Roadhouse le remake s’avère au final un film d’action de série B assez banal. A l’époque du premier Roadhouse, il y avait sûrement un peu d’originalité à cette histoire de videur qui se bat contre les méchants. Depuis, on a vu ça dans toutes les configurations possibles dans un paquet de DTV, donc rien de neuf sous le soleil ! Cela signifie-t-il que le film est raté ? Non. D’une part, il est plutôt bien emmené par ses acteurs. Gyllenhaal est à l’aise dans la peau du personnage. Il lui imprime son style à lui, ne cherche pas à singer Swayze. Son personnage n’est pas très original, mais l’acteur impose sa présence dans un type de rôle qu’il connait bien. Il ne démérite pas face à un vrai athlète, Connor McGregor, que j’ai trouvé pour ma part excellent ! Il ne fait pas du tout un rôle de composition, on l’imagine bien comme ça dans la vie, et certains ont trouvé que son côté grandiloquent dénotait avec le reste du film. Pour ma part il lui apporte au contraire un vent de folie et de fraicheur bienvenu, outre sa présence charismatique et ses qualités martiales. Le reste du casting est clairement mineur, même si les acteurs font à peu près le travail et que les personnages sont plutôt attachants en dépit de leur banalité.
Le scénario donc ne casse pas trois pattes à un canard. Le traumatisme du héros est prévisible, l’histoire est prévisible, même la fin est prévisible. Rien de neuf sous le soleil, mais le film est assez efficace. Si l’on omet le fait qu’il est surement un peu trop long (plus de 2 heures) pour son sujet, et qu’il aurait été beaucoup plus percutant en glanant un quart d’heure sur une première partie un peu molle, il se laisse suivre sans déplaisir, en grande partie grâce à l’abattage de McGregor qui redonne un coup de fouet dans le ventre mou du métrage. Les touches d’humour viennent aussi donner un peu de légereté à l’ensemble, légereté bienvenue qu’on a parfois eu tendance à perdre un peu dans les séries B bourrines.
Formellement, j’ai été clairement déçu des effets numériques assez moches qui apparaissent à quelques reprises dans le film et par un manque de maquillages pour les combats. Les personnages se donnent un paquet de coup, mais qui laissent très peu de traces, ce qui est assez frustrant faut le dire. A part ça, la mise en scène nerveuse de Liman sert des combats franchement très corrects et assez bestiaux. Les décors sont sympas et j’ai apprécié quand même le choix de ne pas user d’une photographie criarde version Les Experts comme c’est souvent le cas dans les films de plages exotiques comme ici. Ca évite le côté toc de pas mal de films récents, notamment sur netflix. A noter également une bande son bien sympa, pop et nerveuse.
Sincèrement, Roadhouse c’est pas un chef-d’œuvre, ni un grand film d’action, mais c’était prévisible avec le remake d’un film qui n’était également ni l’un ni l’autre ! Pour ma part c’est assez divertissant et assez bien emballé pour remplir ses obligations, à savoir divertir sans prise de tête. 3.