Dans le Wyoming de l’après Guerre de Sécession, un sanguinaire chasseur de primes, chargé de trois cadavres à vendre, se retrouve piégé sans monture dans le terrible blizzard hivernal. Il se fait prendre en stop par la diligence d’un autre, non moins brutal, qui escorte une dangereuse meurtrière en ville pour y être pendue. Sur la route ils ramassent un ancien desperado presque mort de froid qui se prétend le futur shérif du patelin où ils se rendent. Résignés à faire escale dans un relais isolé, ils y trouvent d’autres joyeux lurons occupant la place : le bourreau officiel présumé de la même bourgade, un cow-boy taciturne, un ancien général de l’armée sudiste et le tenancier provisoire du refuge. C’est à partir de là que se joue la tarentinesque et mortelle partie d’échecs, le dramatique et sanglant huis-clos, constitué de menteurs et d’assassins dont le jeu et le dénouement n’en finit pas d’évoluer.
Enfin un Tarentino digne de ce nom ! Les deux précédents s’essoufflaient en exploitant avec redondance les ficelles des quatre premiers, mais là il se redécouvre, avec un autre sujet et un contexte jamais éprouvé. Mis à part l’humour presque absent, son style très personnel reprend sa maestria : ambiance westerns des 70’s, philosophies pinailleuses d’assassins sanguinaires, brutalité et mauvais goût, rythmes cassés, tensions permanentes, bluff, impostures et jeux cachés, révélations, coups de feu faciles, racisme mis à mal, trahisons, morale très relative, acteurs fétiches (Samuel Jackson, Kurt Russell, Tim Roth, Michael Madsen entre autres), flashes-back, retournements continuels de situations, actions, douleurs et bains de sang.