Cette satire quasi allégorique de la décomposition de l'économie cubaine et du fossé entre les discours officiels et la vie quotidienne de la population est sans doute un peu caricaturale, mais elle a le mérite d'avoir été réalisée à Cuba par un cinéaste et des comédiens cubains. Elle manque néanmoins de vie, de rythme et de subtilité. On imagine ce qu'auraient pu faire sur ce thème des réalisateurs italiens de la grande époque comme Dino Risi par exemple. On ignore son impact à Cuba, où ce film, s'il n'a pas été censuré, n'a été projeté que semble-t-il que dans un seul cinéma, mais, à l'étranger, il conforte évidemment la thèse selon laquelle la révolution cubaine serait un échec complet, en ignorant tout de même les progrès considérables réalisés dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la culture - et si Cuba était le "goulag tropical" qu'on nous décrit parfois, un film aussi violemment critique n'aurait pas pu être tourné.