Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
traversay1
3 623 abonnés
4 872 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 4 août 2016
Le dernier Lubitsch, terminé par Preminger après son décès en cours de tournage. Un conte de fées aristocratique, assez proche de ses premiers films parlants, moitié comédie musicale, moitié comédie romantique, avec un soupçon d'humour pour lier le tout. L'histoire est mince mais enlevée comme une valse viennoise. En guise de testament, Lubitsch signe pas sérieux du tout. Ce n'est pas indigne de sa belle carrière.
D'une opérette viennoise à la fois niaise, nunuche et compliquée, Lubitsch a su éviter le kitch et la guimauve, mais ça reste très mineur en raison d'une intrigue abracadabrante et d'une interprétation masculine juste passable. Betty Grable assure très bien. C'est une comédie musicale avec quelques chorégraphies qui vont du sublime (les pirouettes de Betty Grable dévoilant ses jambes) au ridicule (les personnages exécutant une farandole digne d'une cour de patronage)
C'est dans la petite principauté de Bergamo que la comtesse Angelina vit paisiblement avec le comte Mario. Mais lorsque les hongrois envahissent sa principauté, ils ne soupçonnent pas que le château d'Angelina recèle de bien nombreux secrets...
C'est durant le tournage de La dame au manteau d'Hermine qu'Ernst Lubitsch succomba d'une crise cardiaque et laissa donc Otto Preminger, respectant à la lettre les volontés et le "style" de Lubitsch, terminer le tournage. Mélange de plusieurs genres, allant du drame au fantastique en passant par le musical, c'est un chant de cygne plutôt décevant malgré le charme qui s'en dégage.
Partant d'un point de départ plutôt ambitieux, le film démarre de belles manières avec ce beau technicolor, cette ambiance légère et cet univers de conte de fées fort sympathique, tout comme l'intrusion du fantastique, traité là aussi avec légèreté, laissant entrevoir un fort potentiel. Mais peu à peu, le film devient de moins en moins intéressant excepté un final rehaussant légèrement l'intérêt. Lubitsch ne sublime pas ce qu'il met en scène et l'ensemble est parfois maladroit, tout comme le mélange des genres (à quoi servent les parties musicales ?).
Tout n'est pas non plus à jeter, notamment grâce au charme traversant tout le long ce dernier film du metteur en scène de Sérénade à trois, cette légèreté qu'il met bien en valeur et des personnages plutôt intéressants, notamment la comtesse et l'envahisseur, bénéficiant tous deux de bons interprètes avec Betty Grable et Douglas Fairbanks Jr. La reconstitution participe pleinement au charme, notamment les intérieurs, colorés à souhait. Et enfin, à l'image de la scène du rêve, Lubitsch avait encore quelques belles idées de mise en scène.
Une dernière décevante mais non dénuée d'intérêt et de charme, notamment grâce à une atmosphère de conte de fées ainsi qu'une belle reconstitution. Dernière d'un géant qui aura laissé une empreinte mémorable dans l'histoire du 7ème art, m'aura marqué à travers des œuvres comme Sérénade à trois ou To be or not to be et dont il me tarde encore de découvrir ce que je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner...
C'est en couleurs et tout de suite accrocheur, un peu épique, toujours plaisant grâce au bon dosage de la comédie musicale et des dialogues parlés. Le manteau d'hermine laissant deviner des jambes parfaites, la sortie des tableaux comme on descend de son lit ou de son cheval, sans oublier le retour dans le cadre. Ainsi font la belle ancêtre et ses compagnons sur le mur selon les événements, le spectateur s'y acclimate sans problème, tout comme il passe de l'aïeule à sa copie conforme plus jeune et sa nuit de noces à la hussarde... On devine l'oeil malicieux de Lubitsch derrière l'agencement des intérieurs et des personnages, avec un pincement tout particulier puisqu'il mourut en début de tournage, causant l'émotion qu'on peut imaginer. Otto Preminger eut à finir le film sans le déformer ni se renier lui-même... Une réussite sur toute la ligne. Le dépaysement est total, il y a le même cadeau fait au public, c'est tellement bien fait qu'on adhère à la personnalité du colonel sans transition de la tyrannie au vague à l'âme de jouvenceau... Les deux styles combinés des cinéastes donnent une croustillante parodie mâtinée de romantisme. Un pur régal ! Jamais d'étalage de combats même si le côté chevaleresque est amplement abordé, à la place le marivaudage habituel et une scène de danse filmée avec grâce sous tous les angles possibles, à croire que tout le plateau dansait !
Ernst Lubitsch nous quittait sur ce film qui n'avait même pas eu le temps d'achever lui-même. Comme le préfigurait déjà son oeuvre précédente "La Folle Ingénue", le réalisateur se tournait de plus en plus vers un comique totalement loufoque. Et avec succès comme le montrait déjà merveilleusement "La Folle Ingénue" et tout aussi merveilleusement ce film délicieusement délirant. Ici le fantastique est un prétexte ingénieux pour pouvoir se permettre toutes les extravagances sans pour autant que l'histoire perde un seul instant sa cohérence. Hitchcock disait qu'il fallait filmer une scène de meurtre comme une scène d'amour et inversement, Lubitsch répond à la première partie de cette maxime de la façon la plus hilarante qui soit dans une séquence qui mériterait d'être d'anthologie. Betty Grable est aussi pétillante qu'elle a de superbes jambes, et ses jambes sont vraiment vraiment superbes. Douglas Fairbanks Jr. est totalement à l'aise dans le registre comique. Et les seconds rôles, les décors et la photo font le reste. Ernst Lubitsch est mort à seulement 55 ans. J'ignore qui c'est qui tient les comptes là-haut, Jesus, Allah, Bouddah, Bob l'éponge... Mais en tous les cas heureusement qu'il a eu l'idée de faire vivre beaucoup plus longtemps Billy Wilder sinon je portais plainte contre X pour vol de réalisateurs les plus agréablement et intelligemment divertissants au monde. Et ce n'est pas cette "Dame au manteau d'hermine" qui fera changer d'avis pour qualifier ce cinéaste de génie, au contraire.
Commencer par Ernst Lubitsch qui décéda d’une crise cardiaque lors du tournage, c’est Otto Preminger qui finira ce monumental chef-d’œuvre qui mélange magnifiquement la comédie musicale et le fantastique. Cette œuvre possède une histoire d’une grande originalité, des chansons à la fois très drôle et d’une grande douceur, une mise en scène qui fait preuve de beaucoup d’inventivité ainsi que des décors grandioses. Côté casting, on ne peut que se réjouir de voir Betty Grable, Douglas Fairbanks jr ou encore Cesar Romero, car ils nous font part de performances inoubliables. Un long métrage qui s’avère toujours autant magique, même après de multiples visionnages.
Chez Lubitsh la comédie est par excellence l’art du faux-semblant. Les chansons, le glamour, les décors occultent et révèlent en même temps une réalité horrifiante : guerre, conquête, tromperie, viol… La dame au manteau d’hermine est donc une comédie musicale à l’américaine et en même temps une opérette à l’européenne à double fond et chausse-trappe, qui pétille quelques années après l’horreur des années quarante. Un art qui rend moins c… avec aussi des éléments fantastiques.
13 863 abonnés
12 460 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 19 janvier 2008
Dernier film du grand Ernst Lubitsch qui sera achevè par un autre grand rèalisateur: Otto Preminger! Cette opèrette recrèe le charme des comèdies musicales des annèes 20-30 dans le style de "La veuve joyeuse". Betty Grabble, dans un double rôle en princesse Bergamo et Douglas Fairbanks Jr en colonel Ladislas, sont charmants! Avec ses beaux costumes et ses belles chansons, "La dame au manteau d'hermine" est agrèable à regarder mais on se met à rêver ce qu'aurait pu faire un Frank Borzage à la mise en scène...
A première vue, une comédie musicale à forte odeur de poussiére, eh! bien il n'en est rien! l'humour, la saveur des dialogues et des chants (qui ne sont pas longs), le jeu pétillant de Betty Grabble et de Douglas Fairbanks Jr vous donne des ailes, nous aussi on a envie de danser sur une table!!! On reconnaît la brillance de Lubitsch et d'Otto Preminger, qui signent une comédie, juste après guerre, qui met un peu de beaume au coeur des spectateurs. On notera les somptueux costumes de la comtesse, sa sensualté au bas de l'escalier dans la scène du rêve et le fondu de l'image qui donne à son visage un petit côté sublime