Désert du Nevada, à deux pas de "Sin City", Las Vegas. Une base USAF. Le major Thomas ("Tommy") Egan y est pilote de drone. On le suivra dans son quotidien, au travail et chez lui (une épouse, Molly, et deux enfants) pendant quelques semaines. Il espère être promu, et surtout recommencer à piloter pour "de vrai" - mais il part "en vrille"...
vers un "Good Kill" de trop.
Ethan Hawke retrouve Andrew Niccol, pour une 3e collaboration (sur 6 "longs" en tout, dirigés par le cinéaste néo-zélandais). Il y est à la fois solide et fragile, très crédible en somme. Pour un film infiniment plus intéressant que le "American Sniper" d'Eastwood ! Un film qui sait poser les bonnes questions. Avec un prisme large, tant sur le plan général (sachant que l'Oncle Sam, après avoir mis le souk un peu partout - et continuant de le faire en guise de règle n°1 de sa géostratégie, servant son impérialisme, politique, économique, financier, culturel... - doit adapter ses routines militaires aux restrictions budgétaires : d'où le recours accéléré aux frappes par drones, sur objectifs considérés comme "vitaux", pour lui - avec nombreux problèmes "collatéraux", et risques de heurter la sensiblerie des opinions publiques occidentales....; sachant que la "protection", quand elle est sous le commandement d'une agence de Renseignement, cela peut inquiéter le citoyen lambda..), que sur le plan intime (le pilote de drone qui rentre tous les soirs chez lui est-il finalement mieux loti que le pilote de chasseur, qui ne quitte les théâtres d'opérations que tous les 6 mois ?). Efficace, mis en scène sobrement, et souvent passionnant.