"London Has Fallen" souffre de ne pas savoir sur quel pied danser, entre le film d'action terroriste et la parodie extrême, à un moment donné il faut choisit l'un ou l'autre. Ici, on passe de l'horreur absolue
(la fille à la rose assassinée)
à des situations surréalistes
(discussion sur les couches!!!)
servies par des dialogues affligeants
(la "sortie du placard" remporte la palme, devant "la course à faire" et "les puces sur le chien")
. Derrière la banalité du scénario
(classique histoire de drone, les motivations basiques de la taupe, le coup de la démission avant la mission)
et l'absence de surprises
(l'identité de la taupe devinable, la fin bourrin risible avec le drone)
, le film fait très américain, dans le mauvais sens du terme. En effet,
le président américain s'en sort, les autres meurent, on a droit à la blague méchante sur les russes, tout le monde sourit à la fin (malgré l'hécatombe), seuls les ricains recherchent les terroristes, c'est la femme noire qui meurt, on parle de la famille traditionnelle, il y a zéro recul intellectuel sur les drones (la fin le prouve) et les ventes d'armes.
En bonus, les incohérences sont multiples, entre
la présentation pitoyable des autres chefs d'État, le peu de sécurité autour d'eux (le français est tranquille sur sa péniche, le japonais est coincé dans le trafic), le président qui sait pas tirer, et le manque de crédibilité du plan terroriste (comment croire qu'un plan nécessitant 1 an de préparation ait pu se faire en 3 jours grâce à la taupe?)
. Que reste-il donc à sauver là-dedans? Les ingrédients maitrisés du film catastrophe, à savoir du rythme, des scènes percutantes
(les fusillades, l'onde sur la Tamise, le pont détruit)
et spectaculaires
(la course-poursuite à motos, les missiles et l'hélico)
, des effets spéciaux globalement corrects et une réalisation parfois audacieuse
(le plan-séquence de l'assaut sur la planque est brillant et immersif)
. Côté casting, outre le toujours excellent Morgan Freeman, Gérard Butler joue des muscles et Aaron Eckhart manque un peu de charisme. Au final, le film use et abuse des poncifs grossiers du genre, et après une première demi-heure incisive et prenante bascule dans le nanar spectaculaire mais décérébré.