"Le Dictateur" est le film de la rupture pour Chaplin dans la mesure où il abandonne son personnage de Charlot, connu et adulé dans le monde entier depuis un quart de siècle, pour prendre les traits d’un barbier juif. Rupture également avec le cinéma muet, car Le Dictateur est le premier film parlant de Chaplin (Les Tempes Modernes n’ayant des paroles sonorisées, restant une œuvre muette)
"The Great Dictator" est sorti en 1940, pas longtemps après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, ce qui est repris dans le film comme La Dictature de Tomania, enchantant avec Bactérie (visiblement le nom d’un pays, employé par Hynkel). Rien que ces quelques phrases regorgent de détails à analyser, mais sachant que je ne pourrais réussir à expliquer toutes ces références… je reste à analyser la construction du film par l’expression faciale de Chaplin.
Et… que dire si ce long-métrage n’est pas qu’in Simple Monument du Cinéma Comique, mais une vrai Merveille dans l’histoire de l’humanité. Il dépasse de loin toutes les dénonciations d’opposition dans les films. Il est plus que cela !
Le film est véritablement une réussite exemplaire, j’aime dire que c’est l’oeuvre à la fois drôle, lucide et juste. "Le Dictateur", dans sa forme, ressemble beaucoup aux films muets de Chaplin, son cinéma s'appuyant sur le langage de l'image à travers les gags visuels et le comique de situation qui ont fait le succès du personnage de Charlot. Le début, situé pendant la Première Guerre mondiale, fait irrémédiablement penser à son moyen-métrage " Charlot Soldat" qu'il réalisa en 1918 et qui, déjà, témoignait d'une réelle audace dans la satire et le burlesque pour dénoncer l'absurdité de la guerre. Ici, il dresse un portrait véritablement saisissant et grotesque d'Hitler, de ses discours (la scène où les micros se tordent au son de sa voix, ce langage incompréhensible qu'il nous assène pendant ses discours sont de purs moments de folie comique) ou bien encore de sa mégalomanie (sublime métaphore du désir de conquête d'Hitler avec la scène où Chaplin jongle avec une mappemonde). Le cinéaste en profite également pour régler son compte à Mussolini, et les scènes opposant Hynkel et Napaloni sont parmi les plus drôles du film.
Voir des reflets de notre monde ce fait dans les films, puis "Le Dictateur" est sans conteste le film le plus Universel à transmettre. Car il est encré dans son époque. Le découvrir par nos paternels ou de notre Établissement Scolaire peut-être une bonne chose, mais seulement si c’est ressenti de la vie de Charlot et de l’Art. Pas une simple explication.
Les scènes mythiques sont nombreuses, je pourrai pas toutes les citer. Je suis sûr qu’elles marcheraient encore aujourd’hui auprès des amateurs du 7e Art.
Celle ou le barbier rase un client avec la musique qui accompagne est incroyable! La scène où le barbier et ses amis mangent les gâteaux est vraiment très marrante, pareille pour celle où Hynkel joue avec son globe terrestre. Mythique!!! Mais la scène la plus marquante du film est bien évidemment la dernière avec le discours de fin. Cette scène est pour moi une des meilleures que j'ai vu dans des films jusqu'à présent. Le message d'espoir que passe Chaplin à la fin est incroyablement touchant et vraiment super bien écrit!!
"Le Dictateur" a ainsi permis à Chaplin de se surpasser dans la satire burlesque et de signer une oeuvre d'une rare intelligence et d'une réelle audace ; un véritable témoignage d'amour pour l'homme et la liberté en même tant qu'un pamphlet exemplaire contre toute forme de fascisme.