Le viol de So-Won (« Espoir »), une fillette de 8 ans, engendre un chaos émotionnel au sein d’une famille citadine modeste et battant de l’aile. Détruite, mutilée, tuméfiée, handicapée, c’est au travers de sa convalescence qu’on vit son évolution physique et psychologique, mais aussi le suivi traumatique des parents. Par de brillants et poignants dialogues sont mis en lumière les mécanismes des peurs et des complexes, qui conduisent souvent ces victimes dans un isolement et une dépression mortifère malheureusement classique, et qui nous dévoilent aussi le drame d’une mère enceinte qui culpabilise, et celui d’un père devenu un objet de dégoût de sa propre enfant.
Après ces puissantes leçons de vie, le tour de force de cette émouvante fresque Coréenne consistera à en enseigner d’autres, par l’apprentissage et l’application pour chacun des plus belles qualités humaines, et de transformer ce cauchemar presque en conte de fées. Car malgré la voracité voyeuriste des médias, le chape imbécile du prêt-à-penser populaire et l’ineptie proverbiale d’une justice qui n’a rien à envier à la nôtre, les vertus de chacun, famille, voisins, profs, copains d’école, collègues, amis et anciens traumatisés, nous engagent à réorganiser la compréhension et la tendresse, à réinventer l’amour et la solidarité, trop souvent émoussés par l’indifférence de la normalité.