Cela commence comme une sorte de docu-fiction, âpre et dépouillé, et finit en tragédie doloriste, avec une procession pascale en contrepoint. Entre les deux, c'est l'histoire d'Armide Miserere, au prénom d'héroïne du Tasse et au nom emprunté à la liturgie catholique, incarnée par une Valeria Golino de quasiment tous les plans, toute en nuances, absolument magnifique. La vraie Armide (que l'actrice rencontra en 2002, dans sa dernière affectation) fut l'une des premières responsables de prisons en Italie ("directeur", et non "directrice"), passant de poste en poste, tous délicats, aux quatre coins de la péninsule, luttant à son niveau contre toutes les formes de la "Pieuvre", surtout "Cosa Nostra" (Sicile) et la Ndrangheta calabraise (cette dernière ayant exécuté l'homme de sa vie, Umberto, la privant à jamais de son âme, selon ses propres dires désabusés). Marco Simon Puccioni réussit un fascinant portrait de femme dans un monde strictement masculin, mais son "Comme le vent" (titre prenant tout son sens dans les dernières images) est un produit volontiers austère, ce qui pourra en rebuter certains.