Présenté lors de l’ouverture de la 68ème édition du festival de Cannes, la Tête Haute, réalisé par Emmanuelle Bercot, est un film dramatique français. Avec un casting respectable, dont Catherine Deneuve et Benoît Magimel font partis, ce film réussit à se démarquer par le choix d’un thème difficile à mettre en place, à savoir la violence et la délinquance chez les jeunes. A travers une rude histoire très réaliste, le spectateur s’imprègne rapidement dans la douleur de Malony.
Que se passe-t-il quand une famille ne peut éduquer, entourer accompagner ses enfants ?
Au coeur de la délinquance et de la violence.
Le scénario du film est remarquablement écrit. Ce dernier réussit à briser de nombreux préjugés sur l’origine des délinquants, comme par exemple des fumeurs de substances illicites, ou encore des dealers.
A travers un thème rude et triste, le parcours chaotique de Malony est bien mise en avant. Élevé ou plutôt délaissé par une mère irresponsable et dont le père est mort, ce jeune garçon est donc mal parti dans sa vie. Le spectateur est alors embarqué dans sa dure histoire et le suit tout au long de son adolescence.
A travers ses crises de violence, ses passages réguliers dans le bureau de la juge pour enfants, ses séjours en centre éducatif fermé ou en centre éducatif renforcé, son passage par la prison, le spectateur peut donc comprendre un phénomène assez récurrent chez les jeunes : la délinquance et la violence. Mais ce qui peut réellement nous toucher, c’est son histoire d’amour qui va d’une certaine façon, l’humaniser et aussi l’apaiser. C’est donc un film rempli d’émotions, et l’action du juge et de l’éducateur finissent par payer.
Un film puissant et très réaliste.
Le réalisateur a voulu insisté sur la psychologie de certains jeunes à travers ce film. En effet, un réel travail sur ce thème peut être perçu, notamment dans les différents centres éducatifs.
Mais ce film force aussi le respect pour ces éducateurs, juges pour enfants, qui s’investissent corps et âme dans la tentative souvent vaine de changer le destin de jeunes enfants et adolescents en difficulté. Ce n’est pas de manque d’amour dont il s’agit, mais d’investissement à consacrer à l’autre. Et c’est grâce à ces nombreuses images que le réalisateur réussit à séduire le spectateur, puisqu’il met correctement en avant un thème vraiment intéressant et très réaliste.
Une belle interprétation !
Tandis que Sara Forestier surjoue un peu trop la grande adolescente irresponsable, Rod Paradot et Catherine Deneuve rattrapent le coup. Encore inconnu avant ce film, le petit Rod séduit le spectateur par son fort caractère, dont il l’exploite parfaitement à travers son rôle de jeune adolescent violent et délinquant. Quant à Catherine Deneuve, elle joue correctement son rôle de juge, malgré son côté maternel un peu trop poussé.
Enfin, la seconde surprise est la belle interprétation de Benoît Magimel. Dans le rôle d’éducateur, ce dernier dégage un fort charisme et marque considérablement les esprits tout au long du film.
En bref …
Un film très émouvant et une superbe interprétation de ce jeune acteur qui incarne avec authenticité la colère et la frustration. Encadrant de manière juste les limites de l’accompagnement socio-éducatif, la Tête Haute reste un drame sans complaisance et réaliste.