Visiblement un film qui ne fait pas consensus, ce qui pour une comédie grand public est plutôt bon signe. En fait les gazelles, c'est foutu comme un coca-cola light, avec gags parfois potaches (mais pas que), quelques effets faciles, un BO pêchue (spéciale dédicace à "la nuit je mens" de Bashung) et un montage particulièrement réussi (par moment, ça m'a rappelé le Soderberg de "hors d'atteinte"). Coca-cola quant à l'habillage donc, mais à l'intérieur, c'est un whisky de 37 ans d'âge, celui de l'héroïne et de ses copines, Anne Brochet mis à part... On le suit, volontiers pour ma part, dans leur périple amoureux et leur parcours de femme à qui on demande d'être cadre, mère parfaite, amante enjouée et épouse idéale, entre autres... Moi j'ai trouvé tout ça souvent profond et toujours bien vu. Le regard sur les couples, sur le positionnement dual des femmes dans la société (romantique et salope), sur l'indécision et l'immaturité des mecs, est acéré et jamais démago. Et que dire de la distribution, nickel... Je voulais voir Audrey Fleurot bien sûr mais tous les rôles sont parfaitement tenus (l'ouvrier roumain mise à part). Et la star du film, c'est Camille Chamoux, également co-scénariste, qui campe une Marie touchante, rigolote, sexy, chiante, dynamique, dépressive... C'est LA révélation de ce film de femmes, par des femmes, pour les femmes... et les mecs que ça intéresse.