Décidément, il s'en passe des vertes et des pas mûres sous la présidence américaine de Benjamin Asher !
Après l'assaut surréaliste d'une escouade nord-coréenne sur la Maison Blanche, voilà qu'une bande de Pakistanais vengeurs fait tout exploser à Londres lors des obsèques du Premier Ministre britannique réunissant les chefs d'État du monde entier. Mais pas d'inquiétude, comme d'habitude, Gerard Butler va régler le problème à lui tout seul en dézinguant des dizaines de terroristes à la minute.
Suite de "La Chute de la Maison Blanche" que peu de monde avait réclamé, "La Chute de Londres" s'ouvre sur les événements d'une banalité déconcertante qui vont motiver les terroristes à cramer la moitié de la capitale anglaise (Pakistan, musique caricaturale à souhait, drône, missile sur terroriste et sa famille, survivant, vengeance).
Tout ce qui suivra le confirmera : cette suite ne brillera jamais par son intrigue cousue de fil blanc (celle du premier volet passerait presque pour un essai géopolitique à côté) et se contentera de sauver les meubles en suscitant l'empathie pour ses personnages que l'on connaît désormais et, bien sûr, en en mettant plein la vue au spectateur grâce à ses scènes d'action non-stop.
Effectivement, toute la distribution impressionnante du film précédent est de retour (Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Angela Bassett, Radha Mitchell, Robert Forster, Melissa Leo), certains mêmes pour une poignée de scènes anecdotiques. Les revoir après les événements de l'attaque nord-coréenne crée forcément un lien et de la sympathie entre eux et les spectateurs car, mine de rien, il est assez rare d'avoir une telle continuité dans ce genre de film d'action. Mais le fait de les retrouver dans des situations terriblement simplistes gâche pourtant ce plaisir (le couple Butler/Mitchell dans l'attente de leur premier enfant, les proches du cabinet présidentiel copains comme des Bisounours dans un mauvais sitcom, les conseils du Président sur la paternité entre deux fusillades,...).
Mais bon, dans le fond, ce qui importe (et on est un peu venu pour ça), c'est les scènes d'action démentes que cette "Chute de Londres" promet de nous réserver.
Là encore, celles-ci se situent un cran en-dessous du premier opus. Babak Najafi n'a hélas pas le talent d'un Antoine Fuqua pour transcender la futilité d'une histoire le temps de quelques séquences à vous faire cramponner à votre fauteuil.
Si elle impressionne par son ampleur (et aussi par sa totale invraisemblance), la fameuse attaque de Londres n'atteint jamais la folie de l'assaut du Maison Blanche et, une fois passées les explosions impressionnantes, se réduit très vite à des gunfights en milieu urbain.
Soyons honnêtes, il y a quelques moments par la suite qui nous accrochent quand même vraiment l'œil : l'assaut d'un nid de terroristes en mode "Call of Duty" live filmé en plan-séquence dans l'étroitesse d'une ruelle et l'infiltration de Butler dans celui -ci avec les combats au corps-à-corps toujours aussi efficaces qui s'ensuivent, mais rien qui ne parvienne totalement à nous défaire de la sensation que tout cela est en deçà du premier film.
Toujours aussi improbable, encore plus simpliste et un chouia moins efficace, "La Chute de Londres" n'est donc qu'une luxueuse série B d'action très vite oubliable qui ne fera sans doute pas d'ombre à son sympathique mais déjà banal prédécesseur ou à sa potentielle suite en cas de succès.
D'ailleurs, on mise sur "La Chute de la Terre" pour la prochaine fois ou bien ?