Film d’animation en capture-motion et pensé pour la 3D, Kochadaiiyaan est la dernière production indienne qui arrive, au compte-goutte, sur nos écrans depuis le 23 mai 2014. Une réelle bonne surprise tant, pour un budget modeste, la production affiche un rendu tout à fait honorable comparé à certaine production occidentale en image de synthèse qui piquent les yeux. D’autant plus que le score de A. R. Rahman (compositeur de Slumdog Millionaire), et je ne parle pas ici des parties chantées, est sacrément entraînant.
Dans un royaume fictif, inspiré en partie par l’histoire de l’Inde, Kochadaiiyaan est devenu orphelin suite à un règlement de compte politique. À la suite de son père, il devient un grand général. Usant de son influence, il libère les esclaves de sa nation d’origine en les intégrant à son armée. Mais ce n’est pas son but ultime : venger la mort de son père.
Le héros, ainsi que son frère et son père, sont interprétés par la superstar indienne Rajinikanth, acteur le mieux payé du cinéma asiatique après Jackie Chan, mais qui reste un inconnu dans nos contrées. Face à lui, R. Sarathkumar (Sengodagan) lui donne la réplique dans le rôle du roi félon. Et comme dans tout film indien qui se respecte, on n’oublie pas la romance puisque Kochadaiiyaan est amoureux en secret de la princesse Vadhana, interprétée par Deepika Padukone, une autre star de Bollywood. Réalisé par sa fille Soundarya R. Ashwin, Kochadaiiyaan donne l’occasion à Rajinikanth, comme dans l’essentiel de sa filmographie, de faire passer des messages progressistes. Il attaque de front le système de caste, en privilégiant des amours hors-castes. Et dans le même temps, remet le peuple au cœur des préoccupations, puisque que c’est certainement lui le véritable héros de l’histoire, qui peut créer et défaire des rois selon son bon vouloir, Kochadaiiyaan n’en étant que le bras armé.
Globalement, les cascades et les chorégraphiess sont tout à fait respectabless, et la musique ponctue l’action à tout moment. Dans ce genre de film qui déborde de CGI, on s’étonne que le résultat soit moins vulgaire que celui de 300, et l’histoire plus profonde finalement. On n’échappe pas néanmoins à quelques moments réellement kitchissimes telle cette scène surréaliste où le héros tombé à l’eau, surgit des profondeurs sur le dos d’un dauphin. Ou bien lorsque son épée sort toute seule de son fourreau comme si elle était montée sur ressort.
Si vous n’avez jamais vu de films indiens, nous vous conseillons fortement Kochadaiiyaan, qui constitue un bon départ si vous êtes allergiques au comédie musicale (l’essentiel est instrumental), et si vous aimez les combats épiques emprunts de mythologie.
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