Un film bizarre que ce Duels. Sorte de western contemporain, qui fait valoir des atouts sympas, même s’il manque une certaine « magie transcendantale » pour le tirer franchement vers le haut. Mais quand même, ça fait son effet.
Le casting affiche bien sur Van Damme en tête d’affiche, mais à la vérité il apparait peu et dans un rôle secondaire. Comme en ce moment il affectionne les contre-emplois, il interprète un méchant, mais n’est pas le grand chef. Au final il ne retient pas outre mesure l’attention, même si de le voir comme un type quelconque dans un film c’est assez curieux. De même, si Alfred Molina est là, quasiment méconnaissable depuis Spiderman, il n’est pas utilisé plus que cela. Il faudra donc se rattraper sur les autres interprètes, et notamment un brillant Lennie James, idéal dans son rôle de vieux loup. Néanmoins j’ai quelques doutes sur la crédibilité totale de son personnage, mais enfin. Pour les méchants c’est assez variable qualitativement. Grant Bowler tire son épingle du jeu. Sinon le casting féminin est bien, et tient une place plus conséquente que prévue.
Le scénario ne tient pas totalement la route. C’est un peu dommage, notamment avec cette histoire d’amnésie pas claire. Mais bon, Duels sait caresser le spectateur dans le sens du poil. Pastiche moderne de western, tous les codes sont là et c’est assez réjouissant tout de même, notamment une fusillade (quatre duels) des plus attrayants. La scène marquante du métrage à mon sens. Globalement le film distille une atmosphère prenante, à un rythme correct, et sait faire preuve d’un ton original.
La réalisation est de bonne facture. Le réalisateur s’amuse comme je l’ai dit avec les codes du genre, et sans livrer un film fantastique il se débrouille avec suffisamment de talent pour proposer de très bonnes scènes parfois. Celle du quadruple duels en est une, mais l’utilisation des décors, l’effort sur les regards, les attitudes, tout cela mérite d’être souligné. Des décors et une photographie qui sans avoir la magie crépusculaire d’un Dust Devil sont tout à fait réussis. Sinon Duels est un métrage assez sombre, pas d’une violence graphique affirmée mais d’une franche noirceur. Il conviendra de fait probablement à tous les publics. Quant à la musique je l’ai trouvé dans le ton, mais quelque chose de plus mémorable n’aurait pas été de refus.
En clair Duels continue les bonnes surprises récentes avec Van Damme. Sans être aussi efficace que je l’attendais au début, j’ai quand même été agréablement surpris, et finalement le résultat sait faire preuve de singularité. Si des maladresses il y a, pour ma part elles n’ont pas suffit à éroder très sérieusement ce film qui mérite un détour. 3.5.