Etonnant le succès mitigé de ce film. Pourtant Andrew Niccol s’entoure d’une équipe d’acteurs, encore une fois, remarquables, et porte la réflexion et le suspense à un très haut niveau. La réflexion concerne les transformations humaines qu’entraîne le progrès technologique dans la guerre. L’intrigue tourne autour du quotidien d’une équipe de pilotes de drones. Les missions de l’équipe, les problèmes de certains, les répliques des uns et des autres, permettent de mettre en exergue la nouvelle nature de la guerre actuelle contre le terrorisme. Toute la complexité de cette nouvelle guerre est traitée, sans complaisance, pour aucune des parties, jusqu’aux nouvelles pathologies se développant chez les militaires. Mais Andrew Niccol fait son exposé très documenté, sur la « war against terror », non pas de manière chiante, il le fait en nous tenant jusqu’au bout en haleine, et en émoi, avec un suspense intense, qui ne laisse personne indemne, ni les bons, ni les méchants. Le peu d’enthousiasme des critiques patentés reflète quelque part l’obsession Anti-Américaine primaire et chronique, qui depuis longtemps, nous caractérise, et nous aveugle, au point de nous rendre incapables d’apprécier pleinement, même l’auto-critique Américaine. Car ne nous y trompons pas, le réalisateur a beau être Néo-Zélandais, ses producteurs, ses scénaristes, ses techniciens, ses acteurs, participent de la machine américaine.