Bon, alors peut-être que je serai un peu sévère, mais le film ayant été divisé en deux, je dois les juger séparément, et force est de constater que cette première partie, bien qu’assez sympa, n’est qu’une longue phase d’exposition, ce qui parait un peu juste pour vraiment enflammer le spectateur.
On dispose heureusement d’un bon casting. Pas de méga-star, plutôt des acteurs élevés à la série télé et au téléfilm, mais assez talentueux. Excepté Bruno Salomone, plus médiatique, on a donc des acteurs en ascension (Charlie Bruneau, Ahmed Sylla notamment) et Alban Lenoir, qui trouve un rôle solide, et se montre un héros badass très efficace. Globalement les comédiens s’emparent bien de leurs personnages, avec un second degré percutant et un certain plaisir, qui s’avère plutôt communicatif. En clair ils semblent s’amuser, et il ne nous est pas difficile de les suivre. Après les personnages sont un peu caricaturaux, mais c’est souvent « parodiquement » bien vu.
Le scénario est un sérieux problème. L’idée de départ est bonne, l’aspect comique fonctionne honorablement même s’il s’effrite un peu après un début canon, mais le gros souci c’est surtout qu’en fait cette première partie c’est une phase d’exposition. 5 minutes de zombis à la fin, pas un effet horrifique, ce n’est pas convaincant. Par ailleurs il y a de sacrées ellipses (c’est quoi ce paquet écrit en cyrillique ?!) Alors bien sûr on va me dire, c’est dans la seconde partie, certes, mais le film est découpé clairement en deux, et je dois juger sur pièce. C’est comme si Tarantino avait fait de son premier Kill Bill une présentation des protagonistes, et tout le reste dans le volume 2. Ce n’est pas un processus tenable. Par ailleurs je ne veux pas être méchant, mais les dix minutes de rallonge à la fin dans le générique, c’est un peu le même plan que les « lalala » dans une chanson. Ça permet d’atteindre un format moins batard, mais c’est très artificiel, et ça cache surtout le fait que ce film aurait très bien pu tenir en un seul métrage.
La réalisation est correcte mais pas vraiment transportante. Autant il y a de bons passages (le début, la séquence avec l’électricité, l’invasion du stade…), autant il y en a d’autres c’est minimaliste. Par exemple un film sur le football qui ne nous montre pas même une petite action par exemple, c’est assez dommage. La photographie est assez peu réussie. Le film peine clairement à utiliser efficacement son atmosphère nocturne dans la seconde partie, avec un fort manque d’ambiance. En clair à l’écran ça manque de saveur, j’ai un peu pensé à Rammbock de ce côté-là. Sinon les décors sont honorables, mais j’attends mieux du 2, car là on explore finalement peu d’endroits, le film se déroulant dans le stade, les vestiaires et un bar essentiellement. Le meilleur point c’est la maison du médecin, mais elle apparait trop peu. Sinon presque aucun effet horrifique. Une seule vraie attaque sanglante mais ce n’est pas grand-chose. Les amateurs de zombis pourront tout de même trouver les créatures attrayantes, car rapides, sans état d’âme, et à la très efficace méthode de contamination. Enfin, un travail musical décevant. J’attendais clairement mieux, un petit quelque chose de punchie, ou alors qui aurait pu accentuer le second degré du film.
Au final je donne la moyenne à Goal of the Dead, mais c’est bien pour ses acteurs, son idée de base, et ses quelques bonnes choses dispersées de ci de là. Clairement les deux parties du film aurait dû être réunies, car là ce premier épisode apparait surtout comme une comédie footballistique, certes pas déplaisante à suivre, mais qui clairement a du mal à tenir sans intégrer ses créatures. Or comme elles apparaissent très (trop) peu, c’est préjudiciable. 2.5.