Et si Hitler, L'Incarnation absolue du Mal dans l'imaginaire collectif, revenait dans l'Allemagne de 2014, soit pratiquement celle d'aujourd'hui ??? C'est une question pour le moins très pertinente à laquelle ce film tente d'apporter plusieurs réponses.
Pour cela, il mêle scènes de comédie fictionnelles, parfois franchement hilarantes dont une à la manière "Mary à tout prix", mais qui dérange avec le recul car elles nous rendent le dictateur sympathique et que donc on se consterne soi-même d'avoir ressenti, même avec l'excuse d'avoir été emporté par le rythme de la comédie, cette sympathie, et des scènes réelles façon "Borat" où "Hitler" (au passage Oliver Masucci est vraiment excellent et a eu une bonne dose de culot et aussi de courage physique pour faire cela !!!) interroge des passants, qui lui donnent leurs opinions sur l'état de leur pays mais aussi globalement du monde.
En ressort, une vision désespérée, pessimiste, où plus personne ne croit plus aux politiques (pour cela malheureusement on ne peut pas leur donner tort !!!), et autre aspect dérangeant, sans se cacher le moins du monde, beaucoup de personnes, en grande partie à cause du désespoir, de l'impuissance et de la peur de l'avenir, affirment être prêts à donner leur confiance à un nouveau Hitler.
En bref, autant dans les séquences de fiction que dans dans les séquences réelles où apparaît le personnage, le film dérange et pour cela il a atteint son but.
On regrettera tout de même quelques défauts grossiers comme des intrigues "hors-Hitler" qui n'apportent absolument rien au récit, avec en prime une parodie de la fameuse scène de "La Chute" ("FEGELEIN, FEGELEIN, FEGELEINNNNNNNNNNNNN" !!!) qui tombe totalement à plat, ou une toute fin qui veut un peu trop guider la pensée du spectateur. Pour moi, ça aurait dû s'arrêter juste sur la séquence en haut de l'immeuble, où là le message ne manque vraiment pas d'être troublant (et bien sûr dérangeant !!!) en portant une grande part de justesse.
J'en dis pas plus sur celui-ci... mais toujours est-il qu'on a pas envie de dire finalement "Il est de retour" puisqu'au fond "il" n'est jamais réellement parti.