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poet75
269 abonnés
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3,0
Publiée le 28 février 2015
Leur rencontre dans les toilettes d'un restaurant dont la porte s'est coincée pourrait aisément figurer au palmarès de l'insolite. Quoi qu'il en soit, c'est, pour Jude et Mina, le début d'une histoire d'amour dont les augures semblent des plus prometteurs. Arrive bientôt un bébé qui devrait consacrer leur bonheur. Mais non, bien au contraire! Des signes inquiétants de folie apparaissent et grandissent chez Mina. Adepte du végétalisme, elle prétend protéger son enfant de toutes les agressions du monde extérieur. En vérité, elle met la vie du bébé en péril, ce dont Jude est de plus en plus conscient. Entre les deux parents s'engage alors une sorte de lutte dont l'enjeu est la vie même de leur enfant. Ce sujet pour le moins original aurait pu donner un film d'une grande force, à la fois dérangeant et captivant, mais ce n'est pas tout à fait le cas. La faute, selon moi, à la réalisation trop maniérée, multipliant les prises de vue insolites sans que ce soit nécessaire. Dommage. Le film aurait beaucoup gagné à être réalisé d'une manière plus sobre. Tel qu'il est, il m'a certes intéressé, mais m'a laissé insatisfait. 6,5/10
un film à part, il traite de la désagrégation d'un couple après l'arrivée d'un bébé.....Heureusement que cela se passe à New York, ce qui permet au réalisateur quelques moments d'oxygénation dans les rues de Manhattan....Pour le reste j'ai trouvé le scénario timide, et les dialogues qui tournaient un peu en rond....cela tourne très vite au huit clos, entre la femme, le mari et occasionnellement la maman....Cela manque quand même de virulence.....de tension, voire d'imagination dans la mise en scène et l'écriture..... côté technique on peut se plaindre de la musique et de la photographie, avec des plans parfois maladroits ou qui nous renvoie aux années 70.....au bilan même si le film est pas mal, c'est une petite déception.....
Remarqué grâce à son teen-movie mollasson La solitude des nombres premiers, Saverio Costanzo signe un quatrième film en adaptant un roman italien et en refaisant appel à l’actrice Alba Rohrwacher. Créant, entre elle et Adam Driver, une relation de couple débutant avec une légèreté digne d’une sympathique comédie romantique pour nous plonger, au gré des scènes, dans un drame psychologique pugnace. L’arrivée d’un bébé dans ce couple va complétement faire basculer l’idylle en conflit, et la façon qu’a la mise d’alterner entre les points des deux parents, cherchant chacun à protéger leur fils à sa façon, évite au film le moindre parti-pris. Pas non plus de justificatif psychanalytique dans la description de cette décomposition familiale. Le film réussit, dans un huis-clos rendu oppressant par des cadrages peu banals, à faire de ses redondances un matériau de suspense haletant. Le duo d’acteurs et la mise en scène réussissent à rendre tangible chacune des émotions ressenties par leurs personnages, faisant du long-terme un drame parfaitement convaincant et une étonnante plongée dans l’esprit humain.
Hungry Hearts est le quatrième long-métrage de l'italien Saverio Costanzo. Et son meilleur après une adaptation pataude de La solitude des nombres premiers. Le film commence comme une comédie romantique et ne va cesser de changer de genre à mesure que le huis-clos de ce couple avec bébé vire au cauchemar dans une ambiance digne de Rosemary's Baby (le réalisateur revendique l'influence de Cassavetes qui semble pourtant moins évidente). Pour éviter les redondances, il y en a tout de même quelques unes, Hungry Hearts fait se succéder les points de vue : elle puis lui et encore elle. On a conscience du drame qui se noue mais Costanzo réussit à faire passer, malgré les incompréhensions et les divergences profondes du couple, un élément essentiel : ces deux-là s'aiment à la folie et cette passion nourrit leur relation qui se détériore pourtant. Ce duel sans faim (comprendront ceux qui verront le film) est mis en scène avec une grande science du cadre et parfois une douceur et une bienveillance paradoxales. Tout simplement parce que le film aime ses personnages y compris à travers leurs imperfections. Adam Driver est excellent et son jeu naturel se marie idéalement à l'interprétation toute en finesse de l'une des meilleures actrices de sa génération, sorte d'Isabelle Huppert transalpine, la remarquable Alba Rohrwacher.
Hungry Hearts en chronique d'une folie pas si ordinaire que cela. Une histoire d'amour, forte et digne. Un bébé et une mère surprotectrice qui, petit à petit, sombre dans la folie. Un père, surtout, qui doit se dépatouiller avec tout ça. Entre tensions et drames, on défie quiconque de ne pas ressentir un sentiment d'oppression devant un tel huis clos malsain mais, aussi, empli d'amour.
Hungry Hearts enroule avec une grande habileté, le drame psychologique et la romance qui vrille, le tout mâtiné d’un soupçon de thriller intimiste en vase clos dans un appartement, ramené à échelle dramatique sur fond de syndrome de dépression post-natale. Le nouveau film de Costanzo ne manque pas d’idées intéressantes, même s’il n’arrive pas toujours à les concrétiser avec finesse et maîtrise. Autre problème dont souffre le film, la forme de redondance née du fait qu’il tourne une heure durant autour d’une seule et même idée, le conflit idéologique qui oppose Mina et Jude. Sauf que déjà dans la vie réelle, les disputes de couple sur un sujet sont vite redondantes, imaginez au cinéma dans leur mise en image. Néanmoins, et malgré quelques petits soucis de construction, Hungry Hearts n’en est pas moins pour autant une œuvre bouleversante, tenue par une tension dramatique à vif, même si elle aurait pu gagner en puissance avec davantage d’équilibre et d’immersion dans l’étude et l’écriture de l’évolution des trajectoires ses personnages. On en retiendra tout de même le choix d’un sujet audacieux et courageux, et deux interprètes fabuleux, Adam Driver et Alba Rohrwacher, auxquels se joint Roberta Maxwell en grand-mère tenue éloignée et méfiante.
Dans une ville asphyxiante, deux esprits se rencontrent. L'une, rêveuse et souciante du monde qui l'entoure; l'autre, hagard et heureux dans la vie. L'Amour les rend fous. Jude force Mina à avoir un enfant. Si le metteur en scène Saverio Costanzo tergiverse, c'est pour nous faire admirer les qualités de sa colorimétrie ou de son duo d'acteurs qui ressemblent à deux danseurs qui s'exerceraient sur un plain-chant. Sauf que ce n'est pas un chant évident à pratiquer pour sa danse. Mais aucune inquiétude : Driver et Rohrwacher (déjà magnifique dans "Les Merveilles", réalisé par sa propre soeur) apportent bien à ce huis-clos son importante consistance, car même si le cadre et le rythme ne correspondent pas forcément à la mise en scène, la musique douce puis diablement dure s'unissent pour former un long perspicace et travaillé. Rien de plus plaisant et de distingué pour un mélo dramatique en union avec son temps, avec deux émouvants acteurs qui (sur)vivent dans une habitation sans toit ni fenêtres.
Hungry Hearts semblait avoir pour point de départ la comédie romantique : en guise de scène d’introduction, un new-yorkais et une italienne enfermés dans les toilettes douteux d’un restaurant de Chinatown font ainsi connaissance, avant de tomber amoureux, se marier et devenir parents. D’abord cocasse et joueur, le film s’enveloppe d’une atmosphère pesante au fur et à mesure que Mina voit son corps se transformer.
Après La Solitude des nombres premiers (2010), Hungry Hearts est la deuxième collaboration du réalisateur avec l’actrice florentine Alba Rohrwacher. Pourtant si douce et émouvante dans La Belle endormie (Marco Bellocchio, 2012) et désormais icône du cinéma d’auteur italien, elle parvient ici à développer une sensibilité à fleur de peau douloureuse, parfois à la limite du supportable.
Un film difficile, et déconseillé aux âmes sensibles.
Avec deux acteurs au top Adam Driver et Alba Rohrwacher, prix d’interprétation à Venise 2014, Saverio Costanzo imagine une descente aux enfers pour un jeune couple séparé par leur premier bébé. Une contradiction formulée autour d’une mère possessive, angoissée à l’idée du monde extérieur. Elle s’en protège jusqu’à la folie, refusant le soleil et une alimentation normale pour son enfant. Un processus radical auquel le réalisateur ajoute une patte hitchcockienne propre à déstabiliser le plus serein des spectateurs. Entre thriller et drame psychologique, Costanzo opte une pour une caméra résolument contemporaine. Qui sonde les âmes et les cœurs. Et quand elle traque au plus près les sentiments, l’accusation vaut toutes les condamnations. Pour en savoir plus
Un bien beau film très prenant et très actuel. L histoire de ce couple devrait parler à tout le monde, on s identifie très vite aux personnages, du moins on se sent très proche d'eux notamment grâce à la mise en scène. Tout abord parce que Saverio Costanzo a eu la bonne idée de commencer le film par leur rencontre(moment très amusant pour nous mais bien gênant pour machin!!!) et ensuite parce que les 3/4 du film se passe en huis clos dans leur petit appart. Enfermé là-dedans, le couple va commencer à s éloigner progressivement dès les premiers jours de leur premier enfant. Alba Rohrwacher commence alors, par excès de précaution, à vouloir s occuper du petit sans l'aide d avis médical qu elle ne juge pas sain. Seulement, elle manque évidemment de connaissances et se repose bien trop sur ce qu'elle peut apprendre sur le net.... (très actuel je vous dis!). De plus, elle s'isole et ne communique plus avec son compagnon(encore excellent Adam Driver) qui ne peut que constater les dégâts de cette méthode sur la santé de son petit... Commence alors une sorte de cache cache angoissant dont l'issue pourrait être tragique. Comment réagir face au comportement buté de sa copine persuadée d'être dans le vrai? C 'est tout l enjeu du film qui m'a littéralement pris aux tripes certainement grâce à cette mise en scène vraiment bien sentie (à la limite du thriller parfois!) et grâce à une magnifique interprétation de Adam Driver et Alba Rohrwacher qui feront très certainement parler d'eux dans les années à venir. Je ne suis pas surpris mais déçu qu'on entende pas plus parler de ce genre de films. Le genre qui vous met si bien à la place des personnages que vous prenez la même claque qu'eux et vous fait vous poser des questions que vous aurez peut être être à vous poser un jour ou l'autre. Ne passez surtout pas à côté de ce film, probablement l'un des plus réussis dans le genre cette année.
Hungry Hearts est un film qui évolue constamment : de point de vue, de genre, de caractérisation des personnages. En résulte une grande instabilité, qui ne peut servir que le propos du film, désengagé au possible et qui peut, du coup, être le plus pur possible. On regrette tout de même un dernier tiers moins travaillé, plus évident, mais qui ne gâche en rien la découverte de ce coup de coeur.
Des toilettes d'un restaurant chinois, jaillit avec justesse l'amour et sa drôlerie, puis s'enfonce dans les tréfonds du drame. On ne peut alors - pas assez peut-être - se détacher de ce couple auquel le réalisateur nous lie intimement. L'appartement, du cocon new-yorkais, se mue en tribunal où la caméra s'installe comme elle peut, comme elle doit, resserrant peu à peu l'espace. Gare au malaise. Passé ce cap, le film dévoile une jolie palette du sensible et quelques beaux atouts.