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traversay1
3 558 abonnés
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4,0
Publiée le 16 juin 2014
"J'irai où personne ne veut aller." Armida Miserere, l'une des premières femmes directrice de prison en Italie. Au dehors, dure, impitoyable, en lutte perpétuelle, malgré le danger, contre le crime organisé et les tentacules de la mafia. Comme le vent est son portrait. Pas celui d'une héroïne ni une sainte, une femme de caractère qui dissimulait ses failles et l'anéantissement de toute espérance après le meurtre commandité de son compagnon, l'amour de sa vie. Dans ses meilleurs moments, le film de Marco Simon Puccioni rejoint le cinéma engagé d'un Francesco Rosi. La mise en scène est sobre, sans temps morts, offrant une parcelle de vérité car l'existence et la disparition brutale d'Armida Miserere garderont une part de mystère. Elle aura lutté jusqu'au bout. Mais il y a un bout. Valeria Golino, alourdie de quelques kilos, et qui a elle-même rencontrée cette femme lors d'une projection en prison, est tout simplement prodigieuse. Elle lui donne un coeur et une âme dans un film qui en dépit de son sujet n'est jamais pesant ni accablant.
Un portrait de femme forte, bien interprétée, mais qui souffre d'une réalisation assez froide et d'un montage particulier, les scènes choisies pour illustrer son travail sont finalement rares et le réalisateur appuie plus sur le ressenti en dehors de la prison. Les enchaînements entre les différentes périodes se font rapidement, sans qu'on n'ait parfois réussi à saisir le poids exercé par cette difficile profession.
Cela commence comme une sorte de docu-fiction, âpre et dépouillé, et finit en tragédie doloriste, avec une procession pascale en contrepoint. Entre les deux, c'est l'histoire d'Armide Miserere, au prénom d'héroïne du Tasse et au nom emprunté à la liturgie catholique, incarnée par une Valeria Golino de quasiment tous les plans, toute en nuances, absolument magnifique. La vraie Armide (que l'actrice rencontra en 2002, dans sa dernière affectation) fut l'une des premières responsables de prisons en Italie ("directeur", et non "directrice"), passant de poste en poste, tous délicats, aux quatre coins de la péninsule, luttant à son niveau contre toutes les formes de la "Pieuvre", surtout "Cosa Nostra" (Sicile) et la Ndrangheta calabraise (cette dernière ayant exécuté l'homme de sa vie, Umberto, la privant à jamais de son âme, selon ses propres dires désabusés). Marco Simon Puccioni réussit un fascinant portrait de femme dans un monde strictement masculin, mais son "Comme le vent" (titre prenant tout son sens dans les dernières images) est un produit volontiers austère, ce qui pourra en rebuter certains.
Encore un excellent film sur les prisons. Ma foi, les prisons italiennes ne sont pas plus brillantes que les françaises ou les anglaises qu'on a vues récemment. C'est la loi de la jungle, avec en plus la mafia qui tire les ficelles... L'originalité du film est que tout est vu du point de vue d'une femme, directeur de prison. Très bien joué, d'après une histoire vraie...
Voici du bon cinéma italien. Violence, suspense, enfermement carcéral sont quelques uns des ingrédients de ce film. Qu'une femme prenne le pouvoir, si elle ne s'identifie pas à un homme, elle pourra l'exercer autrement. Soutenir qu'on peut punir sans humilier, que l'égalité entre détenus peut s'exercer, qu'il n'y pas de hiérarchie interne entre détenus, voilà quelques aspects du combat mené par cette femme directrice de prison. Évidemment, cela dérange les caïds qui pensent faire régner le régime de la terreur. C'est incroyable comme le régime mafieux s'apparente à un régime totalitaire, dans lequel le plus fort écrase les autres. Et l'on prétend qu'il y a un code d'honneur ! Tu parles ! C'est juste de la lâcheté basée sur le profit, le gain malhonnête et le profit sans foi, ni loi. Une femme lutte pour faire exister une certaine éthique au sein des prisons. C'est bien d'avoir rendu hommage à la mémoire de cette femme à travers ce film..
Chapeau bas pour ce bel hommage à une grande dame qu'on découvre que maintenant. Mais vaut mieux tard que jamais. Que dire de cette belle et poignante histoire basée sur des faits réels, sinon que les acteurs portent cette histoire avec une telle conviction qu'on en sort avec les tripes un peu retournés. Bravo et encore bravo. Dommage qu'il n'y ait pas d'annonces sur ce film. Il mérite largement tous les grands prix.
Comme cela arrive de temps en temps, je suis allé voir ce film sans rien en savoir. Juste que Valeria Golino, que j'aime beaucoup, avait le rôle principal. Une fois de plus, je l'ai trouvée formidable. Un rôle fort pour une interprétation qui l'est tout autant d'un personnage aussi dur que doux, aussi obstiné que passionné. L'histoire (vraie) est terrible. Sur plusieurs années, on suit le parcours de cette femme...
Le destin de cette directrice de prison semble fasciner le réalisateur Marco Simon Puccioni qui, lui en revanche, ne parvient pas à faire de son parcours un sujet cinématographique intense qui mériterait un film-dossier à la hauteur des chefs d’œuvre qu’a pu nous offrir le cinéma engagé italien, à la façon d’un Franco Rosi ou d’un Marco Bellocchio. Sans est-ce sa mise en scène très austère qui empêche d’exprimer le drame que vit cette femme en voulant faire de son combat pour l’assainissement des conditions carcérales une cause personnelle. Toujours est-il qu’aucune liste de lecture, que ce soit le deuil, la dénonciation de l’influence de la mafia ou bien encore l’enquête policière, n’est pleinement exploitée par le scénario, ce qui donne inéluctablement à l’ensemble une impression d’inachevé. Point fort du film, la prestation intense de Valeria Golino réussit pourtant à faire d’Armida Miserere une figure passionnante, au point que l'on ne peut qu'en délaisser l’impact politique du propos.
Grosse déception ce "Comme le vent", mais sans aucun souffle. Film assez ennuyeux, car long. Le film ne trouve jamais son genre. Ce n'est pas ni polar, ni un thriller, ni un film d'amour, ni un film niche "de prison", c'est un biopic linéaire sur une femme au destin hors du commun. Et donc, c'est un biopic raté. La mise en scène est sans relief et Marco Simon Puccioni ne trouve rien d'autre que l'artifice de la cigarette, pour montrer le niveau de stress et d'angoisse de Valeria Golino. OK c'est une addiction particulièrement forte chez elle, mais c'est particulièrement lourd. La trame narrative est faible, et à aucun moment, on a envie de connaître la suite. Je n'ai même pas trouvé le personnage d'Armida Miserere (V. Golino) fort, comme le suggère l'affiche. Le film rate complètement sa cible.
c'est un très beau film, courageux et admirablement interprété. il traite de réalités très graves, et réelles, autrement plus importantes que quantités de comédies à la mode... Dommage qu'on lui prête aussi peu d'attention!
Il ne s'agit ni d'un documentaire, ni d'un procès des liens entre État Italien et mafia, ni d'une enquête (même si le film est un peu traité comme tel). Il s'agit d'un portrait de femme, bouleversant, désespéré et tout en retenue. Une vraie claque ! porté tant par le jeu de Valeria Golino (magnifique) que par la caméra (très juste tout au long du film). Si on se laisse porter sans préjugé par le regard (persistant) de l'actrice, on la suit jusqu'au bout dans son histoire, on la comprend jusqu'à l'acte final.
Comme le vent s’inspire de la vie d’Armida Misere, une femme de conviction qui abolit les privilèges octroyés aux organisations mafieuses dans le milieu carcéral entre 1990 et 2003.Si l’aspect politique, historique et social est indéniable, c’est avant tout le portrait d’une femme volontaire et insaisissable, en apparence solide comme un roc mais intérieurement anéantie par la perte de son grand amour que brosse Marco Simon Puccioni (Riparo) avec une empathie émouvante.La caméra se fait intime en se parant de cette pudeur nécessaire à la distanciation pour filmer les moments les plus importants des dernières années d’Armida, portée par une Valeria Golino bouleversante, tiraillée entre son combat contre l’injustice et le deuil insurmontable qui l’a détruite.
Je ne sais pas si le chef-d’œuvre tient plus de la réalisation ou de l’interprétation de VG, mais j’ai trouvé ce film bouleversant. J’avais peur d’assister au biopic d’Eva joly et j’ai finalement découvert un caractère plein de forces et de faiblesses empreint de justice et de doutes. La mélancolie qui se dégage du personnage principal, se jetant à corps perdu dans son travail pour oublier les désastres de sa vie amoureuse, rajoute néanmoins un peu de lourdeur à l’histoire. Mais j’imagine que seul les personnalités passionnées peuvent être et vivre leur métiers en mm temps.