The Lobster du réalisateur grec Yorgos Lanthimos, OVNI cinématographique, faisait partie des quelques incontournables du dernier Festival de Cannes. Auréolé du Prix du Jury, ce film d’anticipation à la fois cynique et drôle décroche, néanmoins, la palme du scénario le plus bizarre de l’année !
Dans un futur dystopique proche de notre époque, être en couple est devenu une nécessité, sans quoi, vous serez réincarné en l’animal de votre choix. Collin Farrell a 45 jours pour trouver son âme sœur, s’il échoue, il se réincarnera en homard (d’où le titre). Situations absurdes, humour noir et dialogues surréalistes font bon ménage dans cette farce cruelle sur l’humanité et la superficialité de ses rapports relationnelles.
Pendant 1H, le dernier Lanthimos est surprenant, tordant et épatant. Le réalisateur grec offre un spectacle déconcertant (dans le bon sens du terme) posant pièce par pièce son univers à l’esthétique glaciale et son intrigue loufoque.
La suite est moins prometteuse, sombrant dans une continuité anaphorique. The Lobster souffre de son postulat de départ, certes brillant mais dont la consistance scénaristique s’essouffle au fur et à mesure. Lanthimos paraît écrasé par le poids de son film et le rythme en paye le prix, le réalisateur est comme pris à son propre jeu. Dommage car jusque-là, il réalisait le film parfait.
Malgré une deuxième partie inférieure, The Lobster propose encore quelques fulgurances d’écritures, mais globalement, le film semble avoir déjà atteint son point d’orgue ; et ce n’est ni les apparitions de Rachel Weiz, pourtant merveilleuse dans son rôle, ni celles de Léa Seydoux qui arriveront à lui donner un souffle nouveau.
The Lobster, toute fois, reste une expérience cinématographique unique. Après les prometteurs Canine et Alps, Yorgos Lanthimos semble s’affirmer de plus en plus en digne successeur de Buñuel et de Dali, renouant avec des mouvements artistiques tels que le Dadaïsme ou le Surréalisme.