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    Mia Madre
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 décembre 2015
    résenté au dernier Festival de Cannes, Mia Madre a conquis le coeur des festivaliers : Nanni Moretti y évoque le décès de sa mère et livre un film tout en émotions sur le deuil, la perte de ses repères, et l’absurdité de la vie qui s’obstine à continuer malgré le chagrin.

    La comédienne Margherita Buy se révèle être un merveilleux alter ego du cinéaste, qui tente de terminer son film en dépit de ses déboires et de sa tourmente. La mise en abîme du film dans le film, subtile et ingénieuse, la voix de Moretti entremêlée à celle de Buy, la peur et la peine qui résonnent en nous, apportent un supplément d’âme à ce film d’une grande tendresse.

    Mais, comme le dit l’héroïne à sa mère sur son lit d’hôpital, comme pour se rassurer : « Ce n’est pas un film triste. C’est plein d’énergie, plein d’espoir ». On y parle de tout et de rien, on tait ses angoisses, on se préoccupe de ses enfants, on se titille entre frère et soeur, on rit fort, on s’engueule aussi, et surtout on se soutient. [...]
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    79 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2015
    Il m'aura donc fallu attendre le 14 décembre pour voir le plus beau film de l'année. Celui qui vous chavire le cœur, qui vous rappelle le jour où une personne tellement chère qu'il n'y a pas de mot pour le décrire, s'en est allée… Ou vous fait redouter celui où elle s'en ira. Moretti, comme souvent, a écrit un film sur mesure, à ceci près qu'il n'en interprète pas le rôle central. Margherita (Margherita Buy, magnifique) est une réalisatrice en plein tournage. Elle s'arrache les cheveux avec son acteur américain (John Turturro, irrésistible) qui joue comme une pelle, se prend la tête avec son ado de fille qui bloque sur le latin et surtout, veille chaque soir sa mère mourante à l'hôpital. Pas dur d'imaginer la part autobiographique de ce scénario en dentelles, sans pathos et pourtant bouleversant. Cette femme constamment sur la brèche, au bord de la crise de nerf quand elle n'y succombe pas tout à fait, affronte tant bien que mal le départ de cette mère tant aimée. Ces instants fragiles d'une stupéfiante véracité, ces secondes précieuses, ces frôlements de mains, ces larmes qu'on ne peut plus retenir malgré tous les efforts pour ne rien laisser paraître du chagrin ravageur sont observés et retranscrits avec une indicible finesse. Les bouffées d'angoisse, les cauchemars, les souvenirs qui submergent, les pensées mortifères et envahissantes s'abattent sur Margherita, heureusement soutenue par son frère, un homme adorable et parfait, donc légèrement agaçant. Le temps s'arrête, la Terre se dérobe, l'air manque parfois mais Moretti alternent intelligemment instants douloureux et scènes plus légères, voire franchement drôles (sur le tournage), pour que vous ne sortiez pas de la salle accablés. Courrez-y, c'est du grand cinéma.
    Post-xMoVie
    Post-xMoVie

    9 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 décembre 2015
    Il est difficile de dire spontanément ce qui nous plaît, plutôt ce qui nous ravit, dans "Mia Madre", nouveau chapitre d'une grande autobiographie toute en images, celle d'un homme passionnant, dont l'orgueil et la générosité n'ont de cesse de nous régaler, de nous partager entre un humour naturel et une vérité amère...
    Car c'est ainsi que s'étire, superbement, avec une intensité radicale, le nouveau Nanni Moretti. C'est une femme forte qui rend les armes devant son ennemi: elle-même. Mais bien loin de réduire son film à une simple étude du nombrilisme, son auteur lui donne un air frais et pur, un vent d'un naturel touchant, sensible et profond. Ces scènes servies froidement, qui passeraient comme convenues ailleurs, voire mille fois répétées, sont chacune une perle d'une grande bonté, où l'humanité, l'espoir persistent en dépit d'une mère mourante, révoltée elle aussi, mais contre la vieillesse. Trois femmes donc, trois mentalités aussi, regroupées par la complexité de la vie: l'une la voit s'éloigner, la seconde se profiler, et la troisième, lui échapper. Le trouble, la mémoire et le rêve sont les trois pinceaux du réalisateur pour peindre sa toile. Margherita est vivante, elle rit, pleure, engueule les autres, les félicite, rêve aussi, et apporte des séquences fluides à l'abstraction claire, où on ressent plus qu'on ne comprend.
    Puis il y a Giovanni... Ironie du sort, c'est l'homme le plus irréprochable, le plus "parfait" face à la situation. Alors que c'est Nanni Moretti lui-même qui l'incarne! L'homme a voulu toucher à ce qu'il n'a jamais été: avec les autres, et non pas pour les autres. Son ton délicieusement flegmatique, sa bienveillance dans des paroles crues de vérité, soulignent une fois de plus sa précision quand à l'interprétation des personnages, qu'on voudrait même appeler "personnes"... Il conforte Margherita, lui rend ses défauts plus supportables. Avec sa mère aussi, il est bon. Seulement il n'atteint jamais la caricature de l'homme parfait. Il en demeure plus humain encore. Tout comme les autres comédiens. De l'acteur baragouineur incarné avec cynisme par John Turturro à la fille de Margherita en pleine crise d'adolescence, c'est toute une vie "banale" qu'on regarde, sans qu'elle soit une fois morose ou désabusée. On a beau s'avouer les vices dont Margherita subit les reproches, on ne peut s'empêcher de rire. Une tragicomédie douce-amer à la saveur étonnante et dont la qualité réside dans la notion de dosage, dans celle d'exhiber la mort et la vie sans encourager les gens à sortir mélancolique: bien au contraire, c'est le ventre et le coeur pleins d'espoir qu'on sort de Mia Madre, avec une certitude, une foi inébranlable en la nature humaine...
    the_fan_of_inception
    the_fan_of_inception

    26 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 décembre 2015
    Il y a quinze ans, celui que l'on surnomme l'enfant chéri du cinéma italien traitait d'un drame insurmontable et inimaginable qu'est la perte d'un fils. Aujourd'hui, il s'agit de celle, plus universelle car inévitable, de la mort maternelle. Comme souvent avec Nanni Moretti, le film s'inspire de sa vie puisqu'il a lui-même perdu sa mère durant le tournage de son précédent film, l'inégal mais sympathique Habemus Papam. Avec Mia Madre, il romantise son expérience en faisant un drame puissant et poignant : le film tourne autour du personnage de Margherita Buy (que l'on a jamais vu aussi excellente, une boule d'énergie et de tension), réalisatrice qui doit gérer les problèmes familiaux dont elle se voile la face et la capricieuse star américaine du film qu'elle réalise. Extrêmement personnel, le film de Moretti (qui, progressivement au sein de sa carrière s'efface de ses films) ne cherche pas du côté mélodramatique tire-larmes mais émeut par sa finesse et sa justesse, complété par quelques touches humoristiques bien senties. Un film touchant qui fera date, autant cette année que dans la carrière du cinéaste.
    Fabien D
    Fabien D

    183 abonnés 1 143 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 décembre 2015
    Le dernier film de Nani Moretti qui aurait largement mérité de figurer dans le palmarès du dernier festival de Cannes. Subtile et émouvant, cette œuvre sur la fin de vie réussit autant sur le tableau du mélodrame que sur celui de la comédie (John Turturro excellent en acteur mégalo). La mise en abyme fonctionne aussi très bien et les scènes sur le tournage du film de l'héroïne propose une réflexion pleine d'humour et de sensibilité sur le travail de cinéaste.On voit que Moretti a mis beaucoup de lui dans le personnage incarnée par Margherita Buy qui livre d'ailleurs une performance digne d'éloges Mortetti, en retrait en tant qu'acteur, incarne la voix de la raison et de l'acceptation. L'épure de la mise en scène, le refus du pathos donnent à Mia Madre une rare consistance. Le génie du réalisateur apparaît dans cette sobriété qui loin d'étouffer toute émotion, bouleverse encore plus. Beau et simple sans jamais être simpliste, Mia Madre est une réussite incontestable. L'excellente surprise de cette fin d'année.
    Sally Ecran et toile
    Sally Ecran et toile

    66 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2015
    Dans la même veine que son magnifique film « La chambre du fils », Nanni Moretti traite une fois de plus de la thématique d'un bouleversement familial. Prenante bien que lente, l’intrigue nous fait évoluer aux côtés des personnages avec un réalisme évident. On s’attache, on vit avec eux durant moins de deux heures et puis on souffre en silence…

    A l’origine du scénario, la maladie d’une mère. Nanni Moretti a centré son histoire sur la difficulté de maintenir un tournage et une vie de famille quand notre repère maternel oscille. Présenté dans le cadre du Festival de Cannes 2015, il a reçu le prix du jury œcuménique mais pas seulement… Salués par la critique italienne, les acteurs du film ont été largement récompensés lors de différents festivals. Parmi eux Margherita Buy qui est excellente dans son rôle de réalisatrice engagée ! Habituée à tourner dans les films de Moretti (« Le caïman », « Habemus Papam »), la comédienne, peu connue chez nous est pourtant une véritable vedette en Italie. Très belle, investie et persuasive, elle nous entraîne dans sa vie en un tour de cuillère à pot. Grâce à la caméra flatteuse de Nanni, elle crève l’écran et porte le film avec énormément de talent. A tel point que grâce à « Mia Madre », elle a reçu son 7ème David Di Donatello (l’équivalent des Césars en Italie) comme meilleure actrice principale.

    Giulia Lazzarini n’est pas en reste ! Formidable dans le second rôle de la mère (pour lequel elle a reçu deux prix de « meilleure actrice dans un second rôle » et un « ruban d’argent spécial » au Festival du film de Taormine), elle a toutes les qualités pour interpréter le rôle difficile d’une vieille dame malade. A 81 ans, l’actrice est enfin mise en lumière et offre ici une prestation touchante !

    John Turturro, lui, est l'acteur américain vedette du film tourné par Margherita. Exigeant, un peu lourdingue et peu efficient lors des captations du film. Tout à fait raccord avec son personnage, le comédien se fond dans l’histoire avec beaucoup de crédibilité. Le choix s’est spontanément porté sur lui car il parlait déjà un peu l'italien (il avait réalisé un documentaire musical en Italie) et avait toutes les caractéristiques de Barry Huggins, son personnage. Réalisateur d’ « Apprenti Gigolo » dans lequel il joue, il est surtout connu pour son rôle de l’agent Simmons dans les trois volets de la saga « Transformers »

    Autre personnalité américaine : Beatrice Mancini, inconnue au bataillon, campe le rôle de la fille de Margherita. Plus effacée dans le film, elle porte ses émotions avec beaucoup de sincérité et apportera sa petite touche juvénile au casting mis en place.

    Enfin, Giovanni (le vrai prénom de Nanni Moretti dans la vie) est le frère de Margherita. Interprété par le réalisateur lui-même, il sera le soutien, l’épaule discrète, le fils plus réservé à la vie plus équilibrée que sa soeur. Chose étonnante, si le film présente, en substance, quelques moments clés de sa vie privée, il a opté cette fois pour un second rôle, laissant le rôle phare à la talentueuse Margherita Buy.

    Que penser de « Mia Madre » ? C’est un drame très bien réalisé, un film d’auteur bien équilibré, au casting de choix sur fond de thème réflexif. Emouvant, il traite d’un sujet sensible avec beaucoup de pudeur. Comment affronter la maladie de sa mère? Comme affronter un quotidien et garder la tête hors de l’eau alors que tout semble partir à vau-l’eau ? Entre sourire et larme, le dernier film de Moretti est assurément un de ses meilleurs films.
    Jean M.
    Jean M.

    15 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 décembre 2015
    Un très beau film, émouvant et drôle, intelligent et non formaté, libre et juste. Une absence totalement injustifié au palmarès de cannes. Nanni Moretti touche au coeur et au cinema, en parlant de la mère, de la langue maternelle et de la difficulté à s'en éloigner, à la quitter. Il a la délicatesse d'y joindre de la légèreté désopilante. Les acteurs sont merveilleux. Merci
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    70 abonnés 784 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 décembre 2015
    Une nouvelle fois Nanni Moretti a su m’émouvoir aux larmes.

    Six mois après la disparition de ma propre mère, je m’attendais à vivre un retour en arrière, mais certainement pas à ce point. En fait, Moretti a su capter la profondeur des échanges et l’indicible fêlure qui s’installent de ces dernières semaines entre hospitalisation et retour à la maison. Pas besoin de long discours, quelques phrases échangées ou un simple contact physique vont suffire.

    Sa ruse pour illustrer le rapport fusionnel du fils et de la mère, bien connu en Italie, est de mettre en avant la figure de la… sœur, qui plongée dans son travail, ne voit -pendant longtemps- rien venir. De même qu’elle n’a pas capté la déception amoureuse vécue par sa fille (la grand-mère a servi de confidente…pendant ce temps-là!), ou bien l’éloignement de son compagnon.

    L’autre versant du film est une incursion au cœur du tournage d’un film et les tensions qui peuvent s’y déployer. Turturro , débarque en parfait acteur new-yorkais hâbleur et en fait sur le déclin. Margherita, la sœur, se démène pour faire jouer ses acteurs au plus près de la réalité, et en parallèle se retrouve à lutter pour donner un minimum de cohérence dans sa vie quotidienne. Tout cela peut faire penser à du Woody Allen à la sauce italienne! Un peu du style « Je me filme en train de filmer ma vie! ». Margherita Buy, l’actrice, demande à ses acteurs de « jouer à coté du personnage » et réalise que finalement elle rabâche une demande qu’elle ne peut pas expliquer, mais qui correspond probablement à ce qu’elle ressent lorsqu’elle vit sa propre vie. On t’a reconnu Nanni derrière ce faux-nez. Tu nous parles de ton métier.

    Certes Mia Madre n’a pas la force dévastatrice et de Tout sur ma mère de Almodovar. Certes, je l’ai reçu avec une réceptivité toute subjective, mais ce film possède la chaleur d’une famille romaine, distille la joie de vivre quelques soient les difficultés et la peine de voir partir un proche. Il est tout bêtement très humain, et capable de saisir ces courts instants quand l’essentiel apparait à chacun d’entre nous au milieu de la course quotidienne contre le temps. Laissons-le vieillir après cette bonne première impression et nous pourrons juger si Moretti a fait mieux que dans La chambre du fils.
    Décembre 15
    Avoine M.
    Avoine M.

    62 abonnés 279 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 décembre 2015
    En cette fin d'année troublée, le spectateur potentiel n'aura peut-être pas envie d'aller voir un film parlant en grande partie de la mort d'une mère. Pourtant il aurait tort d'hésiter tant Nanni Moretti signe ici une belle leçon d'humanité, sans pathos, voyeurisme ou morale gnangnan. D'autant que, conscient de ce que son sujet peut avoir de rébarbatif, il prend soin d'émailler ponctuellement son récit de scènes comiques ( un tournage qui tourne au fiasco), le tout étant interprété par une distribution aux petits oignons.
    Jonathan M
    Jonathan M

    136 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 décembre 2015
    Chacun vit le deuil à sa façon. Le pragmatisme ou le déni. Les scènes avec la "mama" sont glaçantes. L'interprétation de Marguerita Buy est comme un cri en continu. La caméra de Nanni Moretti sait où il faut se poser. Tout est dans la justesse des regards et des expressions du visage. Le sujet, universel soit-il, avait le double risque de paraître condescendant et synonyme de déjà-vu. Il en est rien, chapeau bas.
    Jo R
    Jo R

    23 abonnés 104 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2015
    Un peu dans le même esprit que " La dernière leçon " mais clairement un ton au dessus!
    C'est d'une profonde humanité, tout y est bien fait, bien écrit, les personnages frisent l'excellence et mélangent réalité et fiction à merveille.
    Margherita Buy est exceptionnelle dans son rôle de mère un peu perdue, de réalisatrice déjantée avec ces demandes incomprises " je te demande d'être à côté du personnage " qui finit par se comprendre elle même grâce à sa mère, son frère, sa fille et par l'intermédiaire de son film.
    John Turturro est drôle et dresse une belle partition d'acteur égocentrique exubérant.
    Nanni Moretti en retrait mais terriblement efficace.
    On est dans du cinéma plus que réaliste!
    Bravo à voir! Merci Nanni Moretti
    Laurent C.
    Laurent C.

    262 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2015
    "Mia Madre" résume à lui tout seul le grand mystère des délibérations des jurys à Cannes. Ce film est ressorti bredouille, alors qu'il brille de noblesse et d'intelligence. Nanni Moretti est un auteur terriblement subtil. On lui connaît des films très intimistes, très autocentrés, comme le fabuleux "La chambre du fils" qui restituait avec grâce l'horreur de la perte d'un enfant. Ici, le réalisateur mélange les histoires. A la manière du célèbre "La nuit américaine" de Truffaut, le film démarre sur une révolte ouvrière, qui n'est en fait que le tournage d'un film que Margherita dirige. Le théâtre des décors de cinéma disparaît très vite au profit du théâtre de la vraie vie, c'est-à-dire celle de cette femme qui doit affronter la décès probable de sa mère, malade du cœur. Margherita est sur le fil pendant tout le récit, au-delà de l'épreuve qu'elle traverse auprès de sa mère. En faisant des films, elle essaye de reconstruire sa propre existence et de redonner sens à ce qu'elle voit partir peu à peu, à l'image de son appartement qu'elle retrouve inondé en se levant un matin et qu'elle tente désespérément de vider avec un misérable seau et une serpillère. Moretti ne fait pas un film qui pleure. Il contemple ses personnages survivre aux drames de la vie, avec tact, respect et beauté. L'acteur américain que Margherita embauche pour son film, est touchant de drôlerie, mais aussi de fragilité et de tendresse. Car Moretti aime ses personnages. Il les plonge dans cet univers magique qu'est Rome, qu'on aperçoit à peine, comme si le réalisateur avait choisi de ne jamais en faire trop dans la démonstration des sentiments et des images. Il promène son spectateur du rire aux larmes, de la colère à la douceur, et tout cela dans un bain de musique, très simple, très pudique. On saluera le générique du début qui prend le temps de dérouler tous les techniciens et artistes qui ont contribué à la réalisation du film. Vraiment, Moretti est un homme qui aime le cinéma, ceux qui le font aussi, mais aussi, surtout ceux qui le regardent.
    vidalger
    vidalger

    327 abonnés 1 253 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    On approche du chef d'œuvre ! Les amoureux du cinéma trouveront un vrai bonheur dans un film qui évoque toutes les grandes émotions de la vie, en restant à la fois drôle et poignant, et nous projetant dans une étonnante mise en abyme du tournage d'un film à Rome. Les acteurs sont tous exceptionnels. Le drolatique acteur américain interprété par Turturro, dans le style comedia del arte, permet de dissiper la tension qui nous accompagne tout au long de ce film. Qui a montré avec autant de vérité les doutes d'une mère sur l'éducation qu'elle donne à sa fille, d'une amante sur ses relations avec les hommes de sa vie, d'une fille sur son amour filial ? Tout est dit comme en passant, par un regard ou un geste manqué. Du grand art.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    46 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2015
    Mia Madre m'attirait, sans que j'arrive à l'expliquer. Peut-être est-ce à cause de Nanni Moretti, qui a l'air de faire des films sacrément intéressants, ou bien du sujet, la maladie d'un proche, un thème qui finalement concerne tout le monde. Je ne sais pas vraiment, mais ce qui compte c'est que ce long-métrage est un vrai moment de plaisir. Au début, j'étais quand même un peu sceptique, pour deux raisons. La première, c'est que le film pose trop tôt des scènes rêvées ou imaginées, avant que la situation de départ et les personnages soient bien établit. Elles auraient eu plus d'impact si elles avaient été amenées plus tard, après un rapide tour de la personnalité de Margherita et de son quotidien. La deuxième raison, c'est que Moretti découpe son film en une multitude de petites scènes, et j'avais peur qu'il passe à côté de ce qu'il veut montrer. J'avais tort. Ces petites tranches de vie, ces moments intimes, n'ont pas besoin d'exister plus longtemps pour être beaux. Et on peut se retrouver en eux : la petite discussion sur l'utilité des langues mortes, j'ai ri tellement je l'ai entendue des milliers de fois (latiniste rpz). La représentation de la maladie et de tout ce qu'elle implique est dans la même veine. C'est dur, parfois triste, parfois drôle, mais c'est toujours montré avec énormément de pudeur. Le cinéaste fait plus passer l'émotion la mise en scène que part le dialogue. Je me rappelle de Giovanni et Margherita qui marchent silencieusement dans un couloir après avoir eu le diagnostique du médecin, et il y a aussi le moment où les deux mêmes personnages contemplent leur mère, enfermés dans le cadre d'une fenêtre. C'est parfaitement maîtrisé. De plus, Moretti montre l'évolution des relations entre les personnages, comment la situation devient de plus en plus difficile à supporter, comment le dialogue s'efface peu à peu, etc. Pourtant, le réalisateur nous dit clairement qu'avant d'être mort, on est bien vivant. Par ailleurs, j'ai aimé voir Margherita se plonger dans son travail de réalisatrice pour se vider la tête, et se retrouver à accumuler les problèmes entre la famille et le tournage, sans compter l'acteur américain très difficile à gérer. On comprend que tout cela bourdonne dans sa tête et cela atteint son apogée, selon moi, dans la scène où il y a de l'eau dans l'appartement. A ce moment là, cette femme fait preuve d'un énervement contenu et d'une lassitude d'une justesse incroyable. Je pense qu'on peut se reconnaître dans ce personnage à la fois touchant et fort. Nanni Moretti a tapé dans le mille. Il livre une histoire chargée d'émotion qui reste très simple. Il faudra que je pense à voir le reste de sa filmographie un de ces jours.
    chas
    chas

    37 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2015
    Difficile d’échapper en regard de la critique unanime qui encense le film, à une voix originale qui trouve le titre inapproprié dans la mesure où ce n’est pas la mère en vedette mais la fille : oui et on a échappé à « my mother ». N’empêche que parler sans pathos de la mort qui approche n’est pas évident, et là Moretti conduit bien son affaire. Il traite avec finesse et humour, de la création artistique, du rôle du cinéma dans le débat social, des impatiences, des malentendus, de la transmission, de la fin de vie. Les acteurs sont excellents : John Turturro sa mémoire défaillante et la belle Margherita Buy, femme forte et fragile, Nanni Moretti léger et juste. Les thèmes foisonnent : cette demande de la metteuse en scène à ses acteurs de jouer à côté de leur personnage, n’est pas forcément comprise, alors que cela peut caractériser sa vie. Tous ces dilemmes, et les rêves, les fantasmes, les colères, les douleurs, les pertes, se croisent et débouchent sur une émotion qui nous rappelle d’autres bouleversements que ceux qui s’allument sur un écran.
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