Un peu surprenant de voir Christophe Baratier se lancer dans une réalisation sur le trading! On pensait que c'était la chasse gardée des américains, qui, depuis Gordon Gekko, nous sortent tous les ans un grand film bien fait (auquel on ne comprend strictement rien) sur les horreurs des scandales financiers. Mais on comprend que le personnage de Jérome Kerviel ait pu séduire Baratier! Breton, ça rime avec Grand Pardon!
Donc, Kerviel, on nous le présente comme un joueur. Enrichissement personnel: zéro. Motivé par le plaisir de faire des coups dans cet espace des bourses qu'il voit comme un Monopoly géant. Quand tout baisse, il joue à la hausse, et vice versa. Au total, quand le marché finit par se retourner, il gagne des sommes folles. Il gagne à tous les coups! Ses collègues le prennent pour un sorcier. Pour ce qu'on peut en savoir, le personnage interprété par Arthur Dupont est assez conforme à la réalité. Crédible.
Si j'ai bien compris, les traders ont le droit de spéculer sur un certain montant des fonds propres de la banque; sauf que le plafond, Kerviel l'avait fait sauter. Il jouait avec des sommes dix fois supérieures à ce qui lui était autorisé, et de plus avait recours pour aller plus loin aux services d'un coursier extérieur à la Société Générale. Pouvait il le faire sans que ses supérieurs le sachent? Dans quelle mesure l'ont ils couvert? Bon, c'est le débat qui, apparemment, est encore sujet à controverses...
Cela dit, toutes ces scènes de salles de marché, c'est assez pénible. Tous ces traders hystériques s'agitant, passant de la grande claque dans le dos à l'injure en fonction des versatilités des cours, picolant dans des boites de strip tease, vulgaires, incultes, n'ayant qu'un but dans la vie: faire prospérer le fric et monter en grade, et avoir toujours plus d'argent, plus d'argent.... ils sont gerbants. On les voit trop! On a envie de sortir tellement ils nous dégoûtent. François-Xavier Demaison fait, dans le genre, un très grand numéro (l'homme qui le premier a repéré les dons de Kerviel), lui qui n'a jamais peur de l'outrance...
C'est pas mal -en tous cas ça ne peut qu'apporter de l'eau au moulin de tous ceux qui, comme votre serviteur, pensent que les actions sont faites pour permettre à quelqu'un qui a un peu d'argent de le faire fructifier en le prêtant à une entreprise qui en a besoin pour se développer, le truc honnête de base quoi! mais que dès qu'il y a spéculation, ça devient sale. Ceux là, même s'ils n'ont pas tout compris aux mécanismes, se diront qu'ils ont bien raison!
En trop: la petite histoire d'amour bien inutile, mais il fallait bien faire passer une jolie fille...