Dans "Caprice", Emmanuel Mouret remet devant la caméra le personnage qu’il avait abandonné dans ses deux films précédents, "L’art d’aimer" et "Une autre vie" : lunaire, maladroit, gaffeur et, sans vraiment le vouloir, …tombeur de ces dames. Un peu Buster Keaton, un peu Jerry Lewis, un peu Woody Allen, un peu Pierre Richard. Très vite, Emmanuel Mouret nous fait comprendre qu’on est dans la vraie vie sans y être vraiment : dans la première scène du film, Clément (Mouret) est avec son fils, lui, un instituteur, et il l’implore d’arrêter sa frénésie de lecture pour se mettre à … jouer ; les deux femmes qui se disputent sa présence auprès d’elles sont comédiennes, comme par hasard. Jeu, amour, hasard, Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux, marivaudage. C’est en effet une nouvelle incursion dans cet univers que nous propose Emmanuel Mouret, avec des personnages qui ont été confrontés à l’inconstance des sentiments et qui se posent des questions sur la fidélité, sur celle des autres ainsi que sur la leur. A remarquer dans un tout petit rôle, une comédienne dont on devrait beaucoup reparler si elle arrive à choisir entre le cinéma et la fabrique télévisuelle de buzz : elle s’appelle Mathilde Warnier, elle s’était fait connaître en interpellant Nicolas Bedos dans une émission de télévision avant de devenir sa compagne provisoire, on la voit pendant 2 minutes interpréter le rôle de Virginie, la coloc de Caprice, et, durant cette courte intervention, elle fait preuve d’un abattage exceptionnel. Dommage, finalement, que quelques trous d’air dans le scénario viennent, de-ci delà, gâcher le plaisir qu’on peut prendre à ce film.