"Malony" (sic..) est né sous une mauvaise étoile - il a une mère "cassos" (Sara Forestier, hirsute, habillée comme une traînée et dotée d'une denture ruinée - prothèse la défigurant pour les besoins du rôle - surjoue), qui l'élève (fort mal) seule (entre deux aventures), ainsi que son demi-frère cadet. La scène est à Dunkerque - bienvenue dans le quart-monde autochtone, chez les "Sans-dents" (ou promis à l'être). Le gamin passe du statut d'"enfant en danger" à celui d'"enfant dangereux" - à 16 ans, déscolarisé, gravement illettré, il a un "palmarès" déjà éloquent, fait de violences (il ne supporte pas la moindre contrariété, de personne, et joue des poings, incapable de s'exprimer et s'expliquer, avec un vocabulaire ne comptant que quelques toutes petites centaines de mots) et de vols (de voitures surtout - à cet égard encouragé par son irresponsable de génitrice). Depuis 10 ans, et s'apprêtant à prendre sa retraite, c'est le même juge des enfants qui suit ce cas apparemment désespéré (chaque petit effort pour s'amender étant suivi par une nouvelle révolte, et d'autres actes de délinquance). Le personnage est incarné par celle "Qui s'en va" (en 2013), déjà devant la caméra d'Emmanuelle Bercot, Catherine Deneuve (toujours amidonnée). En magistrat, c'est une (grande ?) bourgeoise (elle boit de l'eau de Châteldon - cette rareté qu'on ne trouve que dans certaines épiceries fines - et arbore un superbe sac à main : des détails très révélateurs du statut social, comme le prénom...). Ce "La Tête haute" (pour faire écho à la "rédemption" du jeune héros,
saisi par la grâce de la paternité précoce,
) est une sorte de docu-fiction : "plongée chez les Misérables" - des années 2000 (avec aperçu documentaire de la gamme de sanctions utilisable pour les mineurs délinquants). Rien de bien original dans la démarche (on se souvient opportunément qu'Emmanuelle Bercot co-scénarisa, dans la même veine, le très surfait "Polisse"), ni de bien passionnant dans la dramaturgie. Le néophyte Rod (sic) Paradot, encensé par le boboland qui vibre à ce genre de film "impliqué", ne fait aucun effort de composition, et ne livre donc qu'une prestation prévisible. Complétant la distribution des rôles principaux : la "fiancée", au physique entre l'oisillon et le garçonnet (Diane Rouxel), passant
étonnamment du choc du viol à la cristallisation amoureuse..
.. convainc peu ; reste le "nouvel éducateur" - la partie la mieux tenue, par Benoît Magimel.