The Hateful Eight n'avais pas franchement mes faveurs lors de sa sortie, la faute étant du à certaines de mes attentes de l'époque j'imagine. Parfois, c'est les films qui nous passionnent le moins qui savent au fond le mieux nous confondre avec nous mêmes lorsque l'on y prête un peu plus d'attention, et de temps donc. Le huitième long métrage de Quentin Tarantino à en tout cas cette fois-ci complètement su m'absorber !
Alors déjà, rien que l'intro avec la musique de l'immense Ennio Morricone donne à ce plan encore plus d'étoffe à cette entrée en matière absolument génial ! La suite pars en vrille et m'a subjugué de par son ses conditions à vouloir en rajouter une couche, puis une autre, et encore une autre de total démesure, dans l'image mais surtout dans le sens du dialogue, ce que je préfère chez ce réalisateur. A ce titre, le chapitre II, est tout bonnement excellent ! La Guerre de Sécession, dont les blessures agitent les consciences racontent dans cet échalas de punchlines toute la nuance qui se cache de la brutalité du " bon mot " propre à Tarantino.
Django, son précédent Western vu il y'a quelques jours m'a cet fois-ci été plus difficile à regarder, je trouve qu'avec le temps le film est beaucoup plus lourd, que son poids se dissimule non pas dans le ton mais dans son sous-texte. The Hateful Eight en est tout l'inverse. Le film fuse dans cette idée de rire et d'exagéré à outrance, de pousser le cursus pour mieux nous retourner le citron et s'amuse de sa propre bêtise. C'est bien gras, et c'est ça qui est cool !
Le gag de la porte, les gnons à répétitions qu'ils et elle s'envoient, toutes les insultent et autres infamies contiennent toute la démence d'un scénario brillant. Alors forcément, les coups pleuvent, le sang giclent et éclaboussent, la fatalité aidant ...
Les chapitres et la narration non linéaire rendent le tempo du film incroyable. On ne peu s'ennuyer un seul instant tant il y'a un micmac rocambolesque qui s'insère ici et là chez cette bande de tordus en touts genres. La distribution ne se privent pas d'en gober la moindre de ces parcelles. Jennifer Jason Leigh, le centre de ce coup fourré est absolument diabolique ! Elle et Walton Goggins sont vraiment les deux qui m'éclatent le plus dans ce film dingue de chez dingue. Les vieux briscards, Jackson, Dern, Russell, Madsen et compagnie sont enfiévrés par la motion de défiance d'un cinéaste qu'ils découvrent ou retrouvent avec une folle aisance.
Comme je l'ai écris plus haut, ce film ne m'a pas tout de suite enthousiasmé lors de ma première, j'en suis épris à la déraison avec un seul autre visionnage ! Comme quoi, les gouts et les couleurs peuvent variés, ou non d'ailleurs ... En vérité, les voiles d'ombrages son souvent de trop, laissons les éclairs du soleil passé et brulé touts ce qui s'y présente de peau et de chair semble dire ce film qui se refuse à toutes les concessions et regarde son monde abject avec hauteur et surprise. Je lui rend ses grâces.