Nanni Moretti continue son voyage autobiographique avec Mia Madre, dans un style toujours comico-tragique. La solitude et la fratrie sont abordées dans un élan convaincant quoique peu passionné. Réalité et rêve se mélangent dans un récit finement construit. Rien d'innovant mais à voir pour la mécanique comique franchement amusante. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète sur :
Après le drame de la perte d'un fils, Nanni Moretti s'intéresse à la fin de vie d'une mère. Le résultat n'est évidemment pas une histoire joyeuse, mais la réalisation est bonne, et les saynètes de John Turturro qui ponctuent le film sont excellentes.
Un film d'homme qui parle des femmes avec une sensibilité digne d'elles, c'est à voir. Dans cette mise en abîme qui filme une femme filmant la vie (l'héroïne est réalisatrice et elle fait un film racontant la lutte syndicale dans une usine qui change de propriétaire) malgré la vie qui lui assène ses épreuves (en vrac : une séparation, un acteur décevant difficile à gérer, un dégât des eaux, une mère qui se meurt et une fille en pleine crise d'adolescence...), Moretti aborde le thème de la transmission avec finesse. Il se donne le rôle d'un homme tampon qui tempère l'ardeur de sa soeur débordée peinant à faire face, frère patient et fils dévoué, discret et efficace avec sa mère autant qu'avec sa soeur. La figure de la mère qui s'en va tient toute sa place, dans cette tranche de vie adroitement coupée sans brutalité par quelques rêves ou sauts dans le temps, au gré d'un scénario très fluide par lequel je me suis laissé porter, un peu passivement. Porter mais pas transporter. J'ai apprécié ce film apaisant, presque féminin, sans me laisser complètement accrocher contrairement à ce que je prévoyais après en avoir lu les critiques enthousiastes. J'en suis resté un spectateur séduit plus que bouleversé, même si l'amour filial, réconfort omniprésent dans le film, est un vecteur d'émotion dont Moretti a su montrer la puissance...
J'avoue être allée voir ce film, sans savoir ce que j'allais voir. Pour autant, j'avais beaucoup de motivation à le découvrir. Récompensé au dernier festival de Cannes, Mia Madre traite de la question de la maladie et du deuil sous toutes ses formes. J'ai eu beaucoup de mal à savoir quel sujet voulait vraiment traiter le réalisateur, plusieurs sujets ce mêle, celui du film de Margherita qui explique le chômage et les tensions en Italie au travers d'une usine racheté par un entrepreneur étranger. Et l'accompagnement d'une mère dans les derniers instants de sa vie, et ce que cet événement peut renvoyer. Malgré ce flou, on peut noter la belle réalisation de Nanni Moretti, l'intérêt du scénario de placer la construction d'un film dans un autre film (même si ce n'est pas la première fois) mais le reste est beaucoup sur la réserve. Je pense que le soucis de ce visionnage, c'est que des films traitant du deuil et de l'accompagnement de la maladie j'en ai visionné pas mal ses derniers temps, et ce film n'ajoute rien de nouveau sur la question. Je trouve qu'il ne creuse pas assez dans ses personnages (ou je n'ai pas compris les signes) et que les choses ont l'air de se passer simplement. Pour autant, ce n'est pas un mauvais film, on passe un bon moment et le casting est très plaisant.
Un peu déçu car j'ai été guidé vers ce film après avoir lu moult critiques dithyrambiques... J'avoue que je n'ai pas eu le même ressenti même si au final ce film est beau et que le jeu des acteurs principaux est fort. L'impression d'une fin bâclée et d'un réalisateur qui a trop vouloir partager une émotion manque un peu sa cible. J'ai vu ce long métrage juste après "Au delà des montagnes" et entre nous, il n'y a pas photo... Le film de Jia Zhang-Ke est largement plus abouti et, comment dire, plus authentique, plus vrai. Peut-être est-ce parce que ses acteurs "ne jouaient pas à côté de leur personnage" ? (ceux qui verront Mia Madre comprendront...ou pas.)
Réalité, fiction. Tout est lié. Margherita est à un tournant de sa vie. D’un côté sa mère est gravement malade et la comparaison avec son frère, exemplaire, est lourde à gérer. De l’autre, le film qu’elle est en train de réaliser ne se déroule pas comme prévu.
La nouvelle œuvre de Nanni Moretti n’a pas la veine comique et sulfureuse de son dernier long, Habemus Papam. Mais elle n’en demeure pas moins réussie à bien des égards. Comme ce parallèle entre la vie sociale de Margherita et sa conception du cinéma. Dans le scénario qu’elle a écrit, il est question de licenciement et de refus de se soumettre (thème cher au cinéaste). Il en est de même pour sa vie privée et son rapport à sa mère. La réalisatrice n’accepte pas la future mort de sa génitrice. À n’importe quel âge, la perte d’un parent signifie l’adieu à tous nos repères.
Cette sensation est surlignée par Moretti avec une pudeur déchirante, comme si la disparition de sa propre mère créé un douloureux écho à Mia Madre. Mais ce film n’est pas qu’une autobiographie sur un être en deuil. Humaniste et fin penseur de son époque, l’italien dresse un nouveau regard sur le cinéma d’aujourd’hui. Par l’intermédiaire du fantasque John Turturro, l’artiste mêle narcissisme et peurs inavouables avec un délicat mélange des genres. Car Mia Madre est un film qui ne ressemble à aucun autre, si ce n’est à tous ceux de Moretti lui-même.
C’est un film qui raconte le basculement d’un monde ou toutes les certitudes sont bousculées : les manières d’être aux autres comme celles de l’engagement politique. Margherita (superbement interprétée par Margherita Buy et son frère (interprété par Nanni Moretti), affrontent la maladie de leur mère puis sa fin annoncée. Le frère a d’emblée changée de vie et laisse son travail pour s’occuper de sa mère et il aide sa sœur à affronter la perte de sa mère à laquelle elle ne veut croire comme il l’accompagne dans la remise en cause de ses certitudes. Le personnage important et dont Nanni Moretti se sert pour raconter ses propres questionnement est celui de Margherita qui est, comme lui réalisatrice. Elle tourne un film sur des ouvriers qui se battent pour conserver leur emploi après le rachat de leur usine par une entreprise américaine et elle essaye d’obtenir ce qu’elle veut du chef opérateur qui filme la violence de trop près comme si il y prenait plaisir et elle balance à une actrice qui ne comprend pas ce qui ne va pas dans son jeu qu’elle doit se tenir « à côté » de son personnage, phrase qu’elle répète tout comme d’autres qui sonnent non moins durement quand elle se sépare de son mari. Mais en parallèle à la mort de sa mère, se joue également celle de l’être qu’elle fut. Ses certitudes se lézardent et elle se met à douter que ce qu’elle pense être bon pour les ouvriers n’est peut-être pas ce dont ils ont besoin tout comme la conduite qu’elle impose à son mari, à ses acteurs et au plus déjanté de tous Barry un italo-américain qui joue le représentant des nouveaux propriétaires de l’usine, extraverti et mythomane qui n’ose dire que la maladie l’empêche de retenir son texte. C’est lui qui lors de la fête de fin de tournage en se lançant dans une danse endiablée lui redonnera le sourire marquant la fin de cette transformation de lui-même que Moretti nous donne à voir, dans ce sourire qui dit que l’écoute des autres est plus importante que les croyances que l’on croit juste et qui n’évoluent ni avec les êtres, ni avec le monde. Un très beau film qui vous empli de nostalgie, de la nostalgie du temps des certitudes partagées mais qui vous réconforte aussi qu’il n’en soit plus ainsi.
Vraiment déçu par ce film que je trouve beaucoup trop caricatural et les acteurs très mal dirigés. Pour ma part, l'émotion n'est pas au rendez-vous malgré le thème éprouvent... un comble.
Très bon film, tant au point de vue des images que du jeu d'acteur, mais curieusement, on s'ennuie un peu, on fini par perdre le fil du message de Moretti autour de la mère, de la relation aux autres, de la confusion entre fiction et réalité. Bref on est loin de la comédie annoncée au final. Dommage.
La perspective de perdre un être cher, pensez-y. Nous l'avons tous vécu ou le vivrons un jour. Elle envahit tous les instants de notre vie, la déchire, la perturbe. Obsession, jusqu'au dernier soupir. C'est inévitable. Mia Madre traduit assez bien cela...
Beau film, passages touchants, compromis entre vie professionnelle et la vie de famille, savoir faire la part des choses, ne pas se laisser happer par l'immédiat de notre société, la difficulté de perdre un proche, besoin de transmission, ce film et beau et émouvant, fait réfléchir et apprécier sur les moments à passer avec ses parents, grands-parents, avec sa Famille
Beau film sobre et émouvant sur la fin de vie de ses parents, drame banal mais que chacun reçoit sans y être préparé, qui se double d' un autre récit parallèle sur le tournage d'un film par la fille de la mère mourante, réalisatrice, façon "nuit américaine" à la Truffaut (?). On reste un peu étonné que le personnage du fils, joué par Nanni Moretti, soit trop effacé, avec quelques bribes de sa vie qui font espérer, en vain, un plus grand développement de cet aspect du film. Les acteurs sont cependant tous excellents et la réalisation est très maîtrisée. Mérite d'être revu pour savoir s'il vaut mieux qu'une appréciation simplement bonne.
Nanni Moretti, réalisateur et interprète dans son propre film, laisse la vedette à Margherita Buy et John Turturro. Malgré le côté tragique, on sourit souvent et les scènes de tournage du film dans le film sont franchement hilarantes par moment. L'art du paraître à son apogée et l'importance de l'image dans la "vraie" vie...
Sujet intéressant mais triste malgré quelques clins d'oeil de gaîté. Je l'ai trouvé long et ennuyeux au début. L'intensité a du mal à venir. J'ai trouvé le sujet parallèle, la grève avec les ouvriers face à leur patron, pas trop bien adapté. Un sujet plus gai aurait mieux fait le pendant de la tristesse de l'approche de la mort. Pas si bouleversant que cela !