Incontournable film de Charles Chaplin, "Le Dictateur" ne fait pas seulement parti de l'histoire du septième art, mais de l'Histoire en général. Un film engagé dénonçant les dérives de son temps, c'est aussi et surtout un film prémonitoire. Réalisé en 1940, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, le film anticipe les événements effroyables qui auront lieu les années suivantes, génocides et privation des libertés. Cette satire, qui échoue parfois à nous faire réellement rire, a toutefois contribué à l'image que nous avons aujourd'hui du dictateur allemand, et a probablement aidé à forger l'opinion américaine contre celui-ci. "Le Dictateur" vaut surtout pour son discours final, absolument éblouissant, qui aujourd'hui encore ne manque pas de saveur et semble toujours bien d'actualité.
L'un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma mondial : certains gags paraissent un peu faciles, bien sûr, mais 'Le Dictateur' est tout de même d'une grande inventivité cinématographique et constitue surtout un plaidoyer magnifique et bouleversant contre le fascisme et pour la paix.
Mon premier Chaplin. Un bilan mitigé face à ce monument de l'histoire du cinéma qu'est Charlie Chaplin et face à cet incontournable de la filmographie de Chaplin qu'est "Le Dictateur". La performance de Chaplin est tout à fait impressionnante, tout au long du film et jusqu'au discours final littéralement mémorable (et ce n'est sans doute rien en 2021 comparé à l'effet produit à l'époque). Le reste du casting se révèle également très convaincant. Le scénario en lui-même est bon et l'on reste tout du long tenu en haleine mais l'alternance entre l'humour burlesque et une ambiance beaucoup plus pesante quand il s'agit de retranscrire la ségrégation raciale de l'Allemagne nazie se fait parfois, souvent, difficilement. L'humour burlesque se révèle par ailleurs beaucoup trop simple pour être efficace (en tout cas, si comme moi vous n'y êtes pas particulièrement sensible). Résultat, un film qui ne fait pas toujours mouche et des longueurs malgré des plans très beaux et des musiques de qualité. Le film n'en demeure pas moins à voir, ne serait-ce, pour y revenir, que pour le discours final de Chaplin.
Chef d'œuvre évidemment ! Même si la version française gâche beaucoup de choses par le doublage des voix qui paraît mal adapté. Restent plusieurs scènes cultes comme celle de la mappemonde en baudruche ou le rasage de la barbe en musique de Brahms ; ou bien encore du tirage au sort des puddings. Sur le plan historique, il montre que Chaplin était bien informé dès 1940. Et grâce à son talent pour traiter de façon comique des sujets tragiques, il a forgé un formidable outil de propagande qui a dû jouer un rôle dans le retournement de l'opinion publique américaine pour qu'elle accepte d'entrer dans la guerre. Enfin le discours final du pseudo Hynkel est une belle proclamation d'humanisme.
Chef d'oeuvre du cinéma. Grandiose!!!! Ce film comique est inoubliable et d'une audace incroyable. Chaplin arrive à mêler l'humour et la déchirure à la fois malgré le thème. C'est une œuvre pédagogique pour notre génération et nos futurs générations, film à montrer à partir de la classe de CM2, œuvre d'une humanité impressionnante, à voir, revoir et transmettre avec humanisme. Bravo et Merci pour cette œuvre!!!!
Déclaration de paix. Le Dictateur, ou comment Chaplin pêcha le plus gros poisson d’avril de l’histoire… Ce film est sorti aux Etats-Unis le 15 octobre 1940, mais son tournage débuta le 9 septembre 1939, une semaine à peine après l’invasion de la Pologne par les nazis. Accusé par la presse de vouloir nuire aux relations entre Américains, Allemands et Italiens, Chaplin voit son film décrié et repart bredouille des Oscars. Pourtant, l’avenir lui donnera tragiquement raison. Sorti dans nos salles le 1er avril 1945, le film prendra alors des airs de poisson d’avril, avec néanmoins cinq ans de retard. Venons-en au propos du film, forcément très polémique. Se payer la tête du führer en faisant de lui un bouffon pathétique, qui plus est en lui adjoignant un sosie dans la personne d’un petit barbier juif, cela équivaudrait aujourd’hui à proposer un programme de télé-réalité sur la famille de Saddam Hussein. Imaginez le tableau. Non, n’imaginez pas, vous pourriez donner des idées à certains… Bref, tout ça pour dire que pour sortir un film pareil en 1940 il fallait avoir, passez moi l’expression, une sacrée paire de couilles. Il est d’ailleurs bien connu que Chaplin collectionnait les aventures. Bénéficiant de moyens plutôt confortables pour le tournage, Chaplin a pu donner dans la démesure et ainsi décrire la folie mégalomaniaque du plus grand monstre du 20ème siècle. Que dire de plus sur ce chef d’œuvre sans me laisser aller à analyser dans le détail chaque scène ? Peut-être une autre fois. En tout cas, voici certainement le plus universel et le plus amusant des hymnes à la démocratie.
"The great dictator" est le premier film parlant de Charles Chaplin et son premier gros succès commercial. Il a été nominé 5 fois aux oscars et a reçu 4 récompenses. Chaplin a travaillé deux ans sur ce film qui a moins bien vieilli que d'autres films antinazis de l'époque. Quand le film est sorti le 15 octobre 1940, c'était un événement car il marque les débuts dans le cinéma parlant de l'un des rares artistes du grand écran à défier Hitler. Charlie Chaplin a déclaré "Si j'avais eu connaissance de l'horreur des camps de concentration nazis, je n'aurais pas pu réaliser le dicateur, je n'aurais pas pu me moquer de la folie meurtrière des nazis." Le film a été interdit en Allemagne mais Hitler lui-même l'a quand même vu deux fois. Personnellement, j'ai plus qu'adoré le discours de fin du barbier. Chaplin a mis deux mois pour écrire ce discours qui est une version en anglais hollywoodien du Gettysburg Address de Lincoln, un des plus grands textes de propagandes jamais écrits. Plus je découvre Chaplin, plus j'ai envie de le découvrir un peu plus.
En tant qu'adorateur de Charles Chaplin, il était tout de même temps que je découvre Le Dictateur un beau jour. Je ne sais pas si c'était le fait de voir un Chaplin parlant qui m'effrayait un peu mais en tout cas qu'est-ce que j'ai pu tarder à le voir. Bref je suis venu, j'ai vu et je suis légèrement déçu (mais légèrement seulement hein). Il faut dire que j'ai mis un peu de temps avant de rentrer dans le film. Je trouvais que les gags visuels du début fonctionnaient moins bien avec l'utilisation du son et des paroles qui étaient plus superflus qu'autre chose. Par contre il y a quand même des scènes bien inventives et drôles, j'ai beaucoup aimé celle de l'avion notamment. Mais j'ai moins accroché à l'humour dialogué et en ça j'ai trouvé que le premier discours de Hynkel traînait un peu en longueur. On voit où Chaplin veut en venir mais la longueur de la scène rend l'humour assez répétitif, ce qui est gênant. Mais on peut quand même noter une vraie audace de la part de Chaplin qui a démarré la création de son film avant le gros des hostilités avec une production américaine donc neutre à l'époque. Je n'ose imaginer toutes les pressions qu'il a pu subir mais en tout cas ce calque de la situation allemande de l'époque est assez jouissif. Alors forcément Chaplin grossit bien le trait avec un simili-Hitler idiot, ce qui ne rend pas la critique très subtile, mais ça n'en reste pas moins intelligent. Le fait de rendre le personnage principal amnésique ne fait qu'accentuer le ridicule et l'horreur de cette dictature galvanisée par la haine. Le fait que le protagoniste n'ait pas vu et ressenti la montée en puissance de cette haine le rend naïf, pur et c'est ce qui le rend attachant en fin de compte. Car c'est un personnage qui a toujours vécu avec un esprit de liberté malgré la guerre mais qui se verra privée de celle-ci quand il retrouvera sa vie d'antan.
Le film a une très grande portée politique, tout comme Modern Times avait une grande portée sociale. Chaplin est un cinéaste humaniste et engagé. Plus qu'une simple dénonciation du fascisme, il agit en tant que défenseur de la liberté et de la démocratie. De la liberté de penser, de rire, de travailler, d'aimer. Ce qui épanouit l'être humain en fin de compte et ce que la dictature d'Hynkel tend à détruire ici. Le Dictateur n'est pas qu'un film comique avec un fond de dénonciation. Au contraire, il a une réelle épaisseur qui est encore aujourd'hui très intéressante à analyser. A la fois pour son message situé dans son contexte historique mais aussi par la manière avec laquelle Chaplin délivre ce message. Puis d'un point de vue cinématographique ça reste de toute beauté. La photographie est bien léchée, la mise en scène ingénieuse même si certains gags tombaient un peu à plat pour ma part ( la scène de l'obus notamment). Mais tu as des séquences de toute beauté comme celle où le barbier réfugié sur un toit voit la maison brûler et bien sûr comme ce discours de fin où Chaplin délaisse tout ressort comique l'espace d'une scène pour délivrer un message de paix et d'espoir. Vraiment touchant pour ma part, c'est une conclusion merveilleuse. Mais après comme je l'ai dit j'étais un peu moins fan de l'humour du film malgré quelques séquences géniales basées sur l?ego surdimensionné du personnage d'Hynkel dans le palais (le globe, la préparation de la réception du simili-Mussolini). Un film pas toujours très fin mais qui touche grâce à ses instants poétiques et à son message humaniste qui a su conserver sa force à travers les âges.
"Le Dictateur" est un bon film avec une histoire intéressante, les moments drôles et les personnages sont sympas. J'ai trouvé qui y avais un peu des longueurs à certains moments du film et je trouve qui y a deux ou trois scènes un peu ridicules.
C'est le deuxième Charles Chaplin que je regarde après Les temps modernes. Si j'ai adoré ce dernier, ce n'est pas le cas de celui-là. Une seule scène est à la hauteur de l'autre film pour moi, c'est la scène du barbier rasant un client au rythme de la sublime danse hongroise numéro 5 de Brahms, une scène formidable. D'autres sont également sympathiques comme celle au début avec l'avion à l'envers. Sinon je n'ai pas été enthousiasmé devant cette satire sur Hitler, la fameuse question « peut-on rire de tout ? » prend ici tout son sens, pour moi non. Je ne suis pas un fan de films muets, mais pourtant pour Chaplin je préfère largement quand il ne parle pas. Je ne remets pas en cause son statut de film culte et l'audace qu'a eu Chaplin de sortir ce film dans les années 40, premier film qui critique la plus grande ordure du vingtième siècle, mais ce film m'a plu que par intermittence.
L’un des chefs-d’œuvre absolu du cinéma mondial. Difficile de qualifier autrement ce film mythique de Charlie Chaplin – son premier parlant, lui qui rechigna longtemps à abandonner le muet. Son portrait acide et sarcastique d’un Hitler ridiculisé dans plusieurs séquences cultes et désopilantes est doublé d’un magnifique discours sur l’idéal de démocratie et de tolérance, résumé par une séquence finale oh combien marquante. Sorti en 1940, Le dictateur est à la fois ancré dans son temps – Hitler a envahi la Pologne un an auparavant, faisant basculer la planète dans la Seconde guerre mondiale – et tellement intemporel tant il décrit avec acuité les méthodes des dirigeants populistes pour arriver à leurs fins, et la façon si particulière dont ils haranguent des foules en délire. Comment ne pas penser aux méthodes et techniques utilisées par un certain Donald Trump, que l’on imagine aisément réagir comme le fait Adenoïd Hynkel dans son bureau, déchirant ou recollant des décrets au gré de ses humeurs ou de ses colères. Rarement œuvre de fiction et actualité politique ne furent aussi proches, aussi brûlantes, alors que ce long-métrage à la puissance inouïe fit prendre conscience aux Américains des dangers encourues par les démocraties européennes dans les années 30 et 40. Le dictateur fit aussi partie des films qui firent progressivement de Chaplin un paria du cinéma américain (!), sa sensibilité étant jugée trop proche de celle des communistes en ces temps de maccarthysme exacerbé. Contraint à l’exil, le génial cinéaste finira sa vie sur les bords du lac Léman, où son corps repose depuis 1977. Une œuvre éblouissante, qui résume à elle seule le pouvoir et le magnétisme du cinéma.
Adenoid Hynkel possède une copie antinomique, un barbier juif désordonné, irrécupérable aux procédures militaires montrant ses limites devant la gestion d’un obus devenu subitement un index menaçant.
Ce Janus à pourtant un point commun, une inefficacité flagrante à la crédibilité en fonction des sites investis.
L’un postillonne et vocifère sur des micros craintifs des théories extrémistes sanctionnées par des maladresses spontanées pendant que le second surnage dans un premier conflit mondial ou sa fonction de soldat est parasitée par un rejet naturel de la violence, sa spontanéité étant plus adaptée à un salon de coiffure dépoussiéré et inauguré par des clients rasés sur des danses hongroises de Zoltan Brabek.
Un seul et même personnage devient causes et conséquences d’un discours sélectif sur la nature humaine, une physionomie semblable envoie sur le terrain une rigueur policière endoctrinée et matraquante contrée par la grâce leste et malicieuse d’un esprit programmé pour résister désirant uniquement côtoyer le convivial de son métier ceci loin des politiques et des origines soudainement bafouées.
Le monde n’est pas caressé, il est pris de force, ballotté de tous parts, projeté dans les airs par un dément aux paroles heureusement incompréhensibles, exempt de la sanction suprême ce fou furieux est puni par un gag omniprésent ruinant une crédibilité globale douteuse ou les trains devenus fous n’arrivent plus à se positionner dans les gares.
Hynkel est ridicule dans un rôle de petit roquet instable sur ses jambes, le barbier au contraire a du jarret, c’est une anguille insaisissable s’amusant de ces mastodontes en uniformes qui ne le rudoie que quelques instants.
« Le Dictateur » instantané d’une triste période reste la propriété d’un esprit désirant sauvegarder les possibilités positives des hommes par le rire principal force de combat de tous les outrages. Le drame est éclairci par une pantomime comique salutaire et décrassante.
Le pire des profils ne peut survivre à la directive d’une incompétence manipulant une morphologie inconsistante par une configuration délirante.
Charlie Chaplin anéantit une crédibilité inexistante à la base, Hynkel manipulateur avorté devient lui-même sa propre conséquence, un pantin dont la destruction est programmée dans le temps par un pacifisme à son image.