Les Huit salopards
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1 586 critiques spectateurs

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LeFilCine
LeFilCine

190 abonnés 592 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 16 janvier 2016
Après l’énorme succès de Django Unchained en 2013, Quentin Tarantino était très attendu pour son, seulement, huitième film. Il signe donc avec les Huit Salopards un nouveau Western grandiloquent, de près de trois heures. La longueur du film peut rebuter mais son scénario tient bien la route et le rythme est bon. Le réalisateur a fait le choix, une nouvelle fois, de découper son film en chapitres. Ils correspondent en fait aux ellipses temporelles du récit, et ponctuent intelligemment le scénario. Ce fameux scénario dont on avait, en effet, beaucoup entendu parler parce qu’il avait fuité sur Internet. Et celui-ci s’avère très travaillé, hyper précis, et riche en références historiques. Tarantino a également réussi à faire signer quelques titres de la bande originale du film par le mythe Ennio Morricone, pour notre plus grand plaisir. Quant au groupe d’acteurs principaux, ils sont plus de huit et sont tous très convaincants. On ne peut donc pas tous les citer mais Samuel L. Jackson a évidemment, une nouvelle fois, un premier rôle de choix qu'il interprète brillamment. Les décors de l'Ouest américain sont bien là mais on regrettera un peu le choix de faire un Western hivernal, même s'il est vrai que ça change un peu. Le dénouement tarde forcément un peu à venir à venir, au vu de la durée du film, mais réserve son lot de surprises et une petite dose d'humour. Côté mise en scène, rien à redire, Tarantino n’a plus à prouver tout son talent dans ce domaine. On retrouve aussi des séquences, comme d'habitude chez lui, bien violentes dans le final (tout en étant classé par un assez hallucinant -12 en France !). On aime ou pas. Mais là où il fait vraiment fort c’est qu’il arrive à rendre digeste ce huis clos de près de trois heures. Un bon cru Tarantino donc !
Lordukman
Lordukman

3 abonnés 1 critique Suivre son activité

2,0
Publiée le 6 janvier 2016
Vu tout à l'heure en avant première .... Je ne vais pas faire un commentaire aussi long que le film, par contre il sera peut-être plat comme le film...

Le film est sauvé par la musique et les chansons... C'est très très long, à un moment je me suis dit qu'est ce que je fais là... mais rien, rien n'arrive, les dialogues ne sont pas au niveau, l'humour il était où, 2 ou 3 rires dans la salle...

Quand au nombreuses référence sur lutte des races... oui ca va 5 minutes, mais ca bouffe de longues minutes...

La fin a pu me surprendre, mais pas de stress, pas d'angoisse, pas d'émotion pendant le film... bref j'ai pas du tout adhéré... pourtant je suis plutôt bon publique pour les films de Tarantino d'habitude même si je n'ai pas tout aimé.

Il manque le dynamisme, la percussion d'un kill bill ou reservoir dog, les dialogues décalés, l'humour noir. On est pas dans la parodie d'une série B, on est dans un film de série B. Je ne parlerai pas des personnages, certains sont complétements sous exploités, et ne servent pas l'histoire. Par contre le jeu des acteurs est plutôt bon.

Je suis à contre courant des commentaires, mais j'assume.
yohanaltec
yohanaltec

102 abonnés 767 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 17 janvier 2016
Le dernier Tarantino est tellement bien écrit qu'on ne voit même pas le temps défilé. Les vies des personnages sont extrêmement bien imaginés, Les acteurs sont excellents, de Sam Jackson à Channing Tatum (ouioui) en passant par "la révélation" Jennifer Jason Leigh, sur le route de l'oscar de la meilleure actrice (second rôle). Son twist final est assez dingue. Le film de 2016 pour l'instant.
Sylvain. V
Sylvain. V

159 abonnés 372 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 16 janvier 2016
Avant de voir Les Huit Salopards, je ne comprenais pas pourquoi on disait que Quentin Tarantino est un réalisateur hors du commun. Maintenant je comprend, ce film est une tuerie ! La vision de Tarantino est remarquablement transcendante et dépasse les limites imposées au cinéma. La violence ne fais pas mal au yeux mais elle démontre l'ingéniosité et le talent de réalisateur de Quentin Tarantino. En sachant que je ne suis pas fan des films de Western, Les Huit Salopards est une réussite totale et surement l'un des plus beaux films de ce genre. Les décors sont magnifiques, très bien filmés. La mise en scène est épatante et impeccable, avec des prises de vues très adroits et astucieux. Mais au milieu de cette histoire ce trouve une deuxième histoire. Mystérieux. C'est un des termes qui qualifies au mieux ce film, car à la dernière partie du film, on découvre des scènes qui se sont passées avant le début du film. Et la, on comprend, tout devient clair, net et précis. Plus de cachotterie. Spectaculaire. La bande-son est rythmé et convient parfaitement a ce genre de film. Le scénario est originale malgré des dialogues très complexes mais qui se font entendre, non pas par leur humour mais par leur sujet. The Hateful Eight est un film époustouflant, par sa maturité et sa violence ! Exceptionnelle. A voir sans hésiter. 4,5/5
anonyme
Un visiteur
1,0
Publiée le 9 janvier 2016
Long, très long. Scènes sans interrets.
20 minutes pour se servir un café dans une gargotte......
Les dialogues sont d'une platitude à mourir.

Bref amateur de western et plus généralement des bon Tarentino......FUYEZ
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 11 janvier 2016
Le dernier film de Tarantino, je l'attendais comme le film qui entamerait en beauté cette nouvelle année 2016. Bon, sur le papier tout est réuni pour que le film soit génial : les acteurs fétiches de Quentin, le contexte (western enneigé à la Le grand silence, bien que le film fasse plus penser à The Thing ou Reservoir dogs et s'éloigne clairement du genre western), huit personnages atypiques... Et le film me faisait aussi un peu peur : trois heures de dialogues, j'avais peur de m'ennuyer. Au final j'ai adoré les 4 premiers chapitres du film (il en contient 5) : les dialogues sont percutants (même si on est pas au niveau de Pulp Fiction, mais hé, comment on peut faire mieux que Pulp Fiction niveau dialogues ?), les personnages hauts en couleur sont tous charismatiques et intéressants, Tarantino prend vraiment le temps d'instaurer une ambiance particulière, et une fois habitué au rythme et aux dialogues du film, impossible de décrocher. En plus de cela la réalisation est parfaite, léchée et immersive. Ah là je dois dire que passés ces quatre premiers chapitres, pendant lesquels je me suis dit que ce film était l'un des meilleurs Tarantino, j'ai déchanté. Tout d'abord, c'est la première fois que je ne prends pas mon pied devant l'hémoglobine à outrance de Trantino. La raison est que le film est contrairement aux autres films de QT (à l'exception peut-être de Reservoir dogs et Jackie Brown, qui eux contiennent d'ailleurs des scènes de violence plus réalistes) très premier degré. De ce fait j'ai trouvé les giclées d'hémoglobines peu justifiées. Une autre scène me vient en tête : spoiler: celle ou Warren raconte au confédéré comment il a tué son fils, je trouve pas nécessaire toute la partie "pompage de nœud" de la scène, Warren aurait juste pu dire qu'il a fait mourir son fils de froid, le confédéré aurait quand-même essayé de le tuer, au lieu de ça on a une scène je trouve gratuite et vulgaire
. Dernier point : je trouve que la conclusion détruit un peu certains personnages, les reléguant un peu au second plan, sans rien spoiler.
Un Tarantino qui doit à son atmosphère, à son scénario plein de surprises, à ses acteurs et à ses dialogues, mais qui est loin d'être pour moi un de ses meilleurs.
anonyme
Un visiteur
0,5
Publiée le 9 janvier 2016
Alors par où commencer, je me suis rarement ennuyé au cinéma, je suis même très bon public, je trouve toujours des points positifs même si le film est nul. Ici le jeu d'acteur est très bien, en même temps il y a que des bons, en revanche le reste... Film interminable, j'ai l'impression d'être resté 5 heures dans la salle, j'avoue m'être assoupi de temps en temps. C'est long mais long, long, les dialogues sont interminables et la plupart auraient pu ne pas être dans le film, ça nous auraient pas manqué. Tout ça pour une fin bâclée avec une histoire très simpliste. C'est du Tarantino donc le lot de ketchup est bien présent, c'est même trop ! Le paysage au début est magnifique mais ça pourrait être une pièce de théâtre tellement il n'y a pas de décor par la suite... Enfin pour résumer, je me suis ennuyé à mourir !
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 14 mars 2017
Les Huit Salopards, un Tarantino comme on les aime... Je pense que ceux qui n'aiment pas le style du réalisateur ne pourront pas apprécier ce film, mais en tant que fan je n'ai eu aucun souci de ce côté là.

Dans ce huis clos unique en son genre, QT enferme huit salopards qui vont déclencher meurtres sanglants, complots, mensonges, trahisons et règlements de compte. Entre le cynique et excellent Samuel L. Jackson, un Kurt Russell épatant tyrannisant une Jennifer Leigh folle à lier, Tim Roth et Michael Madsen mystérieux et l'arrivée inattendue ne Channing Tatum, on assiste à un véritable feu d'artifice de caractères qui donne par conséquent des dialogues extraordinaires et réalistes avec en supplément l'humour à la sauce Tarantino. On est plongés dans l'atmosphère du film et très vite on connaît cette Mercerie de Minnie mieux que notre poche, sans pour autant vraiment connaître les salopards qu'elle abrite. Un petit plus pour les magnifiques paysages qui ponctuent le film de temps à autres.

Au niveau de l'intrigue, le film souffre de quelques longueurs et manque de rebondissements. À la fin, on n'a pas eu le frisson qu'on attendait et on en est déçus. Mais c'est avant de se rendre compte que le principal atout du film ne réside pas dans son scénario mais dans sa mise en scène, son interprétation et la façon unique dont QT nous raconte ses histoires.

Après Django, qui avait réussi à mettre tout le monde d'accord (et ce fut possible pour la simple et bonne raison que Tarantino s'est retenu de faire un film particulier comme il sait les faire afin d'opter pour un format plus classique mais non moins excellentissime) Les Huit Salopards est une véritable libération pour QT qui donne libre cours à son imagination et à son art. Il signe ici un film hors du commun dans sa façon d'être raconté et qui restera à jamais dans la mémoire de ses fans.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 28 juin 2016
En revoyant ce film, j'ai été une fois de plus bluffé, on ne voit pas le temps passer et ce, malgré ses trois heures. On est captivé par des dialogues toujours aussi savoureux, écrits et drôles, une marque de fabrique chez Tarantino, et par ces scènes qui montent en tension jusqu’à ce que la violence explose et ne repeigne les murs à coup d’hémoglobine. Pour son neuvième long-métrage, Tarantino semble faire le point sur sa carrière, car ce nouvel opus est bourré d’autocitations, il semble contenir tous les précédents films du cinéaste : c’est l’occasion de revoir des acteurs qui ont marqué son cinéma. On retrouve aussi le huis-clos sanglant façon Reservoir Dogs, avec tous ces bad-guys hauts en couleur, contraints de cohabiter dans la même auberge. Comme dans Django Unchained, Tarantino se sert du sujet de son film pour interroger l’histoire de l’Amérique, en insistant sur ses fractures : l’histoire se situe quelques années après la Guerre de Sécession et Tarantino a eu l’idée géniale de réunir les partisans des deux anciens camps dans la même pièce. Le cinéaste fait alors ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire mettre en scène de longues discussions, avec des réparties souvent mordantes, et qui donnent au spectateur l’illusion que ces gens aux convictions opposés arrivent néanmoins à dialoguer de manière civilisée, or il n'en est rien. Tout cela a un côté un peu théâtral mais ça reste du cinéma car Tarantino soigne toujours autant la forme et ses mouvements de caméra. Bref, Le cinéaste a fait en huit films un sans-faute, on peut dire que c’est un auteur qui a parfaitement réussi à exprimer son univers dans le cadre hollywoodien.

Vous pouvez lire ma critique complète (et illustrée) ainsi que d’autres critiques et articles sur le cinéma ainsi que des extraits de films sur mon blog :
gimliamideselfes
gimliamideselfes

3 161 abonnés 3 979 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 janvier 2016
C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... ça sonne comme une mauvaise blague et pourtant l'idée est géniale. Je veux dire, si tu aimes les huis clos, quoi de mieux (à part peut-être un bateau ? ou un train ?) qu'un bar isolé, perdu dans la neige comme lieu pour enfermer des personnages hauts en couleurs ? Forcément des scènes de bar, d'auberges viennent en tête, notamment dans des westerns... et c'est avec toute cette imagerie que va jouer Tarantino. On a sujet très simple, un gars veut amener une fille se faire pendre, il s'arrête dans une taverne où il semblerait, que peut-être, une ou plusieurs personnes, ne veulent pas que cette fille soit pendue !

Et ça suffit pour un film de presque trois heures, alors déjà parce que c'est Tarantino et qu'il sait mettre en scène, qu'il sait écrire des dialogues, des personnages... et voilà... alors oui ce n'est pas non plus le limier, mais pourtant... il y a de quoi faire... Disons que c'est avant tout un film qui est jouissif et qui est là pour être jouissif, un film que l'on aurait pu rêver, un type qui va s'intéresser à une scène de bar pendant plus de deux heures, avec plusieurs révélations, du suspens, de la tension et du sang. On a une longue introduction (voire même plus qu'une intro) qui se passe en diligence, également en lieu fermé donc, qui n'est pas en reste non plus et qui est assez bien trouvée, vu qu'elle permet de présenter les personnages petit à petit et pas les huit ou neuf personnages d'un coup.

En somme j'adore le concept et j'aime le film, parce qu'il tient ses promesses, rien que par sa durée et de réussir à maintenir l'attention pendant tout ce temps (tout le monde n'y arriverait pas), cependant je ne vais pas mentir, c'est pas non plus la panacée, quelque part la scène d'ouverture d'Inglorious Basterds (ou même la scène dans la taverne) étaient plus tendues, disons que ça va manquer de scènes réellement marquantes puisque tout le film se ressemble un peu (et même dans les dialogues).

Bon après il y a une scène assez marquante, mais qui n'a aucune utilité ou presque dans le film avec Samuel L. Jackson en flashback (?).

Dans les reproches, je pense également que certaines surprises sortent un peu du chapeau et que ça fait vraiment deus ex machina, que c'est un peu facile, et que j'aurai bien aimé avec toutes les clés en main dès le début pour chercher avec les personnages ce qui se trame réellement dans cette auberge. Après c'est du détail.

Mais sinon c'est vraiment très bien, c'est très bien rythmé, la mise en scène arrive à sublimer la violence comme Tarantino sait le faire, mais également suggérer (enfin montrer) des choses, parfois de façon assez habile en jouant avec le point pour montrer ce que voit un personnage. Permettant ainsi de faire monter la tension.

Je dirai cependant également que c'est parfois même un peu trop, alors oui je sais on ne va pas voir un Tarantino pour voir un truc calme et posé, mais parfois un truc bien calme et posé peut faire monter plus la tension qu'un déluge de petits trucs qui parfois font bien artificiel et qui te crient "cinéma" dans l'oreille... alors c'est pour ça que le film est jouissif, sans doute, mais c'est peut-être ce qui l'empêche de prendre ses enjeux réellement au sérieux, ainsi que ses personnages, et de se convaincre que l'on voit autre chose qu'une farce, jouissive certes, mais une farce malgré tout.

En terme d'écriture c'est assez surprenant également, outre les deus ex machina, il se passe des choses assez imprévisibles, ou du moins qu'on ne verrait pas ailleurs. Alors évidement je ne veux rien révéler, parce que ça ferait perdre un peu du charme de la découverte et d'autant plus pour un film comme celui-ci qui mise quand même pas mal là-dessus. Je dirai juste que le destin de certains personnages est assez surprenant, qu'il faut s'attendre à tout, même en terme de narration, et que rien que dans la manière de raconter l'histoire il y a de nettes ruptures... On ne sait pas trop non plus qui est le personnage principal de toute cette histoire, ça semble se jouer entre deux au début, avant qu'un prenne l'ascendant sur l'autre... C'est tout ça qui permet de tenir tout le film et de s'en sortir comme ça avec brio. Si globalement comme je l'ai dit, tout le film se ressemble un peu, à cause du huis clos pendant plus de deux heures, et que ça fait surtout discuter, même si les rapports de forces peuvent parfois s'inverser, il n'en reste pas moins captivant.

Puis il faut dire que c'est plutôt bien joué, bien dialogué et assez mystérieux dans l'ensemble.
Forcément ça fait penser à Reservoir Dogs, bien plus d'ailleurs qu'à Django... Sauf que là ça se passe dans des paysages magnifiques de désert blanc. J'adore vraiment cette ambiance, ces décors, cette neige... et le côté nihiliste, sans espoir qui en ressort (bon c'est pas le grand sommeil question nihilisme, mais quand même).

J'ai vu un vrai bon film, qui tient son concept, qui ne fait pas de cadeau, qui arrive à proposer ce genre de spectacle dont rien que l'idée me fait frémir de plaisir...

Après est-ce-que j'ai été marqué durablement ? non je ne le pense pas... Mais j'ai pris mon pied.

J'ai également pensé pas mal à Dogvillle, peut-être car c'est découpé en chapitres, ainsi que pour le côté petite ville de montagnes américaine... et d'autres petites similitudes dans la narration, voire même le pseudo huis clos dans les deux films (mais après c'est peut-être juste moi).

Je mettrai également pour finir un léger bémol sur la fin qui me semble elle aussi bien peu marquante, presque antispectaculaire (enfin pas qu'être antispectaculaire soit forcément un mal, bien au contraire, mais dans ce cas ci, je la trouve pas forcément très bien gérée et pas forcément très intéressante).
anonyme
Un visiteur
0,5
Publiée le 9 janvier 2016
J'adore Tarantino, mais celui ci est vide !
Énorme déception , le film traîne en longueur .

Par respect je suis resté dans la salle , mais l'envie de partir était omniprésente !

À ne surtout pas voir !
the_fan_of_inception
the_fan_of_inception

26 abonnés 582 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 20 janvier 2016
Suivant son rythme quasi métronomique d'un film tous les trois ans, Quentin Tarantino, le plus célébrés des réalisateurs actuels revient avec un nouveau long-métrage qui va encore une fois susciter les passions des cinéphiles et déchaîner une vague d'analyses et critiques les plus extrêmes. Car après un début de carrière fulgurant marqué par les excellentes œuvres que sont Jackie Brown ou Pulp Fiction, le cinéaste suscite des réactions plus que mitigé depuis l'échec de son ambitieux projet Grindhouse et des films qui suivirent Motivé par l'énorme succès de Django Unchained (son plus gros hit commercial), QT a encore décidé de verser dans le western, ce qui peut s'avérer une petite déception tant le réalisateur nous avait habitué à un changement de style et de genre. Et ce projet, porté de longue date par le réalisateur a néanmoins porté la poisse (leak du scénario en 2013 puis du film quelques semaines avant sa sortie). Pourtant, en sortant du visionnage de ce Hateful Eight (terriblement traduit par Les Huit Salopards), l'on ne sait pas sur quel pied danser. Car même s'il s'agit d'un respectable film en soi, il n'est pas à la hauteur de ce que Tarantino a pu nous offrir dans le passé. Il est néanmoins intéressant d'analyser combien le film est un condensé de la carrière du réalisateur (le scénario rappelle Reservoir Dogs, le thème esclavagiste de Django...). Et même si The Hateful Eight est un hommage aux Dix Petits Nègres à la sauce The Thing (dont il emprunte sa star, l'énormissime Kurt Russell qui est persuadé que quelqu'un n'est pas ce qu'il dit être), jamais ce nouveau film n'arrive ne serait-ce à la cheville de Jackie Brown ou Reservoir Dogs à tel point que l'on a l'impression de voir Tarantino faire du Tarantino. Si le scénario, qui joue sur la tension du huis-clos et la peur de l'autre, fonctionne efficacement, il n'est pas assez traité en profondeur, en témoigne le manque de développement de certains personnages, Michael Madsen en tête. De plus, l'aspect de la paranoïa et de la condition humaine, qu'avait si brillamment John Carpenter dans son Thing susnommé, est ici traité avec une banalité inquiétante. Son montage est quant à lui plus problématique. Passé une première heure lente qui n'est qu'une interminable exposition (qui aurait pu être facilement raccourci de moitié), la suite du film tente de nous rejouer la brillante scène d'ouverture d'Inglorious Basterds. Sauf que la tension apporté par ce début ahurissant (écriture, mise en scène, décor...) ne durait que le temps d'une introduction, à savoir 10 minutes, et ne peut pas s'étendre sur 2h45 sans jamais lasser le spectateur auquel cas il lui faut remédier à coups de rebondissements salvateurs. Non seulement l'excellent casting palabre du vent (rarement Tarantino nous a pondu des dialogues aussi insipides), mais surtout tous les éléments sont paraphrasés plus que de raison et même asséné en voix-off de peur que le spectateur ne suive pas ce qui est une histoire simpliste. Tarantino se permet même un long flashback explicatif inutile, après un twist d'une désolante simplicité, qu'il aurait été plus subtil de suggérer, cassant de même des idées de scénario qui auraient été grandioses. Mais voilà, malgré ses défauts expliqués précédemment, The Hateful Eight reste un film somme toute très mitigé, mais quand même intéressant à voir parce qu'il s'agit tout de même de Tarantino derrière la caméra et pas n'importe quel gus. Dommage que le résultat ne soit pas à la hauteur de l'énorme promesse qu'on s'en était fait, preuve en sont les premières retours extrêmement tièdes du film.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 6 janvier 2016
Avec ses 8 Salopards, Quentin Tarantino frappe fort, très fort ! Bien évidemment, The Hateful Eight est comme un retour au source pour l'enfant du Tennessee, sauf que Reservoir Dogs était son premier film et avec son dernier western, on ne peut qu'indéniablement admettre que son talent n'a fait que grandir.

Avec un casting de fou composés de quelques habitués de Tarantino comme Tim Roth, Mickael Madsen (ca fait un bien fou de revoir Mr Blonde !), Kurt Russell et surtout Samuel L Jackson ; Les 8 Salopards avait déjà tout pour plaire. Mais c'est surtout que chaque acteur incarne des personnages bien trempés dont on ne se pose qu'une question : qui survivra à cette rencontre fortuite dans la mercerie de Minnie ?
Des dialogues qui sont toujours aussi finement drôle, les injures raciales fusent à tour de bras comme souvent avec Tarantino et aussi les tirs de flingue dans tous les sens spoiler: comme avec le Major Warren qui explose littéralement la tête de ce pauvre Mexicain ou encore Jody (incarné par Channing Tatum) qui transforme les couilles du Major en compote de pomme ! (d'ailleurs Jody prononce la même phrase que Hugo Schitglitz dans Inglorious Basterds, mais pas en allemand)


Les deux heures et quarante-huit minutes du film passent comme une lettre à la poste grâce aux dialogues qui, comme souvent chez Tarantino, paraissent anodins mais qui vont se révéler par la suite cruciaux dans le scénario. spoiler: La scène du café empoisonné et de la façon dont meurt John Ruth et le pauvre O.B avec des crachats de sang parait tellement irréaliste dans un film de ce genre, mais c'est pour ça qu'on aime Tarantino ou qu'on ne l'aime pas !


On voudra sans doute comparer Django et les 8 Salopards, mais les deux films ne font pas du tout dans le même registre. Cependant, j'ai largement préféré The Hateful Eight à Django de par sa mise en scène et son scénario qui fait penser aux Dix Petits Nègres d'Agatha Christie... et à Reservoir Dogs !

Un chef d'oeuvre de Tarantino, qui est très probablement un des meilleurs films de sa filmographie.
Merci Quentin pour ce moment jouissif !
andika
andika

109 abonnés 320 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 9 janvier 2016
Les Huit Salopards est le huitième film de Quentin Tarantino. On a beau connaitre le bonhomme depuis plus de vingt ans, il ne cesse pas de nous étonner. Ce film me prouve définitivement que ce mec n’est pas tout seul dans sa tête, mais c’est jouissif. On peut avoir toutes sortes de réactions devant son film, toutes sauf une, l’ennui, malgré les presque 3h, et ça c’est très fort. Alors c'est vendu comme un Western mais il ne s'agit pas de ça, c'est de l'épouvante façon Shining, la neige sans doute !
La BO du maestro Morricone est clairement flippante, cette musique d’ouverture avec ses chromatismes descendants et ce gros plan sur un Jésus accroché à son crucifix enneigé, qui laisse défiler le générique du film, on déjà sent que les personnages vont souffrir !
Alors oui, comme d’habitude chez QT, ce film est violent, mais là, il est allé beaucoup plus loin qu’avant. Je dirais que ce film est d’une violence inouïe, pas seulement pour ce que l’on voit mais aussi pour ce que l’on entend. Que ce soit des débats politiques sur les Etats-Unis d’après la Guerre de sécession, ou de l’usage immodéré du mot Nigger, rien ne nous est épargné.
Mais au moins dans ce film, chaque balle tirée est justifiée par une logorrhée introductive. Vous savez, c’est comme en maths lorsque vous devez longuement justifier avant de donner la réponse, ici, c’est pareil, le personnage se justifie avant de tirer et le plus fort à ce jeu est définitivement Samuel L Jackson alias le comandant Warren. Il a de loin les plus belles répliques. Ce qui est cool quand on ne tire pas tout de suite, c’est que la tension a le temps de s’installer. Comme en amour, les préliminaires, c’est important. Et là pour ce qui est de la tension, elle est omniprésente mais c’est d’autant plus jouissif lorsqu’elle est enfin libérée. Tout le film est construit comme cela, c’est comme si on avait pris la mythique scène de la taverne dans Inglorious Basterd et qu’on l’avait étiré sur 3h.
Tarantino fait référence à beaucoup de films dans cette œuvre, malheureusement ma culture cinématographique n’est pas assez étendue pour identifier lesquelles mais j’ai lu qu’il y avait une certaine parenté avec The Thing de Carpenter (il y a déjà Kurt Russel en commun !

Heureusement, ll fait aussi référence à sa propre filmographie comme par exemple en réutilisant la même police de caractère que celle de Pulp Fiction pour le générique de début, ou encore faire fumer à ses personnages des Red Apple, également comme dans Pulp Fiction, ou bien réutiliser des répliques similaires mais dans d’autres langues. Bien entendu, la référence la plus évidente est celle avec Reservoir Dogs avec l'usage du huis-clos.

Ce film est bavard mais il n’a aucune longueur. Il laisse le soin à chacun des personnages de s’installer, de s’affirmer, ainsi, même ceux que l’on pensait anecdotiques ont le temps d’exister, comme par exemple le général sudiste ou encore le conducteur de diligence OB.

Tous les comédiens sont excellents, je retiendrai pour ma part la performance de Tim Roth qui semble faire du Cristoph Waltz, je retiens également l’incroyable voix de Michael Madsen, le charisme de Kurt Russel (Ruth), le potentiel comique de Walton Goggins (Mannix), la classe de Samuel L Jackson.

Enfin, pour conclure, il faut saluer la photographie magnifique de ce film, j’en ai vu une version numérique (pas la chance de le voir en péllicule 70mm, zut !) mais c’était déjà beau. Ces paysages enneigés étaient sensationnels, une vraie expérience de cinéma qui fait voyager. Un excellent cru que ce huitième film de Tarantino, j’en redemande !
cylon86
cylon86

2 614 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 8 janvier 2016
Pour son huitième film (si l'on considère les deux "Kill Bill" comme un seul film), Quentin Tarantino revient au western après "Django Unchained". Mais de western, "Les Huit Salopards" n'en a que l'ambiance et les gueules des acteurs. Tourné en 70mm, le film nous offre que très peu de plans larges et préfère concentrer son action dans une cabane isolée en plein blizzard, relais de diligence bondé en un soir glacial. Quand cela ne se passe pas dans le relais, cela se passe surtout à l'intérieur d'une diligence où les dialogues fusent. On est donc plus proches de "Reservoir Dogs" que d'autre chose et Tarantino a suffisamment le sens de la mise en scène pour nous offrir un western en huis-clos (ce qui est quasiment un paradoxe) sans nous ennuyer une seule seconde. Il est vrai qu'à chipoter, ces "Huit Salopards" a quelques longueurs. Mais des longueurs à la Tarantino, toujours brillantes, laissant éclater son talent de dialoguiste, de directeur d'acteurs et de metteur en scène. On parle donc beaucoup dans le film, on apprend à connaître les personnages, on découvre des trognes que l'on adore (Samuel L. Jackson, irrésistible et toujours gâté par le metteur en scène, Kurt Russell, Tim Roth, Bruce Dern, Michael Madsen, un surprenant Walton Goggins et une Jennifer Jason Leigh complètement dingue) et on se laisse aller dans l'ambiance, toujours sur le qui-vive car l'on connaît bien le cinéaste et l'on sait bien que lorsque la violence arrive chez lui, elle ne fait pas dans la demi-mesure. Et effectivement, à ce niveau-là on est gâtés. Surprenante, arrivant jamais quand on s'y attend, elle éclate dans la dernière partie pour faire gicler le sang et faire atteindre des sommets à un film qui bascule alors dans une folie et une noirceur inattendues mais totalement jouissives. Maîtrisant l'espace, le suspense et la violence, Tarantino orchestre un jeu de massacre minutieux qui prend le temps de s'installer pour encore plus surprendre (et délecter) sur sa fin. C'est du grand art, souligné par une partition presque trop discrète qu'Ennio Morricone a composé pour l'occasion, évitant au cinéaste de piocher dans des morceaux déjà existants. En tout cas, c'est tout ce que l'on attendait du cinéaste : un film imprévisible, bavard, brillant à la violence qui tache et à l'humour noir bien singulier. Avec tout de même la constatation que le réalisateur arbore une certaine maturité depuis "Inglourious Basterds", abordant avec ces personnages issus de la Guerre de Sécession des thèmes qui sont encore d'actualité aujourd'hui et qui sonnent juste au milieu d'un divertissement couillu.
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