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Skipper Mike
90 abonnés
650 critiques
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4,0
Publiée le 2 août 2014
"Le géographe a bu son globe" commence sous la forme d’une comédie intéressante sans être transcendante : l’humour est bancal, mais les acteurs sympathiques, aussi a-t-on envie de les suivre. Puis l’œuvre commence à intriguer quand elle se dirige vers le drame social, comme si elle avait plus à proposer que des gags. Le thème du mal-être amoureux est abordé sous un angle léger, de même que les problèmes éducatifs. Cependant, le film continue à surprendre en se transformant en thriller en plein air, et sa complexité narrative se dévoile alors. En vérité, "Le géographe a bu son globe" est un film protéiforme dont la liberté est assez sidérante. Si c’est dans sa deuxième partie qu’il est le plus intéressant, randonnée éthylique à la fois drôle et haletante, flirtant parfois avec l’érotisme, il n’est jamais là où on l’attend et s’avère dans son ensemble une œuvre forte et vivante. Les imperfections sont multiples mais le charme est aussi énorme, à tel point que ce long-métrage est pour moi un véritable coup de cœur.
Adapté d'un roman éponyme d'Alexeï Ivanov (traduit chez Fayard), ce film au titre bizarre est un poil déconcertant par son récit, sa tonalité, son ambiguïté. Sentiment qui s'explique peut-être en partie par un gap culturel avec la Russie. Centrée sur un personnage d'intello-bouffon-loser, à la fois détaché et cinglant, amusant et peu aimable, l'histoire se déploie entre drame et comédie, sans que l'on sache très bien sur quel pied danser, sans que l'on cerne l'idée ou la motivation principale du propos. Les allusions au chômage, aux fonctionnaires corrompus, à la vétusté des structures publiques, ou la présentation d'une jeunesse inculte (dont le personnage central dit qu'elle ne s'intéresse qu'aux portables, au porno et à la drogue), ou encore les variations sur l'alcool et le sexe, tout cela dessine bien en filigrane le tableau d'une population et d'un pays un peu foutraques, un peu perdus. Qui font l'objet d'un mélange curieux de mépris et d'attachement. Quant aux histoires individuelles du récit, elles s'éparpillent dans tous les sens, sans aboutir à grand-chose : les problèmes de couple, les désirs, les frustrations, emmêlés dans un canevas vaguement échangiste, disparaissent aux deux tiers du film au profit d'une randonnée mélodramatique dont l'un des enjeux est de savoir si le personnage principal va céder aux avances d'une de ses élèves... Bref, tout cela est un peu confus et décousu (le montage n'arrange rien), certes pas désagréable dans son ironie pince-sans-rire, mais long et assez vain.