s'identifier aux personnages de la fille ou du fils qui appréhendent différemment la prochaine disparition de leur mère.

    Un film à voir dans tous les cas. Et la verve italienne est toujours magique à écouter.

    16/20
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 décembre 2015
    Margherita tourne un film sur la lutte sociale au sein d’une entreprise. C’est une réalisatrice engagée, sensible et sûre d’elle. Elle exige de ses acteurs – y compris la star américaine qu’elle a engagée – qu’ils existent à côté du personnage qu’ils incarnent. Comme elle qui dirige un tournage stressant, mais a aussi une vie à côté. Un mari peu présent, un amant qu’elle plaque, une fille qui doute de son orientation scolaire et un frère attentionné. Elle a surtout une mère aimante et aimée qui est en train de mourir à l’hôpital.
    Le film de Nanni Moretti est construit sur ces allers et retours entre le plateau du tournage et la chambre d’hôpital, avec sa famille au milieu. Maria surnage entre boulot et sentiments, rigueur et émotion. Mais rien ne la rassure. Ni l’acteur américain qui cabotine mais oublie son texte, ni sa fille qui peine avec le latin, ni même son frère d’apparence si calme, mais qui laisse tomber son travail. Chacun son tour se montre fragile, se ressaisit, donne le change... Tomber, se relever et se battre comme les ouvriers de l’usine.
    Nanni Moretti a voulu « faire un film plein d’espérance sur les licenciements ». Mais surtout un film dédicace à sa mère disparue. Cette fois, le réalisateur italien s’est mis en retrait pour céder son propre rôle à la réalisatrice Margherita. Mais la vraie Margherita Buy, l’actrice, donne à son personnage un charme incroyable, surtout quand son sourire vient éclairer ses yeux humides. Mia Madre est un film profond et émouvant, avec une mise en abyme qui dégage une infinie tendresse. Et comme l’humour n’est jamais loin, le rire s’invite dans la gravité de nos angoisses.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 janvier 2016
    Au vu des critiques élogieuses, on attend beaucoup de "Mia Madre". Et l'on n'est pas déçu, pour peu que l'on ne craigne ni la lenteur, ni la subtilité et la sobriété des émotions. Moretti est, en cela, un peu un "anti-Maïwenn" et c'est bien cet art de mettre en sourdine les émotions qui les rend plus fortes. Il faut connaître un peu du contexte de l'oeuvre pour l'apprécier pleinement : Moretti filme une réalisatrice dont la mère, malade, est en train de mourir, soit exactement la situation qu'il a lui-même vécu au moment du tournage de "Habemus papam". Moretti transpose cette partie de sa vie à l'écran à travers un beau personnage féminin, et choisit de s'effacer dans un second rôle. Le résultat est incroyablement touchant. La première apparition de Moretti à l'écran est chargée d'une force et d'une intensité qui est tout sauf forcée. Le portrait de la réalisatrice est beau, sonne juste et peut sans doute parler à chacun. John Turturro est formidable dans un personnage d'acteur narcissique et loser. Et puis, au-delà de l'émotion, il faut le dire : "Mia madre" est aussi un film où l'on rit. Dans quelques scènes seulement, mais à coeur joie. En somme, Moretti n'en finit pas de nous conquérir.
    Anne M.
    Anne M.

    75 abonnés 643 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2015
    Tranche de vie d’une réalisatrice de cinéma : le tournage d’un film, les relations avec l’acteur principal, sa vie personnelle, sa vie de famille avec sa fille, son ex-mari , et surtout l’accompagnement de la fin de vie de sa mère, aidée par son frère.

    Le film alterne avec beaucoup d’équilibre ces différents aspects, en incluant des flash-back et des séquences oniriques. Equilibre encore, entre comédie et drame.

    Malgré la tristesse qui se dégage de la fin de vie de la mère de Magherita , le film laisse un sentiment d’apaisement et non d’angoisse.

    Equilibre et apaisement, deux termes pour décrire ce film.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    46 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2015
    Mia Madre m'attirait, sans que j'arrive à l'expliquer. Peut-être est-ce à cause de Nanni Moretti, qui a l'air de faire des films sacrément intéressants, ou bien du sujet, la maladie d'un proche, un thème qui finalement concerne tout le monde. Je ne sais pas vraiment, mais ce qui compte c'est que ce long-métrage est un vrai moment de plaisir. Au début, j'étais quand même un peu sceptique, pour deux raisons. La première, c'est que le film pose trop tôt des scènes rêvées ou imaginées, avant que la situation de départ et les personnages soient bien établit. Elles auraient eu plus d'impact si elles avaient été amenées plus tard, après un rapide tour de la personnalité de Margherita et de son quotidien. La deuxième raison, c'est que Moretti découpe son film en une multitude de petites scènes, et j'avais peur qu'il passe à côté de ce qu'il veut montrer. J'avais tort. Ces petites tranches de vie, ces moments intimes, n'ont pas besoin d'exister plus longtemps pour être beaux. Et on peut se retrouver en eux : la petite discussion sur l'utilité des langues mortes, j'ai ri tellement je l'ai entendue des milliers de fois (latiniste rpz). La représentation de la maladie et de tout ce qu'elle implique est dans la même veine. C'est dur, parfois triste, parfois drôle, mais c'est toujours montré avec énormément de pudeur. Le cinéaste fait plus passer l'émotion la mise en scène que part le dialogue. Je me rappelle de Giovanni et Margherita qui marchent silencieusement dans un couloir après avoir eu le diagnostique du médecin, et il y a aussi le moment où les deux mêmes personnages contemplent leur mère, enfermés dans le cadre d'une fenêtre. C'est parfaitement maîtrisé. De plus, Moretti montre l'évolution des relations entre les personnages, comment la situation devient de plus en plus difficile à supporter, comment le dialogue s'efface peu à peu, etc. Pourtant, le réalisateur nous dit clairement qu'avant d'être mort, on est bien vivant. Par ailleurs, j'ai aimé voir Margherita se plonger dans son travail de réalisatrice pour se vider la tête, et se retrouver à accumuler les problèmes entre la famille et le tournage, sans compter l'acteur américain très difficile à gérer. On comprend que tout cela bourdonne dans sa tête et cela atteint son apogée, selon moi, dans la scène où il y a de l'eau dans l'appartement. A ce moment là, cette femme fait preuve d'un énervement contenu et d'une lassitude d'une justesse incroyable. Je pense qu'on peut se reconnaître dans ce personnage à la fois touchant et fort. Nanni Moretti a tapé dans le mille. Il livre une histoire chargée d'émotion qui reste très simple. Il faudra que je pense à voir le reste de sa filmographie un de ces jours.
    Sally Ecran et toile
    Sally Ecran et toile

    66 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2015
    Dans la même veine que son magnifique film « La chambre du fils », Nanni Moretti traite une fois de plus de la thématique d'un bouleversement familial. Prenante bien que lente, l’intrigue nous fait évoluer aux côtés des personnages avec un réalisme évident. On s’attache, on vit avec eux durant moins de deux heures et puis on souffre en silence…

    A l’origine du scénario, la maladie d’une mère. Nanni Moretti a centré son histoire sur la difficulté de maintenir un tournage et une vie de famille quand notre repère maternel oscille. Présenté dans le cadre du Festival de Cannes 2015, il a reçu le prix du jury œcuménique mais pas seulement… Salués par la critique italienne, les acteurs du film ont été largement récompensés lors de différents festivals. Parmi eux Margherita Buy qui est excellente dans son rôle de réalisatrice engagée ! Habituée à tourner dans les films de Moretti (« Le caïman », « Habemus Papam »), la comédienne, peu connue chez nous est pourtant une véritable vedette en Italie. Très belle, investie et persuasive, elle nous entraîne dans sa vie en un tour de cuillère à pot. Grâce à la caméra flatteuse de Nanni, elle crève l’écran et porte le film avec énormément de talent. A tel point que grâce à « Mia Madre », elle a reçu son 7ème David Di Donatello (l’équivalent des Césars en Italie) comme meilleure actrice principale.

    Giulia Lazzarini n’est pas en reste ! Formidable dans le second rôle de la mère (pour lequel elle a reçu deux prix de « meilleure actrice dans un second rôle » et un « ruban d’argent spécial » au Festival du film de Taormine), elle a toutes les qualités pour interpréter le rôle difficile d’une vieille dame malade. A 81 ans, l’actrice est enfin mise en lumière et offre ici une prestation touchante !

    John Turturro, lui, est l'acteur américain vedette du film tourné par Margherita. Exigeant, un peu lourdingue et peu efficient lors des captations du film. Tout à fait raccord avec son personnage, le comédien se fond dans l’histoire avec beaucoup de crédibilité. Le choix s’est spontanément porté sur lui car il parlait déjà un peu l'italien (il avait réalisé un documentaire musical en Italie) et avait toutes les caractéristiques de Barry Huggins, son personnage. Réalisateur d’ « Apprenti Gigolo » dans lequel il joue, il est surtout connu pour son rôle de l’agent Simmons dans les trois volets de la saga « Transformers »

    Autre personnalité américaine : Beatrice Mancini, inconnue au bataillon, campe le rôle de la fille de Margherita. Plus effacée dans le film, elle porte ses émotions avec beaucoup de sincérité et apportera sa petite touche juvénile au casting mis en place.

    Enfin, Giovanni (le vrai prénom de Nanni Moretti dans la vie) est le frère de Margherita. Interprété par le réalisateur lui-même, il sera le soutien, l’épaule discrète, le fils plus réservé à la vie plus équilibrée que sa soeur. Chose étonnante, si le film présente, en substance, quelques moments clés de sa vie privée, il a opté cette fois pour un second rôle, laissant le rôle phare à la talentueuse Margherita Buy.

    Que penser de « Mia Madre » ? C’est un drame très bien réalisé, un film d’auteur bien équilibré, au casting de choix sur fond de thème réflexif. Emouvant, il traite d’un sujet sensible avec beaucoup de pudeur. Comment affronter la maladie de sa mère? Comme affronter un quotidien et garder la tête hors de l’eau alors que tout semble partir à vau-l’eau ? Entre sourire et larme, le dernier film de Moretti est assurément un de ses meilleurs films.
    Dead-for-Someone
    Dead-for-Someone

    45 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2017
    Un film très touchant, on passe des rires aux larmes sans niaiseries ni facilités, avec comme sujets la difficulté d'être artiste et l'attente inévitable du départ d'un être aimé.
    Margherita est une réalisatrice en tournage sur un film à caractère social. Un célèbre acteur américain, Barry Huggins, doit bien bientôt rejoindre le projet. En plus de son métier fatiguant, elle doit s'occuper de sa mère qui est hospitalisée...
    La réalisation est très belle: les prises de vues sont simples mais superbes, le cadrage très bon, une mise en scène efficace et les mouvements très fluides.
    Le scénario est habile: on navigue entre les scènes de façon ingénieuse, il y a des rires mais aussi des moments très touchants. On regrettera peut-être quelques longueurs mais qui n'altèrent pas le film. L'histoire est un bel hommage au cinéma, avec ses bons et mauvais moments, et à nos parents.
    Les acteurs sont très bons, notamment John Turturro, hilarant et insupportable. Les personnages sont très attachants, vraiment très bien écrits. Les dialogues sont bons.
    La photographie est soignée, avec une lumière bien travaillée et des couleurs soignées.
    Le montage est fluide et très intelligent.
    Les décors de Paola Bizzarri sont bien travaillés, les costumes réalistes et la musique est plaisante.
    "Mia Madre" est un très beau film a voir.
    JEANRENE43
    JEANRENE43

    11 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 janvier 2016
    Mia Madre de Nanni Moretti est, me semble-t-il, un film à deux dimensions. La première est en partie donnée dans le titre, c'est l'histoire de la fin de vie d'une mère vécue par ses enfants, le fils étant le réalisateur en personne, et l'autre dimension, le cinéma qui filme le cinéma... Je veux dire par là que près de la moitié du film porte sur le tournage d'un film, la complexité et les exigences d'une réalisatrice, le jeu et les limites d'un acteur qui est sensé être de notoriété internationale, l'équipe du plateau qui suit et épie chaque geste de la réalisatrice au point de lui empêcher quelques instants d'intimité. Les deux dimensions sont intéressantes et contribuent à créer une ambiguïté un paradoxe. En effet Margherita Buy qui joue le rôle de la réalisatrice, fille de la maman en fin de vie donne un maximum de réalisme à une fiction, au point d'obliger l'acteur à conduire réellement une voiture lors d'un dialogue en voiture pour éviter des coups de volant intempestifs et faux, alors qu'elle ne perçoit pas la réalité dans laquelle sa mère se trouve et qu'elle peut même être à la limite d'insulter le médecin qui l'informe. La réalité de la fin de vie de sa maman est insaisissable mais la bonne perception du réalisme d'une fiction est bien perçue. Ce point me semble un paradoxe et un sujet voulu par le scénariste et le réalisateur. N'en doutons pas, l'exigence de Margherita, la réalisatrice, c'est l'exigence de Nanni Moretti dans son métier et peut être que cette exigence relative à la fiction lui fait abandonner une part de sa propre vie, étant par trop dans la vie fictive de ses personnages... Une mention particulière pour l'excellent jeu de Margherita Buy. Un film proche du chef d'oeuvre.
    stans007
    stans007

    25 abonnés 1 325 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mars 2021
    L’agonie d’une mère aimée, sur fond de problèmes familiaux et professionnels. C’est juste et touchant, sans pathos. Avec John Turturro, Giulia Lazzarini.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 7 décembre 2015
    Un grand film, du cinéma comme on en voit peu, traitant d'un sujet universel : l'amour consacré à l'image de la mère, les regrets, les conséquences de notre comportement en société comme en famille. Chaque acteur tient son rôle à merveille : Nanni Moretti se met en scène au travers de Margherita, terriblement troublante et humaine dans son isolement. John Turturro apporte de grandes bouffées de respiration humoristiques et humaines très bienvenues, et Julia Lazzarini nous offre une mère innoncente, à la fois joviale et drôle, perdue dans le temps et l'espace... on peut deviner que le metteur en scène a vécu cette histoire dans une oeuvre très personnelle, à la fois drôle et émouvante sans tomber dans le mélodrame à aucun instant. Un petit chef d'oeuvre pouvant réellement changer la vision des choses, en outre, mon film préféré de cette année.
    jean-paul K.
    jean-paul K.

    13 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 novembre 2016
    Ce film aurait mérité 5 étoiles s'il n'avait pas deux défauts, une première demi-heure longue et rébarbative et le personnage de l'acteur américain, qui frise le ridicule, lourd et trop caricatural. Par contre la justesse des sentiments et des attitudes des différents personnages est remarquable. L'émotion devient de plus en plus intense et palpable; du grand cinéma. La fin du film nous fait oublier tout le reste.
    HT29
    HT29

    10 abonnés 50 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 décembre 2015
    Un film avec des moments émouvants, tendres, incongrus, douloureux, burlesques... Le tout avec une sincérité qui ne peut laisser indifférent
    Post-xMoVie
    Post-xMoVie

    9 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 décembre 2015
    Il est difficile de dire spontanément ce qui nous plaît, plutôt ce qui nous ravit, dans "Mia Madre", nouveau chapitre d'une grande autobiographie toute en images, celle d'un homme passionnant, dont l'orgueil et la générosité n'ont de cesse de nous régaler, de nous partager entre un humour naturel et une vérité amère...
    Car c'est ainsi que s'étire, superbement, avec une intensité radicale, le nouveau Nanni Moretti. C'est une femme forte qui rend les armes devant son ennemi: elle-même. Mais bien loin de réduire son film à une simple étude du nombrilisme, son auteur lui donne un air frais et pur, un vent d'un naturel touchant, sensible et profond. Ces scènes servies froidement, qui passeraient comme convenues ailleurs, voire mille fois répétées, sont chacune une perle d'une grande bonté, où l'humanité, l'espoir persistent en dépit d'une mère mourante, révoltée elle aussi, mais contre la vieillesse. Trois femmes donc, trois mentalités aussi, regroupées par la complexité de la vie: l'une la voit s'éloigner, la seconde se profiler, et la troisième, lui échapper. Le trouble, la mémoire et le rêve sont les trois pinceaux du réalisateur pour peindre sa toile. Margherita est vivante, elle rit, pleure, engueule les autres, les félicite, rêve aussi, et apporte des séquences fluides à l'abstraction claire, où on ressent plus qu'on ne comprend.
    Puis il y a Giovanni... Ironie du sort, c'est l'homme le plus irréprochable, le plus "parfait" face à la situation. Alors que c'est Nanni Moretti lui-même qui l'incarne! L'homme a voulu toucher à ce qu'il n'a jamais été: avec les autres, et non pas pour les autres. Son ton délicieusement flegmatique, sa bienveillance dans des paroles crues de vérité, soulignent une fois de plus sa précision quand à l'interprétation des personnages, qu'on voudrait même appeler "personnes"... Il conforte Margherita, lui rend ses défauts plus supportables. Avec sa mère aussi, il est bon. Seulement il n'atteint jamais la caricature de l'homme parfait. Il en demeure plus humain encore. Tout comme les autres comédiens. De l'acteur baragouineur incarné avec cynisme par John Turturro à la fille de Margherita en pleine crise d'adolescence, c'est toute une vie "banale" qu'on regarde, sans qu'elle soit une fois morose ou désabusée. On a beau s'avouer les vices dont Margherita subit les reproches, on ne peut s'empêcher de rire. Une tragicomédie douce-amer à la saveur étonnante et dont la qualité réside dans la notion de dosage, dans celle d'exhiber la mort et la vie sans encourager les gens à sortir mélancolique: bien au contraire, c'est le ventre et le coeur pleins d'espoir qu'on sort de Mia Madre, avec une certitude, une foi inébranlable en la nature humaine...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 décembre 2015
    résenté au dernier Festival de Cannes, Mia Madre a conquis le coeur des festivaliers : Nanni Moretti y évoque le décès de sa mère et livre un film tout en émotions sur le deuil, la perte de ses repères, et l’absurdité de la vie qui s’obstine à continuer malgré le chagrin.

    La comédienne Margherita Buy se révèle être un merveilleux alter ego du cinéaste, qui tente de terminer son film en dépit de ses déboires et de sa tourmente. La mise en abîme du film dans le film, subtile et ingénieuse, la voix de Moretti entremêlée à celle de Buy, la peur et la peine qui résonnent en nous, apportent un supplément d’âme à ce film d’une grande tendresse.

    Mais, comme le dit l’héroïne à sa mère sur son lit d’hôpital, comme pour se rassurer : « Ce n’est pas un film triste. C’est plein d’énergie, plein d’espoir ». On y parle de tout et de rien, on tait ses angoisses, on se préoccupe de ses enfants, on se titille entre frère et soeur, on rit fort, on s’engueule aussi, et surtout on se soutient. [...]
    totor22
    totor22

    8 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 décembre 2015
    Très beau film. C'est L'histoire d'une réalisatrice qui essaye de réaliser son film en même temps que sa mère est malade. C'est super bien filmé. Les personnages sont touchant. C'est humain.
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