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fabrice d.
26 abonnés
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3,0
Publiée le 4 août 2017
Melaza est un joli film et pourtant ce n'est pas un conte de fées. Au contraire c'est l'histoire d'un jeune couple qui vit à Cuba dans une certaine misère et précarité caractéristique de Cuba. Ils ne sont pas forcément malheureux car c'est la même chose pour tout le monde. Par contre ils font tout ce qui est possible pour s'en sortir quitte à recourir à des procédés de plus en plus illégaux au fur et à mesure que les choses vont mal, notamment après avoir reçu une amende qui rend les fins de mois encore plus difficiles. Ce film est presque un documentaire même si ce n'en est pas un. D'un côté il y a une vraie histoire, de l'autre le film est assez lent, on fait prendre le temps au spectateur et c'est surement à un rythme non soutenu que se passe la vie cubaine. Par exemple on est frappé par les plans assez longs et serrés sur une façade, une silhouette. De plus on ressent petit à petit les difficultés quotidienne de la vie à Cuba, les bons pour les produits de première nécessité, les maisons délabrées, le peu de moyen. Par contre on ressent aussi que les Cubains peuvent être heureux avec peu, ils savent s'amuser avec ce qu'ils ont même si c'est peu. Une belle leçon de vie.
Cette satire quasi allégorique de la décomposition de l'économie cubaine et du fossé entre les discours officiels et la vie quotidienne de la population est sans doute un peu caricaturale, mais elle a le mérite d'avoir été réalisée à Cuba par un cinéaste et des comédiens cubains. Elle manque néanmoins de vie, de rythme et de subtilité. On imagine ce qu'auraient pu faire sur ce thème des réalisateurs italiens de la grande époque comme Dino Risi par exemple. On ignore son impact à Cuba, où ce film, s'il n'a pas été censuré, n'a été projeté que semble-t-il que dans un seul cinéma, mais, à l'étranger, il conforte évidemment la thèse selon laquelle la révolution cubaine serait un échec complet, en ignorant tout de même les progrès considérables réalisés dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la culture - et si Cuba était le "goulag tropical" qu'on nous décrit parfois, un film aussi violemment critique n'aurait pas pu être tourné.
Un film qui raconte de façon sobre l'histoire d'un couple cubain qui s'efforce de s'en sortir, d'une façon ou d'une autre. Film tourné surtout en plans séquence et bénéficiant d'une bonne interprétation. Le village "melaza" n'existe pas. Il faut voir dans le titre un jeu de mot sur la mélasse.
spoiler: Le parcours de Monica et Aldo est désespéré et beau à la fois; on sent que ce couple surmontera tous les pièges que la pauvreté mettra en travers de leur route. La langueur formelle de ce film participe au sentiment que rien n'est vraiment trop grave sous le ciel cubain, dans la mesure où Carlos Lechuga nous donne à voir une société où les rapports humains ne sont pas soumis à la violence sociale. Toutefois, cela reste un premier film et il sera intéressant de suivre le travail de ce jeune réalisateur.
L'affiche est moche, voire repoussante, indéchiffrable. Le film mérite pourtant le détour. C'est le portrait d'une famille à la campagne à laquelle l'état cubain n'apporte rien, si ce n'est des journaux de propagande balancés par avion. La vie est dure dans cette petite famille recomposée et il faut improviser. Pour un premier film, c'est fort. Belle image, beaux cadrages, éclairages artificiels "à la Aki Kaurismaki", montage qui illustre la vie qui tourne en rond, sans grand espoir d'amélioration. J'ai bien aimé. Carlos Lechuga est définitivement à suivre.