Drame biographique, coécrit et réalisé par Robert Zemeckis, Bienvenue À Marwen est un très beau film. L'histoire nous fait suivre Mark Hogancamp, un homme qui, après s'être fait tabasser dans un bar et être resté plusieurs jours dans le coma, est frappé d'amnésie à son réveil. Il va alors se créer un monde imaginaire baptisée Marwen, où il fait évoluer des figurines dans un village belge fictif durant la Seconde Guerre mondiale que Mark fabrique en miniature. Cela devient une véritable obsession pour lui, comme une auto-thérapie. Dans cet univers fantastique, son alter ego, Captain Hogie, est entouré de poupées représentant principalement des femmes de son entourage et de son passé, avec lesquels il combat des nazis et une sorcière, alors que dans la réalité, Mark doit se rendre au procès de ses agresseurs. Ce scénario, s'inspirant du documentaire Marwencol de Jeff Malmberg, sur la vie et l'œuvre du véritable Mark Hogancamp, s'avère particulièrement prenant à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures. L'intrigue nous plonge dès les premiers instants dans cet univers fictif miniature dans lequel l'homme se plonge la majorité de son temps pour échapper à la dure réalité et au traumatisme vécu. Car le métrage traite parfaitement, via ces deux mondes fictif et réel, du traumatisme subit par un homme hanté par son tabassage en se réfugiant dans un univers où il se venge de ses agresseurs. Il évoque également ses démons liés à l'alcoolisme et la souffrance endurée par tout cela. Le ton se veut dramatique mai aussi amusant par moments, notamment lors des séquences se déroulant dans son univers miniaturisé. L'ensemble est porté par des personnages appréciables, interprétés par une très bonne distribution comprenant dans le rôle principal un Steve Carell touchant. Il est entouré par de nombreuses femmes protectrices jouées par Leslie Mann, Diane Kruger, Merritt Wever, Janelle Monáe, Eiza González, Gwendoline Christie, Leslie Zemeckis ou encore Stefanie von Pfetten. Tous ces soldats entretiennent des relations d'entraide et de soutien procurant de nombreuses émotions. Des échanges soutenus par des dialogues d'une belle sincérité. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut qualitative. Sa mise en scène nous fait passer d'un monde à taille humaine à un monde miniature avec brio à travers ses scènes aux transitions particulièrement travaillées. De plus, elle évolue dans un univers d'une grande créativité avec des environnements variés. Les effets spéciaux permettant à tout ce beau monde de rapetissir et d'avoir cette apparence de figurine sont pour leur part excellents et très ludiques. Ce visuel soigné est accompagné par une bonne b.o. signée Alan Silvestri. Ses compositions, tantôt aux mélodies douces, tantôt aux airs militaires, est en parfait accord avec l'action et les images. Reste une jolie fin mettant un terme à Bienvenue À Marwen, qui, en conclusion, est un long-métrage méritant grandement d'être découvert tant son sujet à la fois grave et récréatif nous fait passer un moment inoubliable.