Une idée de film que je n’avais jamais vue : que se passerait-il si nous vivions dans l’obligation d’avoir un partenaire (plus que d’être en couple) à tel point que la peur nous changerait en d’immondes robots et changerait la grande majorité de nos actions en séquences appuyées particulièrement promptes à créer un malaise ? Les actions sont parfois lunaires
, voire incohérentes
, mais que ferait-on lorsque l’on a peur de mourir, voire pire, lorsque l’on a plus peur de mourir ?
Colin Farrel, l’acteur qui joue le héros principal est très bon : il nous fait suivre ses vécus avec une grande justesse, bien qu’on lui attribue ce titre, lui comme les autres personnages, sont cruels, comme leur société, que l’on soit à l’intérieur ou non, leur enseigne.
Ce fut un visionnage très accrocheur, aucun moment d’ennui, bien au contraire. Il y a du sexe (particulièrement dérangeant à regarder,
notamment avec la première scène de la serveuse
), de la violence mais assez crue pour choquer tout en ne l’étant pas assez pour nécessiter l’arrêt du visionnage. La question du sens est bien sûr constante, pourquoi tant de folie ? On ne sait jamais d’où vient la source de ce dogme, bien que l’on puisse le comprendre du côté de ceux qui vivent dans la fôret.
On reconnaît un bon film quand on ne se rend pas compte qu’il est bien réalisé tant il coule de source à nos yeux, et c’est le cas avec The Lobster.
Le film nous tient en haleine, il n’est pas tendre envers le spectateur, et c’est ce qui est le mieux à vrai dire pour celui-ci. La fin est pesante, on ne sait si le héros reviendra dans le plan final
avec ses deux yeux crevés par amour
pour toujours avoir ce fichu « « « point commun » » » avec cette femme, s’il mentira
comme le mari de la directrice de l’hôtel ou son jeune ami du voilier, en faisant croire qu’il est dorénavant aveugle
, ou s’il ne reviendra tout simplement pas. C’est dur à accepter, mais c’est ce qui fait un bon film : une fin qui n’est pas bouclée, mais qui laisse le spectateur dans l’expectative.
Un film à voir, pas pour se divertir mais pour découvrir. Et espérer ne jamais faire partie des chasseurs ou des chassés.