S'il y a bien une saga de super-héros qui m'a toujours passionnée, c'est X-Men, notamment les trois opus réalisés par Singer avec Wolverine en personnage central, figure au combien charismatique et sachant allier force, humour, bestialité et décontraction.
En clôturant la saga Wolverine, James Mangold a aussi la lourde tâche d'achever celle de la première génération X-Men, qui baroude dans le cinéma depuis maintenant dix-sept années. Ayant plutôt bien géré Le Combat de l'Immortel, il continue sur un chemin encore plus sombre en mettant Wolverine face à une réelle vulnérabilité, avec comme seul compagnon un professeur Xavier très affaibli, et il doit de nouveaux faire face à des démons passés et présents.
C'est bien simple, ici on débarque dans un futur dont on ne sait rien, où les mutants ont été presque réduit à néant pour des raisons inconnues et Wolverine en aura plus ou moins le destin entre les mains. Le metteur en scène du très bon Copland promettait du sang et une ambiance crépusculaire, et il n'a pas menti, c'est d'ailleurs là l'une des principales forces du film. Son ambiance est prenante, il la maîtrise bien et nous fait ressentir toute la douleur qui s'échappe de Logan et sa violence qui ne demanque qu'à être extériorisée.
Ce personnages, comme l'ensemble des mutants du film, sont bien écrits et intéressants, tandis que Mangold construit Logan comme un road-movie combiné à une longue course-poursuite où les méchants semblent aussi forts que nombreux et sans grande subtilité, c'est d'ailleurs eux qui représentent certaines failles dans l'oeuvre (et ont tendance à parfois partir dans un trop gros excès). Le film ne représente à aucune autre de ce genre, ici il y a une certaine ambiance poussièreuse et crépusculaire, mettant des supers-héros face à une probable éradiction, et ça on le ressent pleinement.
C'est dans Laura, la jeune fille qui va venir au contact de Wolverine, que le film est particulièrement réussi. La relation entre eux va se révéler intéressante et intriguante, tout comme qui elle est et se que son passé cache. Il y a une certaine mélancolie et tristesse qui se dégagent d'eux, tout comme une envie de transmission, entre une bête blessée et une gamine qui porte l'avenir des mutants sur ses épaules. De nombreuses séquences en deviennent d'ailleurs assez mémorables, notamment dans le final ou la première partie.
Sans être transcendante, notamment vis-à-vis de l'émotion que Logan tente tout de même d'introduire, cela reste tout de même agréable à suivre, sans faute de rythme et avec un certain savoir-faire derrière la caméra. Mangold se montre efficace, et même techniquement intéressant, notamment sur les jeux de lumières ou lorsqu'il filme les combats. Il n'hésite pas à y inclure une vraie violence, aussi sourde qu'implacable, ne rendant l'oeuvre que plus bestiale à certains moments, notamment dans la dernière partie.
Pour son dernier baroud d'honneur, Wolverine propose une ballade sauvage aussi sanglante que cruelle, où son avenir et celui de son espèce tiennent sur un fil, alors que Mangold rend tout cela aussi tendu que crépusculaire.