Adapté du Comics « Old Man Logan », ce troisième volet sur Wolverine est d’une merveille dans la réalisation. James Mangold apporte sa patte d’auteur pour instaurer une ambiance, mi-western, mi-urbain où ses héros affrontent l’inévitable.
On se projette dans lointain futur post-apocalyptique, sans pour autant insister sur les changements depuis. On s’axe sur des héros en recherche de paix, dans une dimension humaine inattendue. Les éclipses sont maîtrisées, et sont raccord avec les premiers films de Singer. Or, ce film se démarque et n’empiète pas trop sur le passé et laisse son intrigue se contextualiser et se développer, indépendamment des précédentes œuvres sur les Mutants Marvel. On installe alors la trame, peu originale, tentant d’écarter une traque aux mutants pour les besoins de la science militaire, ce qui revient trop souvent. Cependant, il s’agit de la souche du griffu que l’on connait et son combat contre cette force armée a toujours fait partie de ses péripéties.
On retrouve alors un Logan (Hugh Jackman) navigué dans un pacifisme. La rédemption qu’il entreprend est de rigueur car son personnage s’est affaibli, il est plus sensible qu’auparavant jusqu’à acquérir une certaine sagesse. C’est pourquoi son rôle aux côtés de Charles Xavier (Patrick Stewart) permet de boucler l’enseignement que ce dernier nous a induit tout au long de la saga. Il s’y trouve réaliste envers son compagnon brisé, à une exception près, laissant une part de mystère touchante.
L’arrivée de Laura Kinney (Dafne Keen) est d’une fraîcheur, essentiellement rythmée en action. On y ajoute une certaine profondeur concernant ce personnage proposant une bonne ouverture sur l’avenir des Nouveaux Mutants. Sa bestialité est mise à l’épreuve, mais sa tendresse et sa simplicité d’écriture la rend tout aussi charismatique que son mentor moral.
Concernant la violence annoncée, qui aura valu une interdiction aux moins de 17 ans aux États-Unis (moins de 12 ans en France), elle n’est pas gratuite. Elle appuie la crédibilité des situations et des personnages, sans toujours sombrer dans le gore, malgré les quelques scènes qui laissent paraître une bonne dose d’hémoglobine. Ce qui en revanche parade avec cet avertissement, ce sont quelques scènes de décadence tant dans les allusions politiques que dans les clichés d’une population obscène et insouciant.
Et ce ne sera pas sur l’humour que l’on va s’imposer mais on peut en trouver de bon goût, sans que ce soit toujours poussif aux clins d’œil. L’acheminement au dénouement est prévisible, ce qui nous laisse le temps d’en tirer une mise en scène poignante et touchante. Ses longueurs sont nécessaires afin de démontrer la situation désespérée de Logan, Charles ou Laura.
Ce qui peut déplaire, ce sont ces méchants stéréotypés à outrance. Alors que le nombre de scènes d’action diminue, elles s’y trouvent efficaces et pertinentes. Sur le peu de temps qu’on leur accorde sur ces passages, on ne nous apporte pas grand-chose, ne serait-ce qu’un bouche trou pour une narration passive, bien appréciée.
Et au dénouement du rendu appliqué, « Logan » évoque une somptueuse conclusion à l’incarnation de Wolverine par Jackman, tout comme pour Stewart qui abandonne le fauteuil du Professeur X. Et c’est dans un élan de dramaturgie que l’on applaudit ce film, sérieux, mature et prometteur pour les prochaines franchises.