Fin des années 70, à Berlin. Nelly, 2e versant (fatigué) de la trentaine, va passer (officiellement) de la partie soviétique de la ville, à l'Ouest. Elle emmène son fils pré-ado Alexej, qu'elle a eu avec un scientifique comme elle, mais russe, réputé décédé dans un accident de la route 3 ans plus tôt.
Ce "Westen" se passe, les toutes premières images mises à part, dans un centre d'urgence ouvert pour les réfugiés venant d'au-delà le Rideau de Fer (la chambre voisine est ainsi habitée par une violoncelliste et son vieux père, Juifs polonais, et il y a de nombreux Russes), et nous décrit par le menu le parcours de la jeune femme pour faire viser par les représentants des 3 puissances occidentales d'occupation un document lui permettant ensuite de vaquer librement en RFA. La partie la plus compliquée est celle concernant, d'abord, les Américains - ceux-ci l'interrogeant sans cesse sur le père de son fils. Ce quasi-huis clos, dans un lieu fort peu convivial, joue évidemment la carte de l'enfermement, physique, et rapidement, mental. Nelly comprend vite qu'elle ne peut faire confiance à personne et flirte avec la paranoïa, négligeant l'amour de son enfant et se méfiant des mains tendues - par le Noir américain chargé d'instruire son dossier (le Burkinabé Jacky Ido), ou par un compagnon de misère, Hans (Alexander Scheer). Mais rien de comparable à la dramaturgie passionnante de "La vie des Autres", ou "Barbara", du côté "Ost", tous les deux - beaucoup de "sur-place", peu d'enjeux (l'affaire du compagnon en restant au stade des pointillés). Peu d'émotion non plus... Jördis Triebel est cependant excellente, du niveau de Nina Hoss, et sauve de l'ennui total ce film assez terne, réalisé par un "osti" peu inspiré, Christian Schwochow.