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Didier L
35 abonnés
222 critiques
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5,0
Publiée le 11 janvier 2017
Première sortie depuis des semaines et un immense maelström de sentiments. On sort bouleversés et l'émotion gagne en puissance. L'art admirable et ténu de parler de cette solitude qui vous assaille sûrement quand on perd l'auteur de ses jours, celui qui vous a transmis tout ce que vous êtes (et continue de le faire) mais aussi cette solitude du créateur. Fort en symboles et en même temps d'une grande simplicité, ce film interroge aussi admirablement sur la transmission et sur la pudeur des sentiments. Et se souvenir à jamais des dernières répliques du film "Maman, à quoi tu penses ?" - "A demain"......
La forme y est, mais le fond aurait à mon sens mérité d'être creusé d'une autre manière . "Mia madre" est une longue rêverie mais qui, lorsqu'on se réveille, apporte peu de questionnements et une interprétation thématique déjà trop souvent vue. Je comprends cependant la raison de son énorme succès, contrairement à d'autre films
Entre mélo et comédie sociale, "Mia madre" parvient à émouvoir et à faire rire, mais également à ennuyer parfois. Quelques longueurs illuminées par une belle interprétation et un John Turturro impayable.
On a droit encore au fantasme de l'ouvrier en lutte dans une usine alors que la véritable classe ouvrière sont les employés maintenant. C'est vraiment symptomatique que les élites médiatiques ne comprennent plus rien au monde ouvrier et ce film en est la preuve intrinsèque. Fracture sociale béante entre la vision de Morretti et la réalité sociale. Il faudrait que Nanni Morretti lise Christophe Guilluy pour comprendre ses erreurs. Le problème est que les critiques de cinéma qui encensent ce film indigeste sont dans la même classe sociale privilégiée que Moretti, donc vous subissez le diktat d'une prétendue élite. La scène sur le plateau où s'opposent la police et les manifestants est en cela très significative du fossé entre les bourgeois et le peuple. La réalisatrice critique un opérateur qui est trop dans la scène, trop proche de la violence. Il est une question éthique: «Vous êtes avec la police ou avec les manifestants?" Alors que la nouvelle classe prolétaire est du côté de la police (l'ordre) désormais.
Un film très touchant, réaliste, sur le thème de la perte d'un être cher. Quelques longueurs, mais un personnage qui émerge du lot : celui incarné par John Turturro. Il incarne un acteur italo-américain, super star débarquant sur le tournage d'une petite production italienne. Son humour contraste avec l'état de dépression de la réalisatrice qui vit ses derniers moments avec sa mère. Quelques situations prêtent à sourire, d'autres à pleurer, et ca fonctionne plutôt pas mal.
Moretti signe un film intimiste de grande volée, au dosage parfait, ni trop pesant, ni trop léger, collant parfaitement à la réalité normale et quotidienne du commun des mortels. Ses interprètes sont excellents, son opposition entre l'évasion artistique à double tranchant et la dure réalité est saisissante, et à sa technique, son ton monolithique efficace et sa photographie impressionnante, font de Mia Madré un film très réussi.
Ce film aurait mérité 5 étoiles s'il n'avait pas deux défauts, une première demi-heure longue et rébarbative et le personnage de l'acteur américain, qui frise le ridicule, lourd et trop caricatural. Par contre la justesse des sentiments et des attitudes des différents personnages est remarquable. L'émotion devient de plus en plus intense et palpable; du grand cinéma. La fin du film nous fait oublier tout le reste.
Nanni Moretti traite d'une part des difficultés de tournage d'un film et de l'autre de la perte de sa propre "madre" dans une oeuvre sincère, sobre, touchante et très bien interprétée. Un très beau film.
Voilà une possibilité éclatante de Palme d'or que les Coen ont injustement mis au banc, n'accordant pas le moindre prix. Après le truculent "Habemus Papam", l'irréprochable Nanni Moretti revient avec "Mia Madre". Cette fois-ci, le thème s'avère moins léger que la précédente production. Situé sur deux niveaux, nous avons en effet d'un côté le tournage d'un film social et de l'autre une mère qui se meurt. Avec "Mia Madre", le cinéaste parvient ainsi à conjuguer deux choses chères : son amour du cinéma et sa perception inégalable de l'intime. Le résultat est une puissance d'émotion sans pareille, porté par des acteurs au sommet, dont un guest en or joué par l'excellent John Turturro.
Mia Madre nous emporte dans une émotion intense et nous interroge sur l'essentiel de la vie : La vie réelle et la relation aux autres, la création artistique et la vie inventée, la transmission, l'amour, l'engagement. J'aime ce film qui tord le ventre et nous parle au plus profond de soi-même.
Margherita est de cette génération charnière sur qui compte sa fille adolescente et qui doit également s'occuper de sa mère gravement malade, tout devant gérer son métier, ses amours et ses émotions. Justement ce sont celles-ci qui nourrissent ce film touchant, elles malmènent Margherita devant la mort annoncée de sa mère. Les acteurs principaux nous font vivre l'histoire et nous renvoient leurs questionnements. Une expérience.
Mais qu'est il donc arrivé à ce Moretti que nous avons tant aimé pour qu'il nous inflige un tel objet - gris, atone, tiède, caricatural, ininspiré - sur un sujet qu'on imagine pourtant aussi personnel que la perte de sa mère ? Et pourquoi donc tant de critiques louangeuses devant ce film évanescent, sans doute l'un des moins bons de notre ex - héros italien ? Entre un personnage féminin principal irritant, la présence curieuse de Moretti lui-même en frère gentillet, quelques tentatives de parler de la difficulté de faire un film et de très légères connotations politiques - loin de la joyeuse agressivité passée -, il n'y a pas grand chose de vraiment consistant à se mettre sous la dent ici. Même le (petit) côté "burlesque" apporté par un Turturro mal à l'aise tourne vite à la parenthèse gratuite au sein du thème principal du film que Moretti ne traite pas vraiment : la perte d'un être cher a-t-elle moralement plus d'importance que la fermeture d'une usine, le licenciement d'ouvriers, ou même l'impossibilité de réaliser une "œuvre" artistique ? La transmission se réduit-elle vraiment pour Moretti à l'apprentissage du latin ? Peut-on résumer la découverte de la liberté à l'adolescence à des boucles infinies sur un scooter ? Faut-il même encore utiliser au cinéma la métaphore de l'inondation d'un appartement pour "symboliser" le désarroi et l'impuissance ? Voilà le genre de questions qui traversent l'esprit du spectateur peu engagé pendant "Mia Madre". C'est peu, et si l'émotion finira quand même par advenir ça et là, à la longue, on ne peut pour une fois s'empêcher de regretter que Moretti ait autant fait dans la finesse et la distance, et n'ait pas laissé vraiment éclater sa peine.
C'est "Mia Madre" ou "Mio Film" ? Non, parce que le 3/4 du film se passe sur le tournage du film de Margherita et ça n'a pas grand intérêt. Finalement, le sort de la mère passe au second plan et sert plutôt d'élément perturbateur dans la vie de Margherita qui est bouleversée lorsque l'état de sa mère s'aggrave. Je m'attendais à un film beaucoup plus touchant et à une histoire qui tourne autour du deuil et de la façon dont une famille appréhende la mort d'un être cher, mais finalement, c'est très peu ou mal exploité avec un réalisateur qui s'éparpille totalement avec cette intrigue trop diluée pour être intéressante ou captivante. Le film n'est pas mauvais ni ennuyeux, mais il y avait bien mieux à faire. La VF est, par contre, assez mauvaise, j'espère que ce n'est pas la même qu'il y avait en salle.
Nanni Moretti conjugue ici larmes et rires avec une aisance déconcertante. Son meilleur film depuis bien longtemps, d'une grande justesse. Sur un scénario très riche et très intelligent, Moretti nous parle de choses essentielles comme la perte d'un être cher, mais aussi comme le doute de ne pas être à la hauteur. Se réservant le rôle du fils, c'est surement le rôle de la sœur réalisatrice qui correspond le plus à lui. Outre un excellent scénario, "Mia madre" repose aussi sur 2 excellentes comédiennes italiennes peu connues en France et vraiment excellentes. N'oublions pas John Torturo, qui, en guest star américaine, nous réserve quelques scènes vraiment inoubliables en acteur insupportable. Ma Palme d'Or.