Un film que l’on aurait voulu défendre mais qui malheureusement bascule vite dans le Manifesto lourd , indigent et malhonnête. C’est une charge anti-homme, à sens unique. C’est une thèse faite par la procureur Audrey Estrougo , mais sans antithèse , ni synthèse. Et malheureusement le cinéma n’est pas bon vecteur de visions simplistes, sauf le cinéma de propagande. En effet chaque homme qui apparaît dans le film est un agresseur, au moins verbal : dans le métro dans la rue, dans les boîtes de nuit, au boulot. La pauvre jeune fille ne sait pas se défendre. Pourquoi ne va-t-elle pas à la police de suite ? pourquoi cette attitude envers son copain ? De plus le viol est vraiment mal circonstancié : prendre le cas très particulier d’un violeur, collègue de boulot, frustré, doit être assez rare. On connaît les syndromes dramatiques post-viol, mais les cumuler tous, ici, sur une seule personne, n’est pas très objectif. Reste une excellente interprétation de Marie Denarnaud , elle très juste dans sa composition, absolument parfaite dans ce qu’on lui demande, essayant même d’humaniser tout cela ( à l’encontre du scénario). Très belle prestation aussi de l’amoureux Oumar Diaw , impeccable lui aussi. La réalisation est agréable, avec une caméra à l’épaule efficace et bien positionnée, qui donne un bon rythme. C’est dommage, parce qu’avec moins de didactisme, et un scénario plus équilibré, il y avait matière à faire un bon film. Dans ce cas là, il faut mieux faire un reportage télé, avec témoignages ( comme c’est d’ailleurs le cas pendant 10 mn ) clairement à charge , et qui passera à « Envoyé Spécial »