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Septième Sens
87 abonnés
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3,5
Publiée le 21 janvier 2016
Réalité, fiction. Tout est lié. Margherita est à un tournant de sa vie. D’un côté sa mère est gravement malade et la comparaison avec son frère, exemplaire, est lourde à gérer. De l’autre, le film qu’elle est en train de réaliser ne se déroule pas comme prévu.
La nouvelle œuvre de Nanni Moretti n’a pas la veine comique et sulfureuse de son dernier long, Habemus Papam. Mais elle n’en demeure pas moins réussie à bien des égards. Comme ce parallèle entre la vie sociale de Margherita et sa conception du cinéma. Dans le scénario qu’elle a écrit, il est question de licenciement et de refus de se soumettre (thème cher au cinéaste). Il en est de même pour sa vie privée et son rapport à sa mère. La réalisatrice n’accepte pas la future mort de sa génitrice. À n’importe quel âge, la perte d’un parent signifie l’adieu à tous nos repères.
Cette sensation est surlignée par Moretti avec une pudeur déchirante, comme si la disparition de sa propre mère créé un douloureux écho à Mia Madre. Mais ce film n’est pas qu’une autobiographie sur un être en deuil. Humaniste et fin penseur de son époque, l’italien dresse un nouveau regard sur le cinéma d’aujourd’hui. Par l’intermédiaire du fantasque John Turturro, l’artiste mêle narcissisme et peurs inavouables avec un délicat mélange des genres. Car Mia Madre est un film qui ne ressemble à aucun autre, si ce n’est à tous ceux de Moretti lui-même.
Ce film franco-italien raconte l'histoire d'une réalisatrice de film alors en plein tournage, jonglant avec tous les problèmes possible et imaginables, et de son frère qui s'est mis en disponibilité pour s'occuper de leur mère mourante. On suit tous ces 3 personnages, la réalisatrice bien sur, le frère et la mère. A cela viennent se greffer d'autres personnages, notamment l'ex de la réalisatrice qui est aussi présent sur le tournage, la fille de la réalisatrice qui va renouer des liens avec sa grand-mère autour du latin, et bien sur John Turturro qui est la star du film. C'est ce dernier qui donne au film un contraste fort entre la maladie d'un côté et son côté extraverti, mi-italien et mi-américain. Le film est émouvant mais un peu long et ennuyant à certains moments.
Nanni Moretti continue son voyage autobiographique avec Mia Madre, dans un style toujours comico-tragique. La solitude et la fratrie sont abordées dans un élan convaincant quoique peu passionné. Réalité et rêve se mélangent dans un récit finement construit. Rien d'innovant mais à voir pour la mécanique comique franchement amusante. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète sur :
14 ans après sa Palme d'Or pour La Chambre du Fils, Nanni Moretti était un des réalisateurs les plus attendus sur la Croisette. Dans ce film ultra-personnel lié au décès récent de sa mère, le cinéaste italien choisit de donner le rôle principal à une femme, apportant ainsi la douceur et la justesse nécessaire pour ne pas tomber dans l'exutoire. Margherita Buy est d'ailleurs très juste et sa sensibilité aurait mérité d'être récompensée par un petit prix d'interprétation lors de ce 68ème palmarès ! L'autre point fort de ce film réside dans l'interprétation de John Turturro qui jongle entre le drame et le rire de manière assez remarquable. Toujours classe et bien dirigé, l'acteur américain revient sur le devant de la scène en s'amusant des difficultés rencontrées lorsqu'un acteur américain joue dans un film étranger… Mais au-delà de l'hommage dédié à sa mère, le plus intéressant dans Mia Madre réside dans la déclaration d'amour que fait Moretti au cinéma. Plein d'auto-dérision, le film offre une vision du cinéma réfléchie, fraîche et poétique comme l'ont su faire certains autres cinéastes italiens par le passé. Toutefois si Moretti filme avec beaucoup de charme, Mia Madre ne transcende pas son sujet pour autant ! La réalisation minimaliste, qui apporte une certaine grâce au film, tend parfois vers le trop simple pour faire de ce long-métrage quelque chose de marquant. Le cinéaste tombe aussi un petit peu dans la facilité en clôturant son film par un trop plein d'émotions.
Même si Mia Madre ne changera pas l'histoire du cinéma, Nanni Moretti signe ici un beau film, drôle et émouvant, qui aurait mérité de repartir de Cannes avec bien plus que le Prix du Jury Oecuménique.
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Film subtil et pudique (trop peut-être ?), drôle parfois. Personnage principal très intéressant par son ambivalence et sa complexité : d'un côté, réalisatrice en quête de réalisme social dans son film; de l'autre femme meurtrie, démunie, allant parfois jusqu'à fuir la réalité de sa propre vie.
Vraiment déçu par ce film que je trouve beaucoup trop caricatural et les acteurs très mal dirigés. Pour ma part, l'émotion n'est pas au rendez-vous malgré le thème éprouvent... un comble.
Bien que j'adore le cinéma italien et que j'ai beaucoup aimé son Habemus Papam, je dois dire que je ne suis pas un grand fan de Moretti, ce film vient le confirmer. C'est dommage, parce que je sens bien qu'il est très bon, mais au fond ça ne touche pas autant que ça le pourrait. Alors je ne le connais pas très bien et à ce que j'ai compris il y a des périodes très marquées dans sa filmographie et depuis les années de 2000 il fait un cinéma beaucoup plus simple. Cette forme d'intimisme aurait pu être chouette, avec ces comédie douce-amères typiquement italiennes, mais je ne sais pas, c'est pas que ce n'est pas bon, c'est très bien mais je n'arrive pas vraiment à rentrer dedans, ce qui est étrange c'est que ce n'est pas sans m'émouvoir, genre cette fin est magnifique et il y a plein de scènes sublimes dans le film comme la référence aux Ailes du désir, quand le type de l'électricité vient lui demander une facture, lorsque la maison est inondée, enfin bref, j'en passe tout ça c'est de l'ordre du sublime, mais au fond sans que je sache l'expliqué ça ne marche pas vraiment avec moi. Je suis peut-être tout simplement loin de la sensibilité de ce mec mais j'ai quand même envie de voir le reste de sa filmographie, je dirais que pour ce film le seul vrai gros bémol est que (et là-dessus ça m'a fait pensé à Blue Jasmine) le personnage est pas vraiment attachant, tout comme celui de Turturro sensé alléger l'atmosphère mais que je trouve plus insupportable que drôle à part dans quelques scènes, sinon le discours sur l'oppression des travailleurs est assez léger et je ne sais pas vraiment ce que Miretti en pense puisqu'il critique le déjà-vu à ce propos, mais à bien des égards le film est ambigüe et le discours paradoxal. Bref, un très bon film que je recommande tout de même, malgré le fait que je n'ai pas été transporté comme je l'aurais désiré.
Un film d'homme qui parle des femmes avec une sensibilité digne d'elles, c'est à voir. Dans cette mise en abîme qui filme une femme filmant la vie (l'héroïne est réalisatrice et elle fait un film racontant la lutte syndicale dans une usine qui change de propriétaire) malgré la vie qui lui assène ses épreuves (en vrac : une séparation, un acteur décevant difficile à gérer, un dégât des eaux, une mère qui se meurt et une fille en pleine crise d'adolescence...), Moretti aborde le thème de la transmission avec finesse. Il se donne le rôle d'un homme tampon qui tempère l'ardeur de sa soeur débordée peinant à faire face, frère patient et fils dévoué, discret et efficace avec sa mère autant qu'avec sa soeur. La figure de la mère qui s'en va tient toute sa place, dans cette tranche de vie adroitement coupée sans brutalité par quelques rêves ou sauts dans le temps, au gré d'un scénario très fluide par lequel je me suis laissé porter, un peu passivement. Porter mais pas transporter. J'ai apprécié ce film apaisant, presque féminin, sans me laisser complètement accrocher contrairement à ce que je prévoyais après en avoir lu les critiques enthousiastes. J'en suis resté un spectateur séduit plus que bouleversé, même si l'amour filial, réconfort omniprésent dans le film, est un vecteur d'émotion dont Moretti a su montrer la puissance...
Cinéaste italienne, Margherita (Margherita Buy) tourne un film tout en gérant la maladie de sa mère en fin de vie jouée par la formidable (Giulia Lazzarini). Le réalisateur Nanni Moretti qui a lui même vécu la même expérience pose la question du deuil et surtout le fait de conjuguer un travail pénible (le film tourne parfois au fiasco) tout en gérant un problème personnel. Malgré quelques moments de drôlerie avec l'extraordinaire John Tarturro, le film est dans l'ensemble assez grave. Je reste cependant un peu sur ma faim avec le battage médiatique fait à Cannes autour de ce prétendu chef d'oeuvre.
Mia Madre parle des difficultés d'une femme, en train de réaliser un film, confrontée à la douleur de la fin de vie de sa mère. La tristesse du personnage principal progresse par petites touches, avec beaucoup de sensibilité. Il y a aussi une note comique avec le personnage de Barry, acteur ayant lui-même des difficultés. Mais la construction du film est vraiment difficile d'accès, mélangeant fréquemment les scènes réelles, les scènes de rêves et les flashback, sans distinction de style.
Entre situation dramatique et quotidien familial, Margherita peine à diriger la réalisation d’un film de fiction sociale, qu'elle veut très personnel , avec des intervenants et des collaborateurs qui lui sont étrangers, alors que, dans sa vie privée réelle, bien ordinaire, elle peine à comprendre les siens et à influer sur leurs façons d’être. Consciente de cette contradiction, elle vit un stress permanent que des incidents, a priori risibles, (« gags ») ne font qu’aggraver. Par les expressions de son visage, que ses paroles ne font que confirmer, Margherita offre une interprétation impressionnante. Les décors eux-aussi expriment à merveille les différentes situations. Le jeu de J. Turturo, trop caricatural pour être crédible, altère cette harmonie. Le film, très peaufiné, prétendant faire plus que distraire, je m’attendais à une découverte, à une réflexion, à un spectacle, …, s’écartant vraiment de l’ordinaire. Cela n’a pas été le cas, car, comme toutes les œuvres de N. MORETTI que j’ai vues, celle-ci exige que ce soit les spectateurs qu’ils aillent vers elle et non l’inverse (un ego surdéveloppé ?).
Nanni Moretti, réalisateur et interprète dans son propre film, laisse la vedette à Margherita Buy et John Turturro. Malgré le côté tragique, on sourit souvent et les scènes de tournage du film dans le film sont franchement hilarantes par moment. L'art du paraître à son apogée et l'importance de l'image dans la "vraie" vie...
Histoire adulte qui tourne autour de la mort de la mère d'une réalisatrice. Ça fonctionne plus ou moins et est suffisamment complexe pour garder l'intérêt.